L’égalité est meilleure pour tous
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Saviez-vous que l’espérance de vie en bonne santé et la fréquence de nombreuses maladies dépendent beaucoup moins du niveau de vie national que de la répartition des revenus ? Moins d’inégalités est synonyme d’une meilleure santé pour tous, pour les classes sociales les plus aisées comme pour les plus défavorisées.

C’est ce que révèle l’ouvrage de Kate Picket et Richard Wilkinson : Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous. ( Les petits matins )
Plus d’égalité de revenus fait aussi baisser le taux d’obésité, les taux de maladies mentales, d’incarcération, d’homicides, de toxicomanie, de grossesses précoces, d’échecs scolaires. Plus d’égalité améliore le bilan carbone d’un pays et le taux de recyclage des déchets. Au contraire l’inégalité de revenus réduit la confiance que l’on peut avoir à l’égard des autres et sape la cohésion sociale.

Les bienfaits d’une plus grande égalité s’opposent à l’idée que plus les riches sont riches, plus la société est globalement prospère , selon la théorie dite de  » l’effet ruissellement  » . L’idéologie néo-libérale affirme que si le désir d’égalité est certes légitime, ce sont les inégalités qui sont productives et sources d’envies, de désir de réussir, d’initiatives. L’inégalité serait un mal nécessaire. Mais les études montrent l’inverse. Aux U.S.A. le nombre de brevets par habitant est plus faible qu’au Japon, société très innovante et plus égalitaire que les USA . En Finlande, il y a plus d’innovations qu’en Italie, pays plus inégalitaire . L’esprit d’initiative n’a nul besoin d’un terreau inégalitaire pour prospérer explique Pascal Canfin, ex Secrétaire d’Etat ( EELV ) qui a rédigé l’introduction de l’ouvrage.

Les inégalités sont souvent invisibles ou imperceptibles dans nos sociétés très fragmentées. Celui qui gagne 1000 euros peut imaginer comment il pourrait mieux vivre avec 1400 euros. Celui qui gagne 1400 euros peut craindre de gagner un peu moins. Ils se côtoient dans la société, restent relativement proches dans leur mode de vie et peuvent porter une juste appréciation de ce qui les différencie. Mais peuvent-ils vraiment imager comment vivent ceux qui gagnent 10 ou 100 fois plus qu’eux ? Non, ce sont deux mondes différents qui s’ignorent largement. Paradoxalement, plus les inégalités sont fortes moins elles sont perçues.

Pourtant l’inégalité est visible dans les urnes; en particulier dans le vote F.N. comme l’explique Hervé Le Bras dans cette émission de France Culture.

Crédits Hervé LE BRAS

L’inégalité s’enracine dans l’individualisme, la compétition de tous contre tous et la rivalité . L’égalité favorise au contraire la réciprocité et la coopération. Les problèmes sociaux empirent à mesure que se creuse l’écart entre les statuts sociaux . L’existence d’une catégorie de très riches ne tire donc pas l’ensemble de la société vers le haut .
Nous avons besoin d’une société où l’on passe plus de temps avec ses amis, sa famille et à moins se battre pour garder son statut , c’est une des leçons du livre de Richard Wilkinson et Kate Picket .

Comment faire pour réduire les inégalités ? Dans les pays scandinaves, c’est la fiscalité et la redistribution qui ont été mises en avant mais les catégories les plus aisées peuvent avoir le sentiment de payer pour les moins aisées. Au Japon, pays où l’espérance de vie est très élevée, une moindre inégalité existe grâce à la réduction des inégalités de revenus « primaires ». Les différences de revenu au départ restent plus limités que dans de nombreuses autres sociétés.

Limiter les écarts de revenus ( et pas seulement de salaire ) de 1 à 20, développer les entreprises sociale et collectives, les coopératives où les inégalités de salaires sont moindres et les relations sociales meilleures sont des voies à suivre.

Une évidence s’impose : Toutes les couches sociales, et pas seulement les plus défavorisées bénéficient d’une société plus égalitaire. L’égalité est meilleure pour tous.

Voir également L’observatoire des inégalités            Etes-vous riche ou pauvre ? /

Les écarts de revenus continuent d’augmenter  /   Un million de pauvres de plus en 10 ans  /

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