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Pour un débat stratégique
Déclaration 5 CNIR de 06/2006

Déclaration 5

Pour un débat stratégique

La fin d’un cycle

L’épisode calamiteux de la présidentielle que nous sommes en train de vivre acte d’une certaine façon la fin d’un cycle pour les verts. L’épuisement organisationnel, stratégique, programmatique s’est transformé en une impasse. Les Verts qui étaient déjà repliés sur eux-mêmes sont devenus largement inaudibles et se sont en partie exclus du champ politique en ne mesurant pas l’écart entre leur vision politique restée rivée à la période 1997 - 2002 et les alliances imposées par les nouveaux défis nésde l’accélération de la mondialisation libérale et de ses conséquences. Nous sommes collectivement responsables de cette situation en ne nous étant pas donné les moyens d’un débat de fond pour à la fois choisir une orientation,réformer en profondeur les structures organisationnelles de notre parti, en finiravec les pratiques politiques hors-sol qui le caractérisent. La présidentielleen personnalisant les options entre lesquelles il faut choisir met en lumière ce manque de débat stratégique. Les deux candidats de second tour représentent pour l’essentiel les mêmes orientations . Ils sont restés prisonniers de leur histoire, ont laissé " peopliser " leurs différents sans offrir de choix déterminant. Le résultat est une immense insatisfaction qui confine au dégoût devant tant de gâchis accumulé. Ouvrir un débat stratégique

Pour éviter que des centaines de militants quittent le parti et laissent en pâture à la droite écologiste et au PS notre électorat déboussolé, nous devons mettre à profit cette crise pour rebondir en redonnant le désir de politique aux Verts, en remplaçant le combat des chefs par un débat sur les options stratégiques. Cette crise peut être une chance si nous savons la saisir pour débattre entre nous des choix à opérer à l’occasion de cette élection présidentielle.

Plusieurs options peuvent être mis en débat :

-  le repli sur la décision de présenter un candidat vert encarté. Cette solution conservatrice qui découle du congrès de Reims ne tient pas compte des évolutions du champ politique et elle ne permet plu s de masquer un temps les divergences béantes existant entre les Verts

-  le soutien à un candidat unique de la gauche à travers la proposition de primaires qui permettrait de faire entendre la voix de l ‘écologie politique le temps d’un débat de quelques semaines avec le candidat désigné du PS. Cette solution préconisée par ceux qui sont obnubilés par le vote utile nous adosserait un peu plus au PS sans d’ailleurs nous garantir les avantages d’un accord fondé sur le respect du partenariat.

-  la participation à une convention de tous les écologistes de Lepage à Bové en passant par les Verts et Hulot débouchant éventuellement sur des primaires de l’écologie. cette solution, par-delà le retour au ni-ni qu’elle augurerait, n’est qu’un gadget de plus proposé à la va-vite, car il faudrait que tous les protagonistes le veuillent et acceptent de se soumettre au verdict de ces primaires. Or la politique a une logique . Pourquoi ce qui nous divise à l’intérieur des Verts entre écologie d’accompagnement et écologie de transfromation pourrait - il disparaître comme par enchantement ?

-  le choix du soutien à un candidat incarnant une nouvelle synthèse entre l’écologie populaire, de transformation, l’antilibéralisme et l’émancipation humaine à travers la lutte contre toutes les discriminations. Pour nous, la candidature de José Bové responsable syndical, altermondialiste convaincu , paysan ayant initié des mobilisations contre les mac do, les OGM et le nucléaire, ayant mené tant de combats Nord-Sud, ayant pratiqué la désobéissance civique incarne réellement notre volonté de montrer qu’une autre écologie est possible. Une écologie qui refuse à la fois l’extrême - gauche du témoignage, la régression au ni-ni et la résignation de l’écologie d’accompagnement, une écologie accoucheuse de s aspirations que les verts portent depuis leur fondation en 84, une écologie qui peut s’imposer à la gauche anti-libérale et à tous ceux et celles qui s’interrogent sur la croissance, aspirent à d’autres choix de production et de consommation et à plus de démocratie..

