Fatima Bezli : « Cette réforme territoriale est une entourloupe en particulier pour l’Auvergne »

Première écologiste à intervenir, l’auvergnate Fatima Bezli a commencé son intervention en dénonçant la course à la taille des régions qui n’entraînera aucune économie. Pour l’élue auvergnate, cette réforme ignore les véritables questions, ne rend pas l’action publique plus lisible et l’éloigne des citoyens. Fatima Bezli a ajouté : « cette réforme territoriale est une entourloupe, en particulier pour l’Auvergne. Sur l’autel de la compétitivité territoriale, cette réforme n’est rien d’autre qu’un transfert organisé de dette vers les collectivités, qui portera encore un mauvais coup aux services publics et aux projets en direction des citoyens. »

Enfin elle a conclu : « Aux antipodes de la réforme territoriale, les écologistes veulent des territoires qui vivent et non l’abandon des territoires ruraux et de montagne. Nous voulons l’égalité territoriale, l’aménagement solidaire des territoires, et non l’aspiration des pouvoirs, des savoirs, des activités et de l’argent public dans des métropoles déjà bien arrosées. Nous voulons donner plus aux territoires qui ont le moins. »

Philippe Meirieu : « Pour un sursaut citoyen pour une vraie solidarité au quotidien »

Philippe Meirieu a pris la suite pour les élus écologistes rhonalpins en insistant sur le besoin de renforcer la solidarité, en actes : « En tant que militant écologiste, je sais que la solidarité, dans notre monde fini, n’est pas d’abord une valeur, c’est UN FAIT. Nous sommes solidaires de la nature, et les humains sont collectivement solidaires de la planète qui les accueille… En tant que militant de gauche, je me bats pour que nul, nulle part, ne soit privé de sa dignité et je travaille pour l’égalité des droits de toutes et tous à l’accès aux biens fondamentaux. »

Pour Philippe Meirieu, cette réforme porte en elle le risque d’amplifier le sentiment d’abandon des populations les plus fragilisées : « Ne nous trompons pas, amis de la gauche : ce n’est pas notre division qui fait gagner la droite et progresser l’extrême-droite : c’est le sentiment d’abandon qui touche une grande partie de nos concitoyens. C’est la conviction que les politiques sont empêtrés dans une technocratie illisible qui ne favorise que les favorisés. C’est la conviction que la coupure entre les privilégiés et eux s’agrandit de jour en jour. Et ne vous trompez pas, collègues de droite : ce n’est pas en libéralisant ce que vous nommez « l’initiative » que vous lutterez contre ce sentiment d’abandon : vous ne ferez qu’accroître la peur, attiser les rivalités, déliter le lien social, voire développer les haines… Contre le sentiment d’abandon, il n’y a que la solidarité qui vaille. La solidarité au quotidien. La solidarité en actes. »

Jean-Charles Kohlhaas : « Il y a une alternative… celle de la transition écologique, solidaire et citoyenne, ici et maintenant »

Jean-Charles Kohlhaas a terminé l’intervention conjointe en dessinant un projet d’espoir, celui d’une alternative aux réformes imposées d’en haut, celui d’une Région plus ouverte aux initiatives citoyennes, plus démocratique, plus écologique, qui laisse la place aux milliers de petits projets utiles et partagés plutôt qu’aux quelques grands projets inutiles et imposés, et plus solidaire avec ceux qui ont peu :

« Cette alternative, c’est celle des petits projets utiles au quotidien des habitants, plutôt que des grands projets destructeurs, inutiles et grands consommateurs d’argent public. Chaque habitant de nos territoires doit avoir accès aux biens communs et aux services publics.

Cette alternative, c’est celle d’une économie de proximité, relocalisée, créatrice d’emplois locaux, et vertueuse pour l’environnement. Autour de l’agriculture locale, paysanne et biologique, de l’économie sociale et solidaire, de l’économie circulaire, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, d’une recherche orientée vers ces objectifs. Plutôt que le développement du nucléaire, des gaz de schiste, des OGM, du bétonnage outrancier ou du soutien à des multinationales distribuant des dividendes, tout en payant beaucoup moins d’impôts que nos PME.

Cette alternative, c’est celle d’une démocratie retrouvée, d’une mobilisation citoyenne continue, dans laquelle les intérêts des habitants ne sont pas écoutés seulement une fois tous les six ans. L’oligarchie quasi monarchique de notre pays n’est pas compatible avec la transition écologique. »