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Réunion du 18 novembre avec les responsables régionaux

Intervention introductive de Dominique Voynet

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L’élection présidentielle de 2007 ne ressemblera à aucune autre connue depuis l’entrée des écologistes en politique il y a plus de 25 ans. Jamais les français n’ont autant laissé paraître, si longtemps à l’avance, leur attente de ce rendez vous. Bien malin qui pouraît dire que leurs espoirs seront exaucés mais nul ne doit ignorer le « surinvestissement » dont cette élection présidentielle fait l’objet. Nos concitoyens rêvent d’un-e président-e doué de deux qualités principales :

-   la première c’est qu’il/elle incarne le renouvellement : la longévité politique de la plupart des dirigeants actuels est retenue à charge. Ils sont associés à tous les régressions sociales et sociétales du dernier quart de siècle, et pire peut être, à tous les renoncements de la politique à jouer son rôle de défense de l’intérêt général face à la globalisation marchande.

-   La deuxième qualité escomptée est une réelle aptitude à exercer le pouvoir pour remettre la politique aux postes de commande et mettre réellement en oeuvre des politiques nouvelles.

C’est un peu comme si le pays voulait tout à la fois tout remettre à plat et reprendre la main sur la politique.

Et si Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal monopolisent depuis plusieurs mois les projecteurs, c’est bien sur parce qu’ils exercent une attraction irrésistible sur des médias toujours facilement séduits par des produits qui sont faits pour eux, tellement ils semblent neufs et brillants. Mais c’est aussi parce que l’opinion leur prête, à tort ou à raison, la volonté d’agir et de changer la donne, en bousculant tout le système de pouvoir .

Sarkozy a déployé beaucoup d’efforts, depuis qu’il est redevenu ministre, pour mettre en scène sa détermination à faire. Son orientation est limpide : néo conservatrice : il propose d’aller plus loin et plus vite dans la fuite en avant conservatrice et libérale initiée par les gouvernenements Raffarin et Villepin, en ajoutant une forte dose d’autoritarisme. Les leçons de morale et l’encadrement policier des populations défavorisées sont les seules réponses apportées à des demandes de sécurités collectives dont les origines sont pourtant diverses : la peur du lendemain, la peur du chômage et de la pauvreté, la peur des violences, au coin de la rue ou au bout du monde, désormais si proche, les peurs nouvelles à la montée desquelles ...nous contribuons : celles qui sont liées aux périls écologiques et/ou sanitaires, auxquelles le grand public est brutalement confronté, quand les inondations se répètent, quand la vache est folle, quand le prix du fioul s’affole, quand les bronchiolites explosent.

Ségolène Royal, de son coté, a habilement su prendre la mesure de cette envie de sortir des sentiers battus en valorisant la plus grande proximité des citoyens que sont sensés lui conférer ses statuts.. de femme, d’élue régionale ou de titulaire de ministères de secondes classe ; environnement, enseignement scolaire. Mais Ces ministères sont aussi perçus comme des ministères du quotidien et sont plus appréciés que le ministère des finances, au grand dam de ses deux ex titulaires, Dominique Straus Kahn et Laurent Fabius, qui ont du réaliser que l’avantage concurrentiel présumé qui était le leur : être de de ceux qui savent mieux que les autres, ce qu’est l’état, l’intérêt de la France, les choses sérieuses quoi, se révèle être un handicap aux yeux des sondés et et des militants socialistes !

Ce que les élections régionales et européennes de 2004 et le mouvement social contre le CPE ont aussi montré, c’est qu’une grande partie des français et des électeurs ne veut pas rater le rendez vous de 2007 par peur panique de laisser l’avenir de la France aux mains de l’UMP.

La troisième qualité qui ne devra pas manquer aux différents postulant-e-s de gauche, sera de démontrer leur volonté indéfectible de barrer la route de l’Elysée à Sarkozy.

Ce retour d’appétît des français pour la politique, si fragile ou temporaire soit il, constitue pour les Verts une opportunité qu’il n’aurait fallu rater sous aucun prétexte, de parler à la société. Le projet 2007 qui a été approuvé par le CNIR est une base de données précieuse que je m’efforce d’utiliser chaque jour pour démontrer que l’écologie est une approche globale, que la protection de l’environnement est un enjeu de civilisation et qu’elle suppose l’appropriation citoyenne et donc plus de démocratie, qu’elle est un vecteur potentiellement très fort de création d’activités et d’emploi et de solidarité avec les populations les plus exposées aux nuisances ou au mal logement. Les Verts sont bavards, c’est connu, nous avons beaucoup à dire à nos concitoyens en matière de protection de la nature et de la biodiversité, énergie, économie, éducation, culture...en matière sociale, de lutte contre toutes les discriminations ...

Serons nous entendus ?

