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Nucléaire civil et militaire
Chirac le gaffeur irresponsable

Sur l’IRAN avec les volte-face de Jacques Chirac, après les pantalonnades de Philippe Douste-Blazy, la droite montre une fois de plus son improvisation et son manque de sérieux sur des questions vitales pour la sécurité. Mais le démenti de Jacques Chirac cet après-midi sur le nucléaire iranien n’a pas porté sur un aspect proprement incroyable de l’entretien publié ce matin par le Nouvel Observateur. Le Président de la République y montre son amour du nucléaire... et son ignorance coupable du lien bien documenté entre nucléaire civil et militaire. Pourtant, ce n’est pas une lubie d’écologistes, ce lien est empirique, observé (par exemple pour l’Inde), et même assumé par les responsables de la filière en France.(*)

Extrait du N°2204 du 1er février page 45 :

J. Chirac (...) « Il faut bien faire la distinction entre l’électronucléaire et le nucléaire militaire. Ce sont deux choses, deux technologies complètement différentes. Avec l’électronucléaire, vous n’avez aucun moyen de fabriquer une bombe. L’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) contrôle tout cela. Il n’y a aucun risque. »

N.O Aucun risque ?

J. Chirac : « Vous ne pouvez pas utiliser une centrale nucléaire électrique pour fabriquer une bombe, cela ne marche pas ! »

Ceci est faux, rigoureusement faux, et c’est bien pour cela que l’idée d’un contrôle international des matières fissiles et des technologies nucléaires s’est imposée. Le Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) a beaucoup de défauts et notamment celui de continuer à encourager l’usage des technologies civiles, mais il a précisément été créé pour que ces dernières soient sous contrôle, parce qu’avec des technologies et des matériaux civils la création d’armes reste toujours possible.

Chirac avait déjà offert à Saddam Hussein il y a 25 ans le réacteur nucléaire Osirak dans des conditions scabreuses qui restent à ce jour une tache sur la carrière des hommes politiques qui ont soutenu à l’époque ce geste irresponsable.

Dans son dernier envoi, le célèbre " Bulletin of Nuclear Scientist "(**), le journal des savants nucléaires du projet Manhattan, avance sa « pendule de la fin du monde » de deux minutes, à minuit moins cinq. Il considère pour cela la menace combinée du nucléaire et des changements climatiques, eux aussi dans l’actualité. Sur ces deux périls, la droite française, inactive sur le climat et irresponsable sur le nucléaire représente... le pire choix.

(*) Par exemple l’ouvrage de l’ancien responsable du CEA Bertrand Goldschmidt, Le Complexe atomique : Histoire politique de l’énergie nucléaire, Fayard, 1980. Ce physicien devenu responsable commercial défendait la vente à Saddam Hussein d’un réacteur par les « relations normales d’Etat à Etat » que notre pays entretenait avec l’Irak]],

(**) La déclaration du Bulletin du 17 janvier sur http://www.thebulletin.org/weekly-highlight/weekly-highlight.html

Pour en savoir plus

Les deux débats publics EPR et déchets ont permis une bonne fois pour toutes de régler cette question : il a été reconnu publiquement au cours des réunions que le plutonium dit "de qualité réacteur" (de l’expression américaine "reactor grade") est utilisable pour fabriquer une bombe (même si ce n’est pas ce que les militaires préfèrent utiliser).

Annexe : combien de plutonium ? Pour information et référence, sur ces questions, voici en résumé ce que WISE-Paris rappelle en général à ce sujet : L’AIEA définit que 8,5 kg de plutonium, y compris de qualité réacteur, constitue une quantité significative car potentiellement suffisante pour la fabrication d’une arme atomique. Hans Blix, alors Directeur de l’AIEA, dans une lettre adressée le 1er novembre 1990 à Paul Leventhal, président du Nuclear Control Institute, Washington D.C., Etats-Unis, écrivait : « l’Agence considère le plutonium provenant de combustible irradié à de forts taux de combustion et en général le plutonium d’une quelconque composition isotopique à l’exception du plutonium contenant plus de 80 % de plutonium 238, comme utilisable pour un dispositif explosif nucléaire. » La proportion de plutonium 238 dans le plutonium d’un combustible UOX (oxyde d’uranium) irradié standard est de l’ordre de 2 %, et dans le plutonium d’un combustible MOX irradié de l’ordre de 3 %.

Voir aussi le communiqué de Dominique Voynet sur http://blog.voynet2007.fr/


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