Au nom de l’égalité et de la solidarité, notre majorité a donné plus aux territoires qui ont le moins, elle a su aider les lycéens les plus modestes à payer leurs frais de scolarité, de mutuelle, elle a réussi à harmoniser les tarifs de restauration et d’hébergement et à inciter nos jeunes à utiliser les transports collectifs. En leur délivrant notamment des aides au 1er équipement, notre majorité n’a pas négligé les lycéens des établissements professionnels et les apprentis.

Notre majorité, lors de ces deux derniers mandats, s’est également beaucoup engagée en faveur de la modernisation des lignes ferroviaires alors qu’il ne s’agit pas d’une compétence de notre collectivité. Nous avons sauvé le cœur du réseau ferroviaire auvergnat et tenté de donner un avenir au Cévenol et à la modernisation de la liaison le Puy-Firminy.

Notre majorité a facilité des expérimentations de démocratie participative, privilégié le travail en intelligence avec les territoires et les citoyens ont eu l’occasion d’être associés à davantage de projets. Je pense notamment aux 7 réserves naturelles régionales en création, au Parc du Haut-Allier pour lequel les commissaires enquêteurs ont rendu un avis favorable, arguant que « le parc constitue une chance pour ce territoire », et que sa création peut-être, je cite, « plutôt qu’une source de nouvelles contraintes, une chance pour l’agriculture ». Je pense également aux panels citoyens auvergnats qui ont pu s’exprimer sur les questions énergétiques et climatiques grâce à notre initiative, aux projets culturels de Pays et aux Conseils culturels de territoire qui séduisent aujourd’hui la Région Rhône-Alpes.

Malgré tout, nous aurions pu aller beaucoup plus loin, c’est pourquoi nous avons attribué une mention "assez bien" à la Région pour ce mandat.

Une mention assez bien car nos ambitions pour l’Auvergne ont été freinées : l’encouragement des bonnes pratiques sociales et environnementales des entreprises s’est dissipé au cours du mandat et c’est la droite qui s’en frotte les mains. D’autre part, malgré la réduction des surfaces agricoles disponibles et l’artificialisation croissante de nos espaces naturels, la volonté politique a clairement manqué pour mettre la priorité sur le remplissage des parcs d’activités existants et la réutilisation des terrains et des bâtiments à l’abandon. Nous en sommes convaincus, nous aurions pu faire également davantage de travaux de rénovation dans les lycées et les internats, davantage pour l’économie sociale et solidaire, pour la vie associative, ou encore pour la filière bois.

Enfin, nous avons deux très gros regrets : il y a d’abord la réduction de l’offre TER alors que la demande en transports en commun est croissante, votre obsession collective pour le TGV quand une alternative 4 fois moins chère existe, quand des fermetures de lignes TER sont déjà actées ou prévisibles, remettant d’ailleurs en cause plus de 100M€ d’investissements publics. Nous regrettons qu’aucun groupe politique ici n’ait souhaité étudier nos propositions visant notamment à établir une offre de soirée sur le Grand Clermont et à étendre à tous les jours la réduction de la carte Loisirs à 50%.

Le deuxième gros regret, c’est d’avoir tout simplement continué de donner de l’argent public à des acteurs qui n’en n’ont absolument pas besoin et d’avoir cautionné certains projets inutiles ou anti-écologiques ou pour lesquels l'apport d'argent public n'avait pas d'effet déclencheur réel.

Nous avons fait les comptes. Cette année, avant cette session, nous estimons à minima à 14 millions d’euros l'économie qui aurait pu être réalisée (je rappelle que la Droite a voté tous ces dossiers).

Aujourd’hui encore, il nous est proposé des dépenses à l'utilité contestable :

- Le projet Arts et Rugby de l’ASM : 250 000€ de crédits régionaux. Le projet se serait fait sans nous, à l’instar de l’Aventure Michelin.

- L’installation de l’entreprise Carmat avec une subvention de la Région qui pourrait aller jusqu’à 1,7M€. Oui c’est un très beau projet à l'utilité sociale évidente et porteur d'une image de modernité pour l'Auvergne. Oui nous pouvons aider l’entreprise pour le recrutement de son équipe, la recherche de logement ou d’emplois des conjoints, pour la mise en place de formations adaptées aux métiers de l’entreprise. Mais à quoi bon attribuer une aide directe aussi importante quand deux de ses actionnaires, Airbus Group et Truffle Capital, qui détiennent plus de 40% de l’entreprise, ont réalisé entre 2010 et 2015 plus de 10 milliards d’euros de bénéfice net ?

- Même chose pour le projet Michelin, je rappelle que cette belle entreprise réalise un bénéfice net de 5,2 milliards d’euros et distribue 1,6 milliards à ses actionnaires entre 2011 et 2014.

- Enfin, autre dossier, celui du financement des projets dits de « spécialisation intelligente » et l’impression que notre collectivité souhaite déshabiller Pierre pour habiller Paul déjà bien vêtu. Vous nous proposez en effet aujourd’hui de réduire finalement nos crédits sur les TPE-PME, de plusieurs millions d’euros, pour les allouer à de grandes entreprises, Michelin et Céréales Vallée entre autres, et pour des projets pour lesquels nous n’avons aucune garantie environnementale.

Nous sommes peut-être « fous dingues » d’après Laurent Wauquiez, mais nous avons la volonté de changer les choses, de nous attaquer aux racines des problèmes, qui plus est avec des finances publiques de plus en plus resserrées et une crise écologique qui s’aggrave chaque jour.

Nous sommes peut-être « fous-dingues » car il nous est impossible de nous laisser enfermer dans un consensus mou, c’est la raison pour laquelle nous sommes et serons toujours des partenaires loyaux mais critiques, et c’est aussi la raison pour laquelle nous présenterons notre projet via des listes autonomes ou de rassemblement au 1er tour des élections régionales, comme nous le faisons depuis 20 ans au moins, en dépit de pseudos mains tendues ou de référendum médiatique visant à se dédouaner de ses propres responsabilités, et visant surtout l’hégémonie et le bipartisme. Or c'est bien justement ce bipartisme qui déçoit tant de citoyens et qui contribue à faire monter l’extrême droite. Au contraire, le pluralisme est enrichissant et la confrontation des projets politiques dans le cadre de majorités de gestion est certes moins confortable que l'hégémonie monocolore mais elle est beaucoup plus fertile et productive

Je vous remercie.