Nous pensons que ce choix est important pour plusieurs raisons :

1) Les trois moments majeurs que nous avons connus en 2005 et 2006 : référendum du 29 mai, révolte des banlieues, lutte victorieuse contre le CPE ont les mêmes racines, la même origine : Le refus tenace de la précarité, de la marchandisation de la vie humaine.Telle est notre proposition centrale : Il ne s’agit pas de se contenter de verdir les politiques publiques mais de choisir entre l’écologie d’accompagnement du système en l’état et l’écologie de transformation qui suppose de mettre à bas l’actuel mode de développement fondée sur un type de consommation et de production qui génère les inégalités au Nord et au Sud . La réappropriation de la politique par ceux qui en sont les plus éloignés doit devenir le marqueur de toute politique de gauche. Elle passe nécessairement par la fusion de l’anti libéralisme et de l’antiproductivisme. Nous ne devons plus laisser l’antilibéralisme auxmains des indifférents ou des résignés aux choix de production privés. Nous devons interpeller avec plus de force qu’aujourd’hui sur la gestion des biens publics mondiaux (eau, ressources rares, ...) et sur les choix technologiques (nucléaire, OGM, nanotechnologies, ...).Nous devons investir ce terrain pour démontrer le lien intime entre questions sociales culturelles et environnementales. Ce combat est d’autant plus nécessaire que ce n’est pas seulement la fin du cycle de l’écologiepolitique. C’est la fin du cycle d’une gauche essoufflée prête à se donnerau blairisme de Ségoléne Royal dont les premières prestations risquent de faire passer Lionel Jospin pour un militant trotskyste endurci. Y gagner la majorité est possible car la conscience des dégâts du progrès (amiante, Tchernobyl, ...) fait des bonds en avant énormes, dans toute la société et ces rangs-là tout particulièrement.

2) La crise de l’écologie politique n’est pas seulement une crise de l’orientation elle est aussi une résultante d’un choix par défaut, celui de porter et d’être porté les aspirations d’une classe moyenne au capital culturel élevé résident dans les centres villes et particulièrement dans les centres des grandes villes. Ce choix s’est fait par défaut, donc sans débat sur les conséquences politiques que les Verts devraient assumer. Porter le choix de l’écologie populaire, ce n’est pas seulement un bon mot pour les Congrès. Mettre le cap sur l’écologie populaire, c’est prendre en charge des luttes , des revendications, des exigences prioritaires pour les quelles nous ne sommes pas toujours tres audibles aujourd’hui mais qui sont vécues par les plus pauvres comme des priorités : les victimes de l’amiante, du saturnisme, des pesticides, des toxiques chimiques, les ouvriers qui meurent du cancer, des accidents du travail, de l’air et de l’eau polluée...

3)La crise de l’écologie politique est aussi une crise démocratique, celle de la 5e république. Les Verts, qui au Congrès du Mans ont souhaité une alliance avec la gauche, ont fini par une alliance -subordination au parti dominant à gauche, prisonniers qu’ils sont d’une loi électorale qui ne garantit aucune autonomie de représentation des petits partis. Dans un tel contexte, tirant conclusions du comportement du PS, qui a refusé de modifier la loi électorale quand il en avait les moyens, qui a refusé le droit de vote aux résidents non-communautaires et l’approfondissement de la représentation associative et syndicale, la question des alliances à gauche doit être débattue.

4) La crise de l’écologie politique est enfin une crise du rapport entre le mouvement social et la professionalisation de la politique. Les Verts dans leur longue marche à travers les institutions ont transformé leur rapport au mouvement associatif, au mouvement syndical, aux mouvements sociaux en général. Leur pratiques politiques sont devenues de plus en plus hors sol générant des dérives de toutes natures ( cumul des mandats, compétition incessante pour l’obtention des places, dégénérescences des formes de démocratie internes...). Le traitement par l’exécutif du referendum d’initiative militante en donne la preuve si elle est encore à donner. Le parti qui avait le plus œuvré pour le renouvellement de la politique offre maintenant une caricature refusant de s’ouvrir, de s’élargir, de grandir.

Déclaration

Pour autant le choix de José Bové, s’il est pour nous un candidat naturel de l’écologie et pour les citoyens un candidat unitaire, il ne s’impose pas comme une évidence pour les Verts. Bien aucontraire, il oblige à se poser de nombreuses questions d’ordres stratégiques qu’il est urgent de débattre. Nature de notre rapport avec les différentes composantes de la gauche, type d’ouverture et de soutien du parti à des candidatures non encartées, rapport entre le paradigme écologique et le reste du mouvement social et altermondialiste. C’est pourquoi nous proposons qu’une AG extraordinaire de débat stratégique soit organisée en septembre pour permettre au candidat soutenu par les Verts de lancer sa campagne dans les meilleures conditions, celle qui résultent du choix collectif, libre et volontaire des militants conscients de la décision qu’ils prennent et de son intérêt pour la transformation de la société qu’ils souhaitent.


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