Mettre fin aux bouteilles en plastique
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Vous connaissez sûrement les îles de Midway de vos cours d’histoire. C’est là qu’a eu lieu la première bataille remportée par les troupes américaines contre l’Axe marquant un tournant dans la seconde guerre mondiale. Ces îles, éloignées de 3 700km du continent le plus proche, sont aussi au cœur du plus grand sanctuaire marin au monde, 1 500 000 km² protégés grâce au président Obama. Isolées et protégées on pourrait espérer que ces îles soient un endroit où les oiseaux vivent de façon prospère. Malheureusement c’est loin d’être le cas, car les milliards de tonnes de déchets plastiques que nous produisons chaque année ont envahi la planète entière. Les oiseaux de Midway, comme ceux des plages de Méditerranée que nous connaissons bien, meurent par centaines de milliers en ingérant des morceaux de plastiques. Les oiseaux sont bien sûr les victimes les plus visibles mais c’est également le cas des tortues marines, des dauphins, des poissons et même des humains! En effet les poissons et fruits de mers que nous consommons sont gavés de micro-plastiques dont la plupart sont dangereux pour notre santé ou celles de nos enfants. Les chercheurs estiment même qu’il y aura bientôt plus de plastique que de poisson dans nos océans.

Alors quelles solutions?

La vie sans plastique, c’est possible! Il existe d’ailleurs des boutiques qui proposent des produits entièrement sans plastique. Par exemple Sinplastico, créée par une Française vivant en Espagne, Marion de la Porte. Mais il est également temps d’interdire progressivement les plastiques jetables. L’Union Européenne a commencé à restreindre la distribution des sacs plastiques. Grâce à un amendement des députés écologistes, la France va bannir les couverts en plastique à usage unique dès 2020. Il faut donc continuer sur cette voie et aller vers la limitation des bouteilles en plastique et le retour de la consigne pour le verre mais aussi pour les plastiques durs.
Mais pour lutter contre les bouteilles d’eau en plastique, il faut aussi garantir une eau du robinet qui soit de qualité et à un prix raisonnable, ainsi que des fontaines dans les rues. Cela passe par une re-municipalisation des régies de l’eau. Les exemples de Paris ou Grenoble où des élus écologistes ont obtenu le retour de la gestion de l’eau sous le contrôle de la mairie plutôt que celui d’un grand groupe privé, montrent bien que la garantie d’une eau de qualité pour tous, passe par une gestion publique et transparente. C’est logique, car une entreprise privée dont le contrat dure 10 ans ne s’occupera jamais aussi bien des canalisations, dont la durée de vie est d’environ 75 ans, qu’une gestion citoyenne qui se soucie plus du long terme. C’est également le souhait de près de 1 900 000 Européen-ne-s qui ont signé l’Initiative Citoyenne Européenne Right2Water forçant la Commission Européenne à s’emparer du sujet.

Pour la biodiversité, pour notre santé, pour notre porte-monnaie, il est grand-temps que nos politiques s’occupent plus des problèmes de l’eau liés au plastique. Y compris à l’Assemblée Nationale.