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Un autre point de vue...
août 2006

On comprend aisément combien la défaite de l’équipe française dans le Mondial 2006 a pu plonger le pays dans la déprime. La presse, en mettant l’accent sur la "remontée" des "bleus", a produit massivement de l’espoir d’une victoire. Les dirigeants politiques en rêvaient : quel désaveu à tous les déclinologues et autres toujours prêts à dire du mal de tout et surtout du régime en place (chiraco-sarkozien). Finalement - on aurait dit - la France a des ressources et rebondit toujours !!!

Supposons que les bleus aient gagné la Coupe du Mondial. Zidane, comme garçon modèle, forcément toujours respectueux de l’éthique sportive, serait arrivé à la fin du jeu, aurait mis le ballon dans le filet lors des tirs au but - ou avant (possible, bien sûr).
Ai, ai, mamma mia ! Qu’est-ce que l’on n’aurait pas entendu !!!!!

Rappelez-vous de 1998. Ca a été jusqu’à la nausée les tirades non seulement sur les capacités exceptionnelles inhérentes aux Français, mais surtout une exploitation honteuse de Zidane transformé en énorme étendard de la capacité de la France à intégrer, de faire des étrangers des Français prêts à défendre nos couleurs, et portés ensuite par la nation toute entière.
La République aurait encore une fois démontré combien elle est généreuse et comment elle sait porter ces hommes et femmes venus d’ailleurs à se refléter dans l’âme de la nation. La "grande sortie de Zizou" fut ratée, mais il y aura des kilos d’encre pour dire que, malgré tout, il reste "dans le cœur des Français"... malgré le coup de tête...

Faisons-en un héros différent (dans le cœur des Français et des pas Français, mais autrement) :

... C’est l’histoire d’un mec... qui a vécu dans un quartier périphérique d’une grande ville française. Ses parents sont venus vivre dans la métropole du pays qui autrefois tenait l’administration de leur pays. Tôt, il prend conscience de la distance qu’il y a entre lui et la société de la métropole. Il a la rage. On se défoulait entre copains en shootant dans des ballons, ce qui amenait à admirer ceux qui était des stars du ballon. De gentils animateurs sportifs (ou émissaires de clubs de football) le repèrent. Il commence son ascension.

Mais, quand on est déjà adulte, la rage ne s’en va pas si facilement. Elle s’échappe de temps en temps. Il collectionne des cartons des deux couleurs. Mais, en fait, il avait trouvé un système pour passer sa rage par le système nerveux qui commande la poussée du pied en avant. Et, de toute manière, ce qui compte surtout ce sont les buts qu’il marque. Il en marque beaucoup. On ne les compte plus, après quelques années.

Le foot étant le grand spectacle qu’une majorité du peuple préfère, sa popularité fut immense. Alors, les publicitaires ce sont emparés du mec.
On l’a vu sur des grands affiches publicitaires, vantant la qualité de pâtes, de congelés, de parfums (comme « Eau Sauvage » de Dior), ou sur des pages polychromées des grands magazines.
Pourquoi s’est-il laisser aller à aider à vendre des grandes marques ? Bien payé ? Certes, mais, si ces grandes marques lui demandaient de poser c’est qu’elles gagnaient beaucoup plus que lui en posant. C’était parce que comme ça il aurait plus d’argent pour distribuer autour de soi, en premier à la famille ? Beaucoup l’ont fait pour cela, pourquoi pas Zidane ? C’était un supplément à la gloire non-commerciale qu’il connaissait.
Mais dans le métier, la retraite se prend tôt. Il sentait qu’il fallait partir. Autant que cela se passe de la meilleure manière possible. Ses fans lui promettaient d’en faire un héros national, de lui bâtir des statues, d’être reçu par Kofi Annan, de donner son nom à des stades dans le monde entier.

Le dernier jour, il lui arrive de passer à côté d’un connard, qui l’insulte (à ce qu’il paraît). Sa rage, la vieille rage, est montée au quintuple. Il n’y avait pas de ballon à taper à proximité, personne ne lui en a envoyé un. La rage, au lieu de descendre aux pieds, lui est montée à la tête. Et il cogne. Fort. L’autre tombe.

C’était l’histoire d’un mec.

Albano Cordeiro


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