Réponses au questionnaire Zéro Waste France
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Souhaitez-vous soutenir activement le développement du tri à la source des biodéchets pour toute la population ?

C’est une nécessité vitale pour combattre l’appauvrissement biologique des terres agricoles, la surconsommation d’engrais chimiques, les émanations de CO2…Les déchets organiques ne sont pas des déchets comme les autres, Ils ne doivent pas être mélangés aux autres résidus mais traités à part, selon une économie circulaire de retour vers les terres vivrières.

Valorisés, ils produisent du compost ou de l’énergie et favorisent ainsi une agriculture locale ou des transports propres.
Le compost permet aussi de lier les espaces urbains et ruraux et de contribuer à la solidarité Ville-Campagne.

La collecte et le traitement des bio-déchets permettent d’ impulser de nouvelles filières et de créer des emplois non délocalisables.

Enfin, les biodéchets sont le reflet de notre alimentation, et une réflexion sur nos modes alimentaires (réduire la part de l’alimentation carnée par ex…) n’est pas étrangère à la réflexion sur leur valorisation.

Quelques mesures préconisées par les écologistes :

-composter au plus près et au plus rationnel selon le territoire.

Le compostage peut être encouragé par les collectivités à l’échelle des ménages, des copropriétés et collectifs, dans l’espace public, à l’échelle de la commune etc..

-dans les cuisines, donner les moyens et l’habitude de ranger les fermentescibles dans un espace à part;

promouvoir des normes européennes de qualité et de valorisation économique du compost;

-prohiber les systèmes de tri mécano-biologique après collecte en mélange.

-s’opposer à la construction de nouveaux incinérateurs rendus inutiles par les différentes solutions préconisées pour régler la question des déchets.

Êtes-vous favorable au fait de moduler les contributions financières payées par certains fabricants de biens de consommation en fonction de la durée de vie des produits, de leur réparabilité et de leur recyclabilité ?

Tout à fait, il s’agit principalement de lutter contre l’obsolescence programmée. Nos eurodéputé-es, comme Eva Joly ou Pascal Durand, sont particulièrement investis et efficaces sur cette question. Ce dernier a proposé en mai 2017 au Parlement Européen un rapport d’initiative « sur une durée de vie plus longue des produits : avantages pour les consommateurs et les entreprises ». L’approche est différente de la loi française, qui vise la volonté délibérée des fabricants de réduire la durée de vie des produits avec l’obsolescence programmée. Pascal Durand explique : « cette forme d’obsolescence est marginale, et quasiment indémontrable. A l’inverse de la logique répressive, je veux embarquer les industriels dans la lutte contre l’obsolescence » .

Les futur-es député-es écologistes doivent donc s’inspirer de cet esprit et faire évoluer la loi française.

Quelques mesures :

– moduler les contributions financières dont la TVA en favorisant les biens réparables et en pénalisant les produits jetables,
– investir dans les métiers de la réparation et soutenir particulièrement les filières d’insertion sociale
– inciter les pouvoirs publics, à travers la commande publique (10% du PIB), à intégrer des critères d’économie circulaire

Êtes-vous d’accord avec l’idée de réorienter les investissements pour soutenir les activités zéro déchet, locales et intenses en emplois (vrac, consigne, réemploi, réparation…) ?

Le vrac et les consignes permettent d’économiser les emballages à la source; La réparation permet d’éviter la multiplication des biens de consommation. Elle est fortement créatrice d’emplois.

Citons également le troc, la seconde main et les fab labs qui constituent plus de 70% de l’économie collaborative.

Ces solutions nous relient à nos savoirs faire passés (la génération de nos parents ou grand-parents pratiquaient quotidiennement le vrac, les consignes, la réparation) mais portent également un fort potentiel d’innovation.

Les écologistes définissent de nouvelles formes d’économie pour porter les solutions écologiques et sociales : l’économie circulaire, l’économie de la fonctionnalité et l’économie du partage.

Êtes-vous favorable au fait d’augmenter la taxe payée par les producteurs de déchets (TGAP) pour l’incinération ou la mise en décharge, afin de rendre le recyclage et la réduction en amont économiquement plus intéressants ?

Les écologistes préconisent de généraliser la vérité des coûts et la redevance incitative.

Êtes-vous prêt-e à soutenir l’élaboration d’un scénario national Zéro Déchet organisant la réduction des capacités de traitement, dans la mesure où la production de déchets a tendance à baisser en France ?

Oui

La question de l’économie circulaire et du traitement de la question des déchets est développée dans notre programme « bien vivre » des pages 28 à 36, voire au delà…