Éducation
Partager

Dans une intéressante tribune du Télégramme de ce dimanche, Hervé Hamon aborde l’importante question de «l’égalité des chances» à l’école.

«S’agit-il de compenser les handicaps socioculturels et leur cortège d’injustices ? Très bien. Ou s’agit-il de repérer, chez les fils du peuple, quelques éléments brillants, et de les promouvoir par le chemin des bourses et des classes prépas ?»

Dans le deuxième cas, et force est de constater que c’est bien la réalité d’aujourd’hui, «L’égalité des « chances », c’est, en réalité, l’inégalité plus le stress de la compétition.»

Un peu plus loin l’éditorialiste interroge aussi la question de l’autonomie pédagogique. «M. Macron souhaite développer l’autonomie pédagogique. Ce n’est certes pas moi qui vais protester. Je n’ai cessé, au fil de mes enquêtes, de réclamer plus de liberté, de souplesse, d’invention. Mais, là encore, s’agit-il d’une simple mise en concurrence (à ce jeu-là, ce sont toujours les mêmes qui gagnent) ou d’une vraie redéfinition des statuts et des normes ?»

Voilà bien posées ici deux questions cruciales en matière d’éducation. Et mes réponses à ces deux questions seront nettes :

  • L’égalité des chances n’est pas un concept opérationnel. L’éducation est un droit fondamental, et nous devons tout mettre en oeuvre, de façon différenciée pour compenser les inégalités accidentelles ou culturelles, afin que chacune et chacun y ait accès.
  • Il faut repenser les programmes, les méthodes et les parcours ; ouvrir des réflexions sur les horaires, les rythmes et l’utilisation des locaux. Il faut le faire dans une démarche prioritaire de la nation qui doit donner un cadre de principes et de limites dans lequel l’autonomie pédagogique, indispensable, pourra s’épanouir.

Pour le primaire, les rythmes hebdomadaire et quotidien ont été dans l’actualité ces dernières années. Il faut approfondir cette réflexion et faire en sorte qu’elle évite deux écueils : se préoccuper davantage du confort des adultes que de l’intérêt des enfants et installer une in-équité entre public et privé.

Pour le secondaire, on a clairement de gros progrès à faire en matière de contenus et de méthodes, en distinguant et en articulant mieux transmission et découverte. Cela supposera de prendre en compte les apports des pédagogies alternatives et de bousculer quelques habitudes en matière d’aménagement et d’usage des salles de classe.

Quant à la période post-bac, on sait qu’elle est difficile pour les jeunes qui sont alors souvent en recherche de l’orientation à donner à leur vie.  Je pense que c’est surtout en leur donnant des moyens d’autonomie qu’on peut les aider le plus efficacement en leur permettant d’expérimenter des pistes.

Tout ça sans oublier que, demain plus que jamais, la formation ce doit être des opportunités tout au long de la vie.