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Programme culture des Verts

Diversité culturelle : au-delà des discours un choix politique

Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles proposée par l’UNESCO, Agenda 21 Culture, Conférence des ministres de la culture... la diversité culturelle est au centre des débats sur les échanges culturels internationaux.

Également au cœur des réflexions suscitées par l’urgence sociale elle pousse à repenser fondamentalement les liens entre arts, cultures et citoyenneté et met en exergue la nécessité de sortir la politique culturelle française de l’impasse.

Alors, lorsque la diversité culturelle est mise en jeu les Verts disent : « chiche ».

(Adopté par le CNIR en juin 2006 (parlement interne des Verts) cette fiche synthétique décline les questions fondamentales des Verts en matière de Politique culturelle.)

La culture est avant tout l’affaire de femmes et d’hommes entre eux.
Nous affirmons que la défense de sa diversité implique tant la libre circulation des hommes et des œuvres que la possibilité à chacun et chacune de résider là où il le souhaite pour y exercer son activité et bénéficier de l’enseignement public et d’un minimum de ressources.

À des politiques culturelles orientées par la recherche de « prestige », de « rayonnement » ou de « défense » de la culture française nous préférons une action culturelle publique favorisant les expressions créatrices, ouvrant de nouveaux espaces d’échanges et d’expérimentation culturels, basée sur la notion de bien commun culturel, prenant en compte toutes les cultures dans leurs richesses et leurs diversités.

Parce que nous considérons la culture comme un bien-commun de l’Humanité, il ne peut être question de la livrer aux seules règles du commerce et de la libre concurrence. Face au marché, il maintenir et développer une intervention publique conséquente.

La défense des arts, de l’information et de l’éducation ne peut que s’appuyer sur le respect des cultures minoritaires, dans le respect des personnes. La reconnaissance des cultures issues de l’immigration est ainsi non seulement un des éléments essentiels de la diversité culturelle mais aussi un facteur essentiel du renouvellement de nos formes artistiques.

C’est au travers de ces notions, mais aussi de celles de pays, de régions, de fédéralisme, de peuples et de populations solidaires..., que le concept de diversité culturelle prend pour nous tout son sens et sa force. Elles constituent les piliers d’un projet écologiste basé sur la diversité culturelle.

Garantir l’expression et la participation de toutes les cultures :

La diversité replace le tissu culturel complexe au cœur du politique et de l’économie. L’ensemble des politiques publiques (sociales, économiques, éducatives, environnementales et d’aménagement du territoire...), doivent prendre en compte la dimension culturelle dans leur action :

-  Favoriser l’interculturalité, la reformulation des traditions et le dialogue intergénérationnel.

-  Soutenir la diversité linguistique et l’expression des identités culturelles plurielles

-  Développer les processus de coopération culturelle internationale fondée sur le développement au niveau local et sur des principes de solidarité et de réciprocité.

-  Reconnaître l’empreinte culturelle de toutes les politiques publiques et créer des outils transversaux d’évaluation.

-  Élargir le champ du patrimoine au patrimoine écologique, industriel, artisanal et ethnologique afin de l’inscrire dans une dynamique de lien social et de reconnaissances des cultures populaires comme bien commun à partager.

Faire entrer la culture en démocratie :

Les modalités de décisions en matière de politique culturelle contribuent à maintenir une coupure entre une culture légitime qui pourrait bénéficier des aides publiques et une culture qui serait moins légitime et donc laissée pour compte ; la transparence des choix et la participation citoyenne, tant dans le processus de prise de décision que dans l’évaluation de programmes et des projets, sont urgentes :

-  Inscrire dans toutes les chartes et les contrats des institutions culturelles subventionnées une clause demandant la prise en compte de la diversité culturelle, de manière à garantir à tous la variété des œuvres et des cultures et à chacun le respect et le soutien à ses pratiques culturelles.

-  Impulser la création de Conseils artistiques et culturels sur le modèle des Conseils de quartier, en associant des représentants d’usagers, d’associations et de professionnels de la culture.

-  Ouvrir le réseau d’équipements conventionnés à de nouveaux modes d’animation locale au sein desquels artistes, gestionnaires, institutions et usagers s’inscrivent dans le dialogue citoyen.

-  Élaborer localement des solidarités répondant aux phénomènes de relégations sociales et territoriales.

