Commission Agriculture Commission Agriculture
Commission nationale des Verts
 Sommaire | LA COMMISSION : qui, quoi, quand, etc. | Communiqués | PAC 2013 | Actualité | >HUMAIN | >ANIMAL | >VEGETAL | >MILIEU | Hors-métropole | NOUS CONTACTER | Archives

Choisissez votre rubrique >>>

DANS LA MEME RUBRIQUE :
- Peut-on concilier la production de biocarburants et la gestion des ressources naturelles ?
- Un plan de développement des bioénergies
- Valoriser les agro-ressources non alimentaires

>VEGETAL > AGROCARBURANTS >


Les régions veulent une méthode pour avancer
Agrocarburants

Rapport final de l’étude sur les agrocarburants

Vous pouvez télécharger le rapport complet en 2 parties, ainsi que le résumé synthétique.

Agrocarburants

Les régions veulent une méthode pour avancer

http://www.localtis.info/servlet/ContentServer ?c=artJour=Localtis%2FartJour%2FartJour=1221030013320

L’Association des régions de France (ARF) a fait réaliser une étude scientifique indépendante sur les avantages et les inconvénients des carburants verts. A partir de cette analyse, elle compte fournir aux exécutifs régionaux un guide méthodologique pour éclairer leurs décisions d’aides aux filières et contribuer au débat national et européen en la matière.

Les agrocarburants sont-ils la solution d’avenir pour remplacer les énergies fossiles ou représentent-ils un nouveau danger en contribuant à la déforestation et à la hausse des prix alimentaires ? Le débat est aujourd’hui très vif un peu partout dans le monde et au niveau européen, l’objectif du paquet énergie climat visant à incorporer 10% d’agrocarburants dans l’essence et le gazole d’ici 2020 est de plus en plus controversé. Pour tenter d’y voir plus clair, la région Aquitaine a commandé pour le compte de l’Association des régions de France (ARF) une étude critique sur les méthodes utilisées jusqu’à présent pour évaluer l’impact environnemental des agrocarburants.

Confiée au Centre d’énergétique des Mines de Paris, cette étude s’attache dans une première partie à décrypter la méthode d’analyse du cycle de vie (ACV), outil couramment utilisé dans l’industrie pour évaluer l’empreinte écologique d’un objet ou d’un procédé, de sa conception à sa disparition, et pointe les difficultés de son application pour l’analyse des carburants végétaux. Dans une deuxième partie, elle compare les études publiées filière par filière en Europe, aux Etats-Unis et au Brésil en mettant en évidence les écarts importants qui existent entre elles, écarts dus en grande partie à des différences méthodologiques. Enfin, elle dresse une analyse critique de l’extension prospective de ces études utilisant des scénarios d’amélioration de rendements aussi bien au niveau agricole qu’à celui de la transformation. Elle reproche notamment à ces travaux de négliger "divers effets de l’accroissement des quantités de carburants végétaux produits aux horizons étudiés au niveau de la valorisation des co-produits" et de ne pas prendre en compte les effets du changement climatique sur l’évolution des rendements agricoles. L’étude conclut à la nécessité de poursuivre les travaux pour permettre aux bilans ACV de couvrir de façon plus pertinente les impacts engendrés par les carburants végétaux, notamment l’évolution du carbone du sol, la question de l’eau et les gaz à effet de serre autres que le CO2.

Intelligence collective

Pour les régions, fréquemment sollicitées pour soutenir le développement des filières d’agrocarburants, l’étude est éclairante à plus d’un titre. "Nous avions besoin d’avoir un regard distancié sur des études contradictoires, certaines mettant en avant le fait que les agrocarburants réduisent la dépendance énergétique et les émissions de gaz à effet de serre, d’autres estimant qu’ils coûtent plus d’énergie qu’ils n’en fabriquent, a souligné Didier Jouve, vice-président du conseil régional Rhône-Alpes et président de la commission développement durable de l’ARF, lors de la présentation de l’étude ce 10 septembre. Or il n’y a pas de réponse définitive valable partout. Selon le contexte local, les procédés de fabrication, la façon d’utiliser les sols, la filière choisie peut être vertueuse ou néfaste. A l’évidence, sur ces opérations, il est nécessaire de s’entourer d’avis divers et de faire appel à l’intelligence collective."

Selon lui, avant de s’engager, les régions doivent se poser quelques questions essentielles : comment cultive-t-on la plante ? comment la transforme-t-on ? sur quelle distance la transporte-t-on ? quels sont les impacts sur la ressource en eau, sur les forêts, sur la biodiversité ? y a-t-il un risque d’appauvrissement des sols ? Elles doivent aussi veiller à ce que dans l’utilisation des terres, l’alimentation reste prioritaire.

"Aujourd’hui, la filière d’agrocarburant la plus vertueuse se trouve à la Réunion, à partir de la canne à sucre, a illustré Didier Jouve. Toute la plante est utilisée dans un circuit industriel court, sans recours à des intrants et sans porter atteinte aux ressources en eau. L’équilibre des sols est maintenu et la filière soutient l’économie locale."

Pour que les régions puissent apporter des réponses fines, adaptées au terrain et décider en bonne connaissance de cause, l’ARF va s’appuyer sur l’étude du Centre d’énergétique des Mines pour leur fournir dans les tout prochains mois un guide méthodologique. "Nous sommes interpellés à la fois par les entreprises produisant des agrocarburants et par les agriculteurs voulant remettre en culture des friches ou irriguer des terres, a souligné Alain Rousset, président de la région Aquitaine et de l’ARF. Les décideurs locaux ont aujourd’hui besoin d’une grille d’analyse pour répondre à ces questions complexes qui nécessitent une approche globale, multicritères."

L’ARF va aussi communiquer les résultats de l’étude au gouvernement et aux instances européennes. "Elle montre que pour être pertinente en termes d’environnement, la question des agrocarburants doit se poser dans un contexte local, a insisté Alain Rousset. On voit bien que l’on est incapable aujourd’hui d’évaluer le bon seuil d’incorporation d’agrocarburants dans les transports et qu’il faut davantage raisonner en termes qualitatifs que quantitatifs et de manière globale sur les substituts aux énergies fossiles."

IMPRIMER
Imprimer