Pour (enfin) ne plus subir passivement les pics de pollution atmosphérique

Lille, le 8 décembre 2016,

Près de 103 microgrammes de poussières en suspension (particules PM10) ont été relevés lundi 5 décembre à 20 h à la station de mesure de qualité de l’air de Roubaix Serres, et de nombreux dépassements du seuil de 50 microgrammes ont été enregistrés depuis dans la métropole. En raison de la pollution chronique sur la Métropole Européenne de Lille, et d’une météorologie peu favorable à la dispersion des polluants, le territoire et surtout ses habitants traversent depuis le début de la semaine un nouveau pic de pollution. Et ce sans que des mesures d’anticipation de ces pics aient été prises par la Préfecture de Région, en dépit de la publication de nouveaux arrêtés sur la gestion des pics de pollution en avril et en août.

 

Avec ce nouveau pic de pollution, ce sont à la fois les départements du Nord et du Pas de Calais qui sont concernés. Dans un milieu très urbanisé comme la Métropole Européenne de Lille, les transports routiers, et en particulier les véhicules diesels, ainsi que le bois de chauffage, sont les principaux responsables des émissions de PM10, et plus encore d’oxydes d’azote. En 2010, les transports représentaient 60% des 14 200 tonnes de NOx sur le territoire de la MEL.Le respect des normes françaises et de la valeur recommandée par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) de 10 mg/m3 de PM 2,5 permettrait pourtant d’éviter à l’échelle du Nord-Pas de Calais et plus particulièrement de ses grandes villes environ 4900 décès chaque année et jusque 16 mois de gain d’espérance de vie à 30 ans.Malgré l’arrêté du 26 mars 2014 visant à harmoniser les mesures préfectorales et leurs critères de déclenchement, EELV regrette que la mise en place de la circulation alternée ou la tarification incitative, voire la gratuité des transports en commun n’ont jamais été déployées sur notre territoire, malgré les 53 jours de dépassement des seuils en 2014 et 24 jours en 2015.

Afin de mettre en place un protocole commun de gestion des pics de pollution, et d’agir en amont sur la pollution chronique, Europe Ecologie Les Verts demande :

  • au Préfet, de poursuivre les mesures d’abaissement des vitesses à 70 km/h sur l’ensemble de son patrimoine routier, et ce jusqu’à la dispersion des polluants, et de mettre en œuvre l’interdiction de circulation de poids lourds en transit, en accord avec l’arrêté préfectoral de décembre 2006.

  • au Préfet de mettre en place la circulation alternée dès le 2ème jour en cas d’épisode de pollution persistant, sur la base des vignettes Crit’Air, dans la mesure où ces vignettes sont plus à même de garantir des résultats probants pour la qualité de l’air que le système de plaques paires/impaires, et en cohérence avec les valeurs réglementaires des Zones de Circulation Restreinte, dont un projet est à l’étude à l’échelle de la Métropole,

  • au Préfet de réunir au plus vite le comité d’experts prévu par les décrets de 2016, afin d’associer les élus locaux à la gestion des pics de pollution,

  • à la Métropole Européenne de Lille, lors des prochaines prévisions de dépassement, d’activer le ticket unitaire comme titre de transport journalier sur le réseau Transpole, afin de favoriser le report modal,

  • aux Maires des communes de la métropole, de mettre en place la gratuité du stationnement résidentiel en cas de pic de pollution,

  • aux entreprises, aux administrations et établissements scolaires qui ont engagé un plan de déplacement d’entreprise de mettre en œuvre et de valoriser les mesures qu’ils ont prévues pour contribuer à la diminution de la pollution

Afin que les pics de pollution soient plus rares et moins sévères pour la santé humaine, le groupe EELV demande également :

  • L’interdiction de circulation en centre-ville pour les véhicules de livraison, à l’exception des véhicules justifiant d’une motorisation « propre »,

  • Que l’ensemble des acteurs publics du territoire fassent de la reconquête de la qualité de l’air une priorité, et réunissent les moyens suffisants afin de permettre que les métropolitains respirent un air de qualité, proche des seuils de 10 microgrammes prônés par l’OMS.

Dominique Plancke et Fanny Pezzutti, porte-parole EELV

Lise Daleux présidente du groupe des élus EELV de la MEL


 

Laissez un commentaire

Remonter