Ce procès intenté à l’écrivain italien fait suite à une plainte déposée par la société publique Lyon-Turin Ferroviaire, qui relève de la tutelle du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, et qui défend un projet qui peut prêter à débat et qui « suscite d’ailleurs, du côté italien comme du côté français, de fortes résistances », comme l’a rappelé à juste titre Noël Mamère dans une question orale à la Ministre Ségolène Royal le mardi 13 octobre 2015.

Ce procès remet en cause la liberté d’expression. Nous sommes donc très loin du mouvement formidable que nous avons connu au lendemain des tragédies des 7 et 8 janvier et qui a vu des millions de Français battre le pavé pour défendre la liberté d’expression.

Nous sommes loin des déclarations par lesquelles M. le Président de la République, lors du Salon du livre de mars dernier, expliquait qu’il était venu pour défendre la liberté d’expression.

Nous sommes, les uns et les autres, sur tous les bancs de cet hémicycle, attachés à la liberté d’expression, et nous savons que les écrivains sont les porteurs de cette dernière, qu’ils la préservent.

Si, conformément aux réquisitions du procureur de la République, M. Erri De Luca est condamné à huit mois de prison, alors nombreux seront les anonymes qui seront menacés du pire.

Ainsi, les élus du Conseil régional d’Auvergne se joignent à l’appel en faveur d’Erri de Luca et corroborent ses conclusions :"En lecteurs, nous exprimons notre solidarité avec Erri De Luca. En citoyens du monde, nous demandons aux États français et italiens de faire retirer cette plainte d'une société dont ils sont aujourd'hui les seuls actionnaires. En défenseurs de la liberté d'expression, nous n'acceptons pas qu'un écrivain soit poursuivi pour ses mots".