Terrorisme : il faut raison garder
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Tribune municipale de février 2016

La prolongation de l’état d’urgence, déclaré en novembre 2015 pour la 6ème fois depuis la guerre d’Algérie, est actuellement en débat. Selon la loi du 3 avril 1955, il « peut être déclaré sur tout ou partie du territoire (…) soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »

Or nous avons constaté localement ses dérives : perquisition inutilement musclée dans un restaurant de St Ouen l’Aumône, assignations à résidence abusives de militants écologistes pendant la conférence sur le climat, multiplication des contrôles au faciès, etc.

Depuis trente ans déjà les lois sécuritaires instaurent des violences institutionnelles qui aggravent le désespoir des jeunes et leur révolte. Face à la démagogie politicienne, choquée par l’actualité, l’opinion ne s’oppose pas encore à cette suppression progressive de libertés pourtant chèrement conquises.

L’état d’urgence perturbe déjà localement la vie citoyenne et sociale. Il est sans effet sur l’attrait des sectes terroristes et suicidaires pour certains de nos jeunes. Ces raisons complexes, sociales et personnelles, doivent être analysées. C’est le préalable nécessaire pour pouvoir combattre efficacement cette menace pour notre société par des mesures éducatives, sociales, administratives, policières et juridiques.

Face aux menaces terroristes l’état d’urgence doit être repensé sans précipitation, pas prolongé. Que la raison reprenne ses droits et que le débat s’ouvre démocratiquement.

Bénédicte Ariès

Pour la transition écologique à Pontoise

baries@ville-pontoise.fr