-  Créer des outils de régulation régionaux et interrégionaux garantissant une distribution équitable des moyens et des aides ainsi que la prise en compte des particularités territoriales.

-  Placer au cœur du projet de construction européenne, les questions de culture et de civilisations, en levant les ambiguïtés juridiques qui peuvent affecter la diversité culturelle. il s’agit notamment d’ouvrir des espaces de concertation transparents entre citoyens, professionnels et décideurs politiques en vue d’établir des éléments de politique culturelle commun.

Relancer la démocratisation culturelle par l’éducation et les pratiques artistiques :

L’éducation artistique et les pratiques culturelles sont des facteurs essentiels pour l’épanouissement personnel, elles permettent également une ouverture sur le monde par l’acquisition de langages communs contemporains. Par ailleurs, l’augmentation régulière de l’offre artistique, n’a pas entraîné de réelle démocratisation. Pour la promouvoir il est nécessaire de valoriser davantage les parcours de découverte :

-  Élargir les socles communs de connaissance et les programmes de l’Éducation Nationale à l’éducation artistique.

-  Promouvoir la culture scientifique et technique auprès de tous les citoyens afin que chacun possède un minimum d’outils critiques face aux problèmes éthiques, sociaux, économiques et écologiques posés par les applications potentielles des nouveaux savoirs scientifiques (OGM, nanotechnologies, nucléaire...)

-  À cet égard, le partenariat avec des artistes professionnels, des associations d’éducation populaire sera partie intégrante de ces dispositifs.

-  Élargir la définition de “richesse patrimoniale des usages” du point de vue des spécificités linguistiques, historiques et sociologiques ainsi que la question de la mémoire des immigrations successives en France.

-  Relancer les aides aux associations d’Éducation populaire et aux Collectifs d’artistes engagés dans la formation ; accroître la place de l’action culturelle au sein de la Politique de la Ville ; Intégrer le travail de transmission dans les statuts professionnels des artistes.

-  Développer les équipements collectifs qui, en complément des lieux de diffusions, seront destinés à l’exercice et au développement de tous les types de pratiques artistiques et culturelles, d’un accès aussi simple que peut l’être une bibliothèque ou une piscine.

Garantir les moyens nécessaires à l’économie de la création :
L’initiative autonome des citoyens, qu’elle soit individuelle ou collective, est le fondement de la liberté culturelle et de la créativité. Aussi, les politiques comme l’économie de la culture doivent s’approcher d’un point d’équilibre entre secteur public, économie sociale et solidaire (qu’il convient de développer) et économie de marché.

-  L’État doit être le garant d’un dialogue social basé sur la solidarité interprofessionnelle prenant en compte la spécificité des emplois liés à la création artistique et à la diffusion artistique. Il doit prendre, avec les collectivités territoriales et les entreprises culturelles subventionnées (radio, télévision, théâtres...) toutes ses responsabilités en terme de financement de l’emploi culturel public. Dans ce cadre nous demandons dès la prochaine mandature le lancement “d’États Généraux du financement de la création et de l’emploi culturel” rassemblant l’ensemble des partenaires afin, en particulier, de sortir par le haut de la crise liée à la réforme de l’intermittence du spectacle et de l’audiovisuel sans pénaliser les acteurs actuels.

-  Mutualiser les outils de service public (salles de spectacles, musées, centre d’art...) pour en faire des lieux mieux partagés et aider le développement du secteur de l’économie sociale dans le secteur culturel (coopératives, SCIC...).

-  Inciter, par des exonérations fiscales, les citoyens à financer volontairement culture par la mise en place d’un “micromécénat citoyen” permettant le soutien à la création et à la diffusion d’œuvre, au travers de dons fait à des associations ou structures à but non lucratif.

-  Garantir dans le budget de l’État la part nécessaire pour que ce dernier puisse jouer pleinement son rôle de régulateur de l’économie de la culture -1% du budget de l’État à périmètre constant étant un plancher minimum- et réserver au sein de ce budget une part significative pour le soutien à la création contemporaine et à l’emploi culturel

-  Redéfinir et limiter l’exploitation des patrimoines à des fins touristiques qui standardise l’environnement et les rythmes de vie et ne prend pas en compte les équilibres locaux d’échanges et de production.


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