Calais essai
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Alors qu’il était redouté par beaucoup du fait de violences toujours possibles, le démantèlement du campement de Calais, le 24 octobre 2016, s’est accompli dans le calme, voire avec l’empressement des migrants à rejoindre la gare routière où une noria d’autocars les attendaient1

Rétrospectivement, le succès de ce transfert inédit, préparé minutieusement par les services de l’État, apparaît d’autant plus grand que l’accueil ultérieur et le séjour dans les Centres d’accueil et d’orientation (CAO)2 s’est avéré dans son ensemble une expérience positive, tant pour les migrants accueillis que pour les populations avoisinantes

Dépasser le syndrome de « l’appel d’air » Malgré ces succès, le démantèlement du site de Calais a laissé chez beaucoup de ses acteurs un goût d’amertume. Tristesse pour les professionnels engagés dans la gestion humanitaire du camp de voir rompus des liens de confiance avec les migrants ; inquiétude grandissante des associations militantes à Calais constatant que s’y reforment aujourd’hui des campements sauvages sans réponse humanitaire ; désillusion chez nombre de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur pour lesquels la concentration non maîtrisée de migrants sur le bidonville, notamment au cours du printemps 2016, serait bien la preuve de ce que tout effort humanitaire à Calais provoque un afflux supplémentaire, dit « appel d’air ». La question que pose Calais à la France reste encore d’actualité