Discours soirée de lancement de campagne
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Madame, monsieur,

Merci à tous de votre présence ce soir.

Les temps politiques sont rudes et les défis nombreux, votre présence ce soir exprime la nécessité de replacer l’écologie au centre du débat politique.

Dans ce temps où les clivages politiques et partisans semblent se brouiller, nous souhaitons porter un message de clarté, de cohérence et d’engagement : celui de l’écologie.

Une écologie ancrée à gauche, qui ne marche pas dans le sens du gouvernement fraîchement nommé et qui a à sa tête un ancien responsable d’Areva qui a voté contre la loi sur l’égalité femme-homme et la loi sur la transition énergétique. Nous avons un ministre d’Etat, Nicolas Hulot, qui doit se sentir bien seul à qui nous souhaitons bon courage. Il aura besoin d’écologistes d’Europe Ecologie Les Verts à l’Assemblée s’il veut faire de l’écologie !

Notre boussole est celle de l’écologie, elle regarde vers la gauche et doit être l’outil d’une future recomposition.

Je suis candidat, avec Nina à mes côtés, pour porter cette espérance écologiste, ce futur désirable, pour que nous puissions changer d’ère pour vivre mieux.

C’est dans le Haut-Doubs, où je suis né, où j’ai grandi où vit ma famille, au contact de nos magnifiques paysages et cours d’eau riches en biodiversité que je suis devenu écologiste.

C’est également ici à la rencontres d’hommes et de femmes engagés dans de multiples combats pour l’égalité et la justice sociale que j’ai forgé mes convictions de militant de gauche. 

Mais je ne suis pas là pour parler de moi, je préfère vous parler de Juliette. Une petite fille de quelques mois qui vit avec ses parents dans le Haut-Doubs.

Elle est de ces enfants irrésistiblement souriants et qui nous donnent envie de leur offrir le meilleur. Voilà une des motivations de cette candidature : permettre l’émergence d’une société où Juliette et tous les enfants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, grandiront dans une société active, nourricière, saine et épanouissante.

Si j’ai pris l’exemple de Juliette, c’est également pour vous parler de ses parents et de ses grands-parents.

Les parents de Juliette ont un parcours à l’image des jeunes de notre génération, ils ont toujours vécu dans les crises sociales, économiques, écologiques. Ils oscillent entre précarité et période de chômage. Ils sont les enfants, tout comme moi, d’une société de consommation qui a érigé l’individualisme en modèle de société, une société qui les considère davantage comme des consommateurs, des produits, plutôt que comme des citoyens. Cela ne peut plus durer. L’avenir n’est pas dans ce modèle de société. L’écologie permet de changer d’horizon et de construire un nouveau pacte social. Les ravages du libéralisme et du capitalisme qui ont profondément divisés notre pays doivent cesser. C’est la raison pour laquelle je défends la transition écologique de notre économie qui créera plus d’un million d’emplois dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’agriculture. Je défends également la réduction du temps de travail à 32h/semaine sur 4 jours. Je souhaite également mettre en place un revenu universel d’existence qui permettra à tous à court terme d’avoir des fins de mois moins difficiles et qui permettra de façonner cette société de la « pleine activité » où l’existence sociale ne sera plus simplement déterminée par son activité professionnelle. Une société de « pleine activité » où nous mesurerons la santé de notre société non plus par la croissance du PIB mais par de nouveaux indicateurs qui placent au centre notre bien-être plutôt que leurs dividendes.

Cette société désirable, les parents de Juliette l’ont déjà amorcée. Comme beaucoup d’entre nous, ils sont indignés mais ils ne résignent pas. Ils se retroussent les manches face aux galères et nous sommes nombreux à faire de même. En s’investissant dans l’association culturelle de leur village, en préférant la supérette au supermarché, en se déplaçant à vélo pour aller au travail dans le bourg voisin, en cultivant leur jardin sans pesticides et en faisant confiance à leur maraîcher bio au sein d’une AMAP… Ils construisent quotidiennement cette société de « l’écologie du bon sens » , cette société des pratiques nouvelles, des utopies concrètes qui dépasse les appareils politiques, qui rompt avec un modèle économique obsolète et qui vivifie la démocratie. C’est ce souffle qui est vital et qui nous permet d’envisager l’avenir en regardant devant et non dans le rétroviseur. Nous avons besoin des parents de Juliette, comme de chacun d’entre vous dans vos engagements du quotidien pour bâtir une société écologiste au futur réaliste et durable. En tant qu’écologiste, je connais l’efficacité du « penser global, agir local ». Nos territoires fourmillent d’initiatives, faisons fourmiller de la même manière les institutions de notre pays. Nous avons besoin de vous localement et nous avons également besoin de députés qui portent ces valeurs écologistes au cœur. Je serai le porte-voix de toutes ces initiatives à l’Assemblée nationale.

