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Identité personnelle et statut social
Point de vue

Contrairement à ce que croyait Descartes, ce n’est pas parce je pense que je suis, mais parce que l’autre me pense. La construction de l’individu se fait dans son rapport aux autres, c’est une réalisation sociale.
Parmi ce qui permet l’identification de l’individu il faut distinguer ce qui est une caractéristique physique (en gros le patrimoine génétique) et l’usage que nous en faisons.
La différence la plus évidente est le sexe. Ainsi pour certaines cultures, l’identité féminine est « inférieure » à l’identité masculine. Pour d’autres, les rôles de l’un ou de l’autre sont simplement très nettement séparés (l’homme chasse et la femme cultive, par exemple).
D’autres « différences » sont souvent évoquées. Par exemple, dans l’Afrique du Sud de l’apartheid les « blancs » avaient certains droits, et les « noirs » certains devoirs, en Israël, les « juifs » et les « arabes » n’ont pas le même statut, etc.
Le débat porte sur le choix des critères qui permettent alors d’identifier un individu et donc de surdéterminer son comportement. Si Jeanne d’Arc s’habillait en homme pour faire la guerre, ou les « travestis » modifient leur représentation et donc leur statut social en « changeant de sexe » pour modifier au moins temporairement leur identité, il s’agit d’une démarche de l’individu liée à l’expression du genre, la manifestation culturelle de la réalité incontournable des chromosomes. Il faudrait peut-être aussi mentionner ici le handicap, est-ce une réalité objectivable ?
Par contre, avec les autres identités les problèmes commencent. Ainsi en Afrique du Sud, des commissions administratives tentaient de mettre au point des critères « objectifs » pour dire la couleur des habitants. Vaine quête ! La couleur, y compris celle de la peau, est une perception culturelle. Et nous connaissons les problèmes que pose l’« identité juive » en Israël (rabbinisme, Falasha...).
Dans une société fermée, la détermination du statut de l’individu se fait de façon définitive à partir de ses caractéristiques socialement pertinentes. Ainsi en Afrique du Sud, l’individu défini « noir » l’était toute sa vie et ne pouvait plus changer. Cette fixation des statuts est une des pratiques du colonialisme. Les individus sont identifiés en fonction de leur « origine » et ne peuvent la modifier. La seule possibilité d’évolution est le changement de groupe, l’exil.
L’objectif républicain est au contraire de permettre à chacun de s’exprimer en fonction de ce qu’il fait, de prendre en compte les évolutions de sa vie.
Or les tenants de la dite « discrimination positive » veulent désigner des individus, en fonctions de caractéristiques vues comme pertinentes, et leur « donner des places » par une politique de quota. Mais ces caractéristiques « objectives » (la couleur de la peau ? Le lieu de naissance ? Le lieu de naissance des parents ? Le lieu de résidence ?...) n’existent pas, et donc l’individu qui aura été désigné, sera en fait marqué, ne pourra plus changer son identité. Il s’agit donc bien en fait d’une discrimination comme les autres.
Comme nous le montre « par l’absurde » l’exemple des Etats-Unis, la diminution du racisme et de la discrimination ne passe pas par l’identification et le marquage mais au contraire par l’ouverture de la société, la répartition équitable en fonction des besoins, le développement des services publics.
C’est un chemin sur lequel nous avançons certes lentement, mais il n’y en a pas d’autre.
Simon Imbert-Vier


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