Intervention relative à la Décision Modificative du Budget Primitif 2015

Par Bernard Péré – Intervention en séance plénière du 19 octobre 2015.

Monsieur le président, mes chers collègues,

C’est donc la dernière plénière de notre mandat et la dernière de l’Aquitaine. Aquitaine, Poitou-Charentes, Limousin, très bientôt réunis. Qui l’aurait cru ?

Bien que cette réforme des Régions ne réponde pas vraiment à ce que nous attendions, nous allons faire avec et faire en sorte qu’elle soit la plus profitable possible à tous ses habitants.

Dans les trois Régions qui se réunissent, et dans le mandat qui se termine nous sommes des élu/es qui se sont attachés à obtenir des décisions qui nous engagent dans la transition écologique de l’économie, de l’agriculture, des énergies renouvelables, de la formation, de la recherche, de la protection de l’environnement, de la biodiversité, j’en passe, mais j’espère que nous aurons fait entendre que la transition écologique, maintenant incontournable, est une question transversale de nature à renouveler profondément la politique.

Il reste beaucoup à faire et les nouvelles Régions dotées de compétences renforcées auront un rôle important à jouer.

La question des moyens se pose et va continuer à se poser si l’on croit les augures officiels. Et pourtant nos sociétés sont-elles globalement moins riches qu’il y a 10, 20 ou 30 ans ? Je ne le pense pas ! Je pense même que c’est le contraire.

La richesse produite se repartit différemment, les inégalités croissantes, et s’échappe vers des « paradis fiscaux » qui leur permet de se soustraire à la contribution citoyenne qu’est l’impôt. L’État et les collectivités se retrouvent progressivement dans la catégorie des « économiquement faibles ». C’est tout simplement suicidaire, prenons garde. Nous sommes nombreux à ne pas briguer un nouveau mandat, pour les autres ce sont les électeurs qui décideront.

Je tiens à souligner la cordialité de nos rapports durant ces cinq années, quelle que soit notre sensibilité politique, et je remercie au nom du groupe tous les collaborateurs dans les services qui nous ont aidés à traiter les nombreuses questions soumises à notre décision.

Après cette brève introduction, je vous prie de trouver plusieurs remarques sur cette dernière délibération modificative. Celle-ci relève d’un caractère exceptionnel avec un gonflement des crédits pour assurer le début du prochain mandat avant le vote du budget de la nouvelle Région.
Tout d’abord, en prenant les équilibres de cette délibération modificative, nous constatons comme l’a fait remarquer le CESER qu’au final, entre les annulations et les nouvelles dépenses, il est possible de procéder à une réduction de prévision d’emprunt de 62,13 M€, ce qui amène à une prévision d’emprunt à hauteur de 222 M€. Pour rappel, 312 M€ avaient été inscrits au Budget Primitif 2015, ce qui fait une sacrée marge et sous-entend qu’il aurait été possible de financer d’autres projets.
En allant plus dans les détails, le groupe souhaite souligner plusieurs points :
  • Sur les infrastructures transport, nous rappelons notre opposition à la subvention à l’aéroport de Biarritz, dont le financement passera sur le budget 2016, ainsi qu’à la participation de la Région au syndicat mixte de l’aéroport Bergerac-Dordogne-Périgord, pas encore votée. En effet, outre la demande que nous soutenons du CESER par un audit, c’est l’ensemble de la politique aéroportuaire de la Région qui doit être examinée surtout qu’avec la future Région, de nombreux autres aéroports pourraient demander des financements. Financer le transport aérien, qui est le plus polluant en terme de gaz à effet de serre dans la période de la COP 21 ne nous paraît pas un bon message politique.
Le groupe votera contre la ligne Infrastructure-Transport.
  • Dans le domaine culturel, nous notons une annulation de 13 M€ pour la construction de la MECA, montant forcément décalé à l’année prochaine. Afin d’être à même de suivre l’évolution des projets de la Région, il semble nécessaire d’avoir l’actualisation du Plan Pluriannuel d’Investissement de la Région (PPI).
  • Dans le domaine de l’Agriculture, la crise nationale de la filière porcine a eu des répercussions locales, où la Région tient à soutenir la politique de l’État. Cela ne vous étonnera pas de noter le scepticisme du groupe écologiste sur la politique agricole nationale orientée sur une production massive à bas coût, défendue notamment par la FNSEA. Les élu/es EELV auraient préféré un effort en direction d’aides portées sur l’accompagnement en bio, la promotion des circuits courts et la vente directe aux consommateurs.
  • Enfin, nous notons avec satisfaction une augmentation du budget Climat Énergie – Santé Durable même si la majorité du budget part dans le fonds ENR, dont nous attendons beaucoup mais qui est encore en formation.
Le groupe votera cette délibération modificative dans son ensemble.
Je vous remercie.

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