 

Pour leur petite Juliette, ses parents veulent le meilleur, nous aussi. Mais dans une France où l’espérance de vie en bonne santé recule d’année en année, dans un monde où nous vivons de plus en plus à crédit sur le dos de la planète, où il n’est plus question de contester le réchauffement climatique mais de limiter son impact, où les pics de pollution se multiplient (avec à la clé 400 000 morts prématurés par an) et où nos rivières sont durablement polluées, seuls les parents de Juliette ne peuvent pas grand-chose. C’est pour cela qu’élu député je proposerai deux grandes lois de mobilisation nationale : la première contre les pollutions et pour la santé environnementale et le seconde pour un pacte agricole, alimentaire et rural du XXIème siècle. Ces deux lois qui s’imbriquent l’une dans l’autre auront pour socle l’intégration de l’urgence climatique et sociale et devront être la base d’un dialogue renforcé en Europe sur ces sujets. Elle comprendra l’interdiction des perturbateurs endocriniens, la sortie du diesel d’ici 2025, une France « Zéro pesticides » en 2030, l’interdiction de la culture de tout OGM, la multiplication par 4 de la surface de bio en 5 ans, une taxe poids lourds permettant de financer les transports en commun et soutenir les projets locaux de mobilité durable… Une loi qui garantira un environnement sain, un futur vivable et moins pollué à nos enfants.

 

Juliette ira bientôt à l’école. En tant que fille issue d’une famille populaire, elle n’aura pas les mêmes chances de réussite que certaines et certains de ses camarades. L’éducation et la culture concernent alors tout autant l’école, que la famille, l’échange entre les générations, le monde associatif et les trop nombreux écrans présents dans notre quotidien. Nous souhaitons que Juliette puisse pleinement s’épanouir en rejetant le mécanisme de la compétition qui pourrait la laisser au bord de la route. Nous proposons alors de lutter durablement contre les inégalités scolaires en fixant le seuil de 20 élèves maximum par classe en CP/CE1/CE2, de développer les écoles aux pédagogies alternatives et d’intégrer ces pédagogie qui placent l’enfant et ses besoins au centre dans le programme de l’éducation nationale, de développer l’éducation à l’environnement, de rendre l’enseignement supérieur accessible à tous, de consacrer 1 % du budget de l’Etat minimum à la culture…

 

Les grands-parents de Juliette souhaitent continuer à vivre dans leur village mais l’absence de services publics et la désertification médicale les contraignent à vivre dans un EPHAD loin de leur domicile. Nous plaçons au centre du projet pour le pays la fraternité et la coopération. Des notions que nous connaissons bien dans le Haut-Doubs. Remettre de l’activité dans nos territoires, faire naître et consolider les solidarités c’est aussi cela. Nous proposons alors qu’un fond d’aide aux collectivités puisse être créé afin que des maisons de services publics de proximité à l’échelle de chaque ancien canton puissent voir le jour, de s’appuyer sur ce qu’était le réseau des postes pour réintroduire des guichets de services publics dans nos villages, d’augmenter le minimum vieillesse, de définir une plan national du handicap pour l’inclusive et une politique de migration humaniste… Cela créera de nombreux emplois de proximité et nous en avons besoin.

 

Avec ses deux mamans, Juliette, forme une famille. Et pourtant, certains considèrent encore que ce modèle de famille n’a pas sa place dans notre société à l’instar de Mme Genevard qui sans complexe dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale s’offusquait de manière honteuse et rétrograde à ce sujet. Elle aura été l’une des députés qui a voté contre, contre l’égalité et la reconnaissance de toutes les familles. En cette journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie à travers le monde (20 % en plus de paroles homophobes et une agression en moyenne tous les trois jours en France), je souhaite afficher fièrement mon engagement pour les droits LGBT, pour que toutes les familles soient reconnues avec des droits identiques, que les femmes puissent avoir accès à la PMA… Face à l’explosion des discriminations je proposerai que des plans de formation et de lutte contre les discriminations se déploient dans tous les établissements scolaires pour bannir l’homophobie, le sexisme, le racisme de nos cours de récréation. On ne négocie pas avec l’égalité.

Certains proposent comme horizon à Juliette : une société du sauve-qui-peut généralisé, du repli sur soi qui capitalise sur nos peurs pour mieux exclure et diviser. D’autres n’ont pas beaucoup l’avenir de Juliette en tête, leur principal souci réside dans le souci de réduire nos déficits et de supprimer des postes de fonctionnaires. Un autre encore, en VGE de 2017, fait croire au changement alors qu’il inscrit son action dans la continuité.

En tant qu’écologiste, nous proposons à Juliette et à ses parents, nous vous proposons, un horizon, un futur désirable : celui de construire un avenir commun plus écologique, plus vivable, plus désirable, plus solidaire pour nos enfants et nos aînés.

Nous l’avons vu, alors que les urgences sont là, pas un mot de tout ce que je vous ai dit ce soir n’est ressorti dans le débat de l’entre deux tours de l’élection présidentielle. Rien de mieux que les écologistes pour garantir que l’écologie sera présente dans nos lois futures. Alors faites confiance à l’écologie faite par les écologistes. Osez offrir des députés écologistes pour porter ce message dans l’hémicycle.

Il nous reste quelques semaines et je sais pouvoir compter sur vous. Nous irons ensemble le plus loin possible et nous continuerons de nous mobiliser pour construire cette société qui fera battre le cœur du Haut-Doubs, cet avenir en commun écologique.

Merci et en avant : le changement d’ère pour vivre mieux est à portée de main !