1. Richesse de l’Auvergne. Un premier atlas, avait été édité en 1986 par le Centre ornithologique d’Auvergne. Une base à laquelle ont pu être été ajoutés vingt-cinq ans d’informations collectées par les associations, des données historiques marginales et les observations d’un gros millier de bénévoles sur le terrain.

On arrive ainsi à 87 mammifères vivant à l’état sauvage en Auvergne, dont 29 chiroptères (chauve-souris). « Si cela vous paraît peu, il faut savoir que certaines régions plafonnent à 50 espèces. L’Auvergne fait partie de ces régions où l’on trouve à la fois des climats alpins et méditerranéens. » Avec ses montagnes, plaines, gorges et plateaux, l’Auvergne est aussi à la charnière de différents climats, ce qui en fait un territoire remarquable pour la richesse, et la mobilité des espèces.

2. Bonnes surprises. On croyait le rhinolophe euryale parti après l’effondrement du seul site connu pour cette espèce de chiroptère très fragile en France. Au final, on l’a retrouvée à Volvic et Tronçais. Avaient-elles disparu ? Ou n’avait-on pas la bonne stratégie pour les repérer ?

Autre belle surprise : une colonie de 400 grands murins a été trouvée à Gimeaux.

Au sol, l’Atlas identifie aussi quelques belles dynamiques. Par exemple pour le chat forestier. On estimait ses populations cantonnées à la frange ouest de la région : il est bien plus présent ! Notamment dans l’Allier, et dans une partie du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire.

Autre animal que l’on aurait pu penser inféodé au milieu montagnard (notamment parce qu’il était surtout connu dans le Sancy), le petit campagnol des neiges - ne pas confondre avec le campagnol terrestres classé nuisble ! - se porte bien, et bien en deçà des sommets. « Il est ici en limite nord de son aire de répartition naturelle en Europe, ce qui pourrait en faire un nouvel indicateur écologique. »

3. Liste rouge ! La rédaction de l’Atlas a aussi été l’occasion d’actualiser la Liste rouge régionale des mammifères d’Auvergne. L’équipe manque encore de données pour évaluer le risque de disparition d’une douzaine d’espèces et les espèces importées (daim, mouflon, vison d’Amérique, etc.) n’entrent pas dans le classement.

On ne sait pas ce que devient le putois Néanmoins, le vison d’Europe semble avoir totalement disparu. Le rhinolophe euryale reste en situation critique et dix autres espèces sont déjà trop vulnérables ou carrément « en danger ». Un nombre auquel il faut ajouter huit espèces à la limite de basculer en zone rouge : plusieurs chiroptères, le lapin de garenne ou le campagnol amphibie (fragiles en France en général). Et de façon surprenante, le putois d’Europe dont la population semble s’écrouler depuis une dizaine d’années en Auvergne.

4. Insolites. Le saviez-vous ? - le phoque (veau-marin) remonte désormais jusque dans la Nièvre et le Cher. Depuis 25 ans les observations qui se multiplient laissent à penser qu’il pourrait tout à fait faire son apparition en Auvergne par le bec d’Allier.

Capturés par des photographes locaux passionnés, l’hermine, le blaireau, le cerf, la discrète genette, les crèches de murins et de minuscules rongeurs livrent une Auvergne comme on ne l’imaginait pas.

Anne Bourges anne.bourges@centrefrance.com


**************************************************************** Grâce à Christian Bouchardy, l'ouvrage a été soutenu financièrement par la Région