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Bilan énergétique : l’exception française est morte !

6 février 2003

La France a une extraordinaire capacité à faire cavalier seule dans le Monde. Quand il s’agit de faire des statistiques comparées d’un pays à l’autre, c’est évidemment gênant si les conventions ne sont pas les mêmes. C’est le cas des bilans énergétiques à la française !



Additionner des choux et des carottes est parfois délicat. Pourtant pour savoir combien d’énergie nous consommons, il faut bien additionner du pétrole, du charbon, du gaz, de l’électricité...

Comment fait-on ? Pour le charbon, le pétrole, le gaz...c’est simple on compte la chaleur dégagée par la combustion et on prend comme unité d’énergie la quantité de chaleur dégagée par une tonne de pétrole qu’on dénomme Tep pour Tonne Equivalent Pétrole. Ainsi , en moyenne, une tonne de charbon dégage autant de chaleur que 0,66 tonne de pétrole. Donc 1 tonne de charbon vaut 0,66 Tep

Tout se complique avec l’électricité. Restons-en à la consommation
-  Pour le monde entier, le principe reste le même : on compte l’électricité pour la chaleur qu’elle peut produire quand on la consomme. Ainsi, 1000 kWh valent 0,086 Tep et la chaleur perdue dans les centrales est considérée comme perdue par le secteur énergie
-  En France, on évalue l’électricité par la quantité de chaleur nécessaire pour la produire dans une centrale thermique (à base d’énergie fossile ou nucléaire). Le résultat est que les mêmes 1000 kWh valent en France 0,222 Tep, soit grossièrement deux fois et demi leur valeur dans tous les standards internationaux. En France quand vous consommez un kWh chez vous, on compte dans les statistiques que vous avez consommez en plus la chaleur perdue dans la centrale.

En février 2002, la France a renoncé à cette exception française et se range à la norme mondiale. La relecture des bilans énergétiques est instructive. Quelques exemples de cette modification !
-  La consommation finale d’énergie de l’année 2000 passe de 215,7 à 158 MTeP
-  En 27 ans, de 1973 à 2000, la consommation finale énergétique semblait avoir augmenté de 41,5% ; en fait elle n’a augmenté que de 22,7% ; et encore, en 1973, le bois, encore très utilisé, n’était pas pris en compte alors qu’en 2000, il est évalué à plus de 10 Tep. Si l’on prend en compte ce dernier point, l’augmentation se réduit à 15,8%. On voit que la croissance inexorable de la consommation d’énergie qu’on nous prédit pour justifier de nouveaux investissements lourds est très discutable
-  Le nucléaire représente environ 75% de l’électricité produite ; mais l’électricité ne représente que 21% de l’énergie finale consommée en 2000, donc le nucléaire représente 16% de notre énergie finale ; la possibilité de s’en passer un jour est peut-être moins impossible qu’on veut nous le faire croire.
-  Avec ces nouveaux bilans, le secteur transport, dont la consommation est en augmentation la plus rapide et la moins contrôlable, compte déjà pour plus de 31% de la consommation énergétique finale. Et ce n’est pas l’électricité nucléaire qui va nous aider beaucoup !

Finalement, mieux vaut faire attention aux chiffres quand on ne sait pas qui les a fabriqué et comment !




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