La rénovation thermique de l’habitat : bon pour les ménages, bon pour la planète et bon pour l’emploi

Côté ménages, beaucoup de familles sont confrontées à la précarité énergétique, et les CCAS ou le Conseil Général sont submergés de demandes d’aides pour les factures d’énergie. Les petits propriétaires sont aussi confrontés de plus en plus fortement à la hausse du coût de l’énergie.
Côté planète, le réchauffement climatique commence à avoir des effets visibles, et des conséquences sur l’augmentation des aléas climatiques, des conséquences sur les économies.

« Le bâtiment est responsable du quart des émissions françaises de gaz à effet de serre et de 43% de l’énergie consommée ». (source : Alternatives économiques)

Sachant que les constructions neuves ont un impact marginal, il faut s’attaquer pour l’essentiel à l’habitat existant.

La rénovation thermique de l’habitat, si elle fait l’objet d’investissements prioritaires de l’Europe, des états et des collectivités locales (comme le fait la Région Nord-Pas-de-Calais), peut donc répondre à l’urgence sociale comme à l’urgence écologique.

Elle peut aussi, et dans cette période, c’est franchement une bonne nouvelle, être un gisement considérable d’emplois non délocalisables. Les écologistes ne sont plus seuls à le dire, comme le démontre un article paru ce lundi 8 octobre dans Libération.

La question qui nous est posée aujourd’hui est donc :

Comment passer de 135 000 logements rénovés de façon performante en 2010 à 1 million ?

Chaque année, on estime que plus de 2 millions de logements font l’objet de travaux ayant un impact énergétique, mais seules actuellement 135 000 sont optimales. Or, pour diminuer par 4 nos émissions de carbone en 2014, il faut viser la norme « bâtiment basse consommation » (BBC) pour un million de rénovations annuelles, en visant en priorité les logements énergivores classés E, F et G. C’est un effort considérable, qui suppose davantage de moyens financiers, mais aussi l’adaptation du secteur du bâtiment.

François Hollande en a explicitement convenu, en allant plus loin, à la conférence environnementale, que sa proposition de campagne, 600 000 rénovations…en reprenant l’objectif d’Europe Ecologie Les Verts. Reste à savoir comment on fait, et la solution ne peut passer que par une mobilisation de tous, des aides et parcours simplifiés pour les petits propriétaires, les co-propriétaires et des incitations contraignantes pour les bailleurs .

De l’opération 100 000 logements en Région Nord-Pas-de-Calais à une politique nationale ambitieuse, soutenue par le budget européen

Une mobilisation financière :

  • Bien entendu, du côté des collectivités locales, en suivant ou accompagnant l’exemple de la Région Nord-Pas-de-Calais. Cela peut être un enjeu des prochaines municipales.
  • Mais la politique nationale désormais portée par Cécile Duflot doit permettre de généraliser et conforter sur tout le territoire cet effort. De nombreuses annonces ont été faites à la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre derniers sur la mobilisation du Livret A, du LDD, la mise aux enchères des quotas de CO2. Mais les parlementaires écologistes peuvent aussi, par leurs amendements au budget 2013 et aux lois sur le logement à venir, aller dans le sens de leur programme législatif « vivre mieux ».
  • Au niveau européen, nous agissons pour que les programmes nationaux soient soutenus par un véritable « plan Marshall de transition énergétique » au travers du « pacte de relance » et des politiques monétaires non conventionnelles.

La simplification des démarches et l’accompagnement des particuliers doivent aussi être privilégiés. Confier l’aide financière aux particuliers au réseau bancaire, que cela n’intéresse pas, n’est pas la solution, et ce n’est pas ce que nous voulons. Nous pouvons rapprocher l’Agence Nationale de l’Habitat des citoyens, augmenter de manière conséquente ses aides en remontant les plafonds de ressources, jouer sur les droits de mutation… Il est nécessaire aussi de soutenir et renforcer les associations de locataires.

L’ adaptation du secteur du bâtiment :

Là encore, en région Nord-Pas-de-Calais, les élus écologistes sont pionniers, par les liens développés avec la Fédération du bâtiment, la modification de l’offre de formation. Mais il y a urgence, au plan national, à développer la formation tout au long de la vie aux nécessités de la rénovation thermique, par partenariat entre l’état et les régions .

Mais il faut aussi stabiliser l’emploi dans le bâtiment et améliorer les conditions de travail .

Bernard De Veylder

Membre du bureau régional d’EELV Nord Pas de Calais

 

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