On peut estimer que les conditions n’ont jamais été aussi propices : le grand intérêt déclenché par la venue d’Al Gore et le succès populaire de l’intiative de Nicolas Hulot en attestent : la crise écologique -la nouvelle donne énergétique et les changements climatiques- a commencé à entrer dans tous les foyers. Ce que nous annoncions depuis des années est aujourd’hui entendu. Il est possible davantage aujourd’hui qu’hier, de proposer à tous et à chacun de passer à l’action.

Cela suffit il à garantir l’audience de notre campagne ?

Nous savons tous qu’il est aujourd’hui qu’il n’en est rien, pour plusieurs raisons qui ne tiennent pas toutes au succès de NH.

La popularité de Nicolas tient sans doute autant à ce qu’il incarne -l’homme qui nous montre des belles images depuis des années et qui aujourd’hui nous alerte sur l’état d’une planète qu’il connaît si bien- qu’à ce qu’il n’incarne pas : le représentation d’un parti et d’une volonté directement politiques. C’est un paradoxe de ce temps : les français recommencent à prendre goût à la politique mais pas trop, ou alors pour l’instrumentaliser, atteindre des objectifs immédiats.

Ceci nous indique le chemin qu’il reste à parcourir.. Que Hulot soit ou non candidat, il nous faut démontrer l’utilité sociale et écologique du vote vert.

Tout à la fois,
-   il doit contribuer à la construction d’une alternative vivante à Sarkozy, en fédérant et en mobilisant le peuple de l’écologie, c’est à dire tous les réseaux et tous les citoyens pour qui l’écologie est un mode de vie, d’agir, d’entreprendre, et qui déplorent le conformisme du parti socialiste en matière de politique agricole, de politique de la nature, ou son attachement à la croissance économique comme unique vecteur de création de richesses.
-   Il doit produire du sens : cristalliser la demande de révolution écologique (révolution des politiques publiques de transport, énergie, développement économique)
-   Alors que 54% des français ne « s’en sortent pas avec leurs revenus » et que plus des ¾ estiment que « les jeunes d’aujourd’hui auront moins de chances de réussir que leurs parents (cevipof), », une clé du succés de cette campagne sera probablement d’assortir la prise de conscience écologique d’une éspérance. Pierre Radanne est de bon conseil lorsqu’il nous propose de nous adresser de façon privilégiée à ceux qui traverseront ce siècle et qui vivront avec la nouvelle donne énergétique et les changements climatiques : la responsabilité politique consiste à les inviter à prendre pied dns ce siècle, à conduire la mutation plutôt qu’à la subir, à apprécier l’opportunité de modes de vie qualitativement supérieurs...
-   Démontrer que la force des Verts c’est qu’ils font et qu’ils savent faire. L’entrée et le travail des élus verts dans les grandes villes (Paris-Lille-Lyon...) et dans les régions en est l’illustration. Nous avons commencé à changer la vie de nos concitoyens. Ici, en faisant davantage de place aux transports collectifs et non polluants en ville. Là, en soutenant (dans les régions) l’égalité des chances entre agriculeurs bio et conventionnels, entre créateurs d’entreprises et d’activités solidaires et durables et créateurs classiques, ailleurs en prenant les mesures de sauvegarde vitales pour les espaces naturels. Partout, en démontrant l’appétît de nos concitoyens pour les énergies renouvelables qui sont aujourd’hui subventionnées par la quasi totalité des régions. La plupart de ces politiques du quotidien doivent leur existence à l’activité des élus municipaux et des conseillers régionaux verts. Je fais le pari que les dernières innovations qui, dans le Nord pas de Calais et en Picardie, ambitionnent de soutenir les investissements des particuliers les plus modestes pour isoler leurs logements seront demain reprises ailleurs et peut être récupérées sans vergogne par nos partenaires !

J’en suis convaincue depuis des mois, notre campagne peut rencontrer un écho important si nous dépassons nos registres traditionnels : notre utilité d’aujourd’hui c’est d’indiquer le chemin de transformations radicales et prometteuses d’une vie meilleure et non de promettre du sang et des larmes. Quand ils votent vert, les français le font parce qu’ils apprécient que leur bulletin de vote serve à mettre de l’écologie dans les politiques publiques. Nous convaincrons, à la présidentielle et aux législatives en donnant envie de faire à l’échelle du pays, avec davantage d’impulsions et de moyens ce que nous faisons localement.

Je vous avais fait part à Coutances de ma volonté d’associer étroitement les régions vertes, les militants verts à ma campagne. J’espère que ce propos introductif vous confirme qu’il ne s’agissait pas d’une clause de style ou de je ne sais quel exercice imposé dans le parcours interne, mais d’un fil stratégique.

J’ai souhaité notre rendez vous d’aujourd’hui pour que nous ayons un temps de dialogue vraiment privilégié ; pour discuter ensemble, sans tabous, de la co construction de cette campagne.

Je vous propose donc de réagir, si vous le souhaitez, à ce propos introductif et puis nous nous mettrons au boulot... programme de la journée...


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