Je réponds à GASPARE pour dire Non à la centrale au gaz en Finistère

1) Pensez-vous qu’il soit possible de concilier l’obligation légale aux régions d’adopter d’ici 2012 un Plan climat-énergie qui doit réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre et la construction d’une centrale électrique à gaz émettant 3.900 tonnes de CO2 par jour ?

Dans le cadre de la nécessaire et urgente lutte contre le réchauffement climatique et pour la diminution des rejets de gaz à effet de serre, la centrale gaz de Landivisiau est un projet du passé, à contre temps des politiques publiques qu’il faut mener. Au sein du Conseil régional de Bretagne, EELV et ses élu-e-s ont obtenu que le budget régional soit aussi décompté en équivalent tonnes CO2. La centrale gaz de Landivisiau si elle devait voir le jour plombera largement le bilan carbone régional et ne permettra pas de réaliser les objectifs de réduction de GES de 20%. Dans le cadre de l’élaboration à venir du SRCAE, nous souhaitons que la Région Bretagne se fixe un objectif de 30% de réduction des GES à l’image d’autres régions comme celle des Pays de la Loire.

2) Comment analysez-vous le fait que la production d’électricité à partir de la combustion du gaz naturel soit confiée à des intérêts privés, donc à des actionnaires, alors que le coût des infrastructures de raccordement au réseau de distribution gaz serait à la charge du consommateur-usager ? Pensez-vous que cette situation soit de nature à permettre une maîtrise du coût de l’électricité pour le consommateur ?

C’est l’application de l’adage « on privatise les profits et on socialise les pertes. ». Alors que la plupart des centrales gaz d’Europe accumule les déficits, l’action conjointe de l’Etat et la Région dans le cadre du pacte électrique pour la construction d’une nouvelle centrale gaz démontre une fois de plus que cette dernière ne répond en rien aux besoins énergétiques régionaux mais émane bien d’une demande des actionnaires des grands producteurs d’énergie en France. La puissance publique intervient visiblement dans ce cadre sous le poids des lobbies. C’est inacceptable.

3) Sachant d’une part, que la consommation en gaz d’une centrale de 450 MW dépasse celle de l’agglomération rennaise et que, d’autre part, GRTgaz prévoit d’ores et déjà des délestages possibles sur le réseau de gaz (21 jours en 2013, 52 jours en 2015), comment jugez-vous les risques que fait peser la programmation d’une soixantaine* de centrales du type de celle qui serait implantée à Landivisiau (* c’est le nombre de projets et de demandes de raccordement à RTE – Réseau de transport d’électricité – sur l’approvisionnement en gaz en France) ?. 

Les délestages électriques sont gérés dans le cadre d’un réseau piloté nationalement avec les pays voisins européens et donc sous contrôle des pouvoirs publics à partir des moyens de production électrique européens. Le problème du gaz est que nous ne contrôlons pas sa production, qu’elle provient de Russie ou d’Algérie et, qu’en conséquence, nous sommes sous dépendance étrangère pour gérer les aléas. Développer une soixantaine de CCG en France accentuera cette dépendance car la demande en gaz sera supérieure à l’offre et le choix de délestage, en cas d’insuffisance, sera probablement fait en faveur des centrales et non des particuliers. Il serait plus efficace énergétiquement d’alimenter des chaudières individuelles plutôt que de transformer le gaz en électricité avec un taux de rendement énergétique de 55% environ.

4) Estimez-vous qu’il faudrait avoir recours aux GNC – Gaz non conventionnel – ou gaz de schiste en les important, dans un premier temps des USA et/ou de Pologne, puis en les explorant et les exploitant sur le territoire national ?

Europe Écologie Les Verts et ses députés sont à la pointe des mobilisations contre les gaz de schistes en France comme ailleurs. Le 10 mai 2011, lors du vote de la proposition de loi UMP sur les gaz de schistes, nos députés ont voté contre et sont parvenus à amener sur leurs positions le groupe PS, qui s’est à cette occasion positionné contre l’exploitation des gaz non conventionnels. Nul doute donc que dans un avenir proche, avec une majorité composée de la gauche et des écologistes à l’Assemblée Nationale, nous puissions faire voter l’interdiction de l’exploitation comme de l’importation de ces gaz en France.

5) Que pensez-vous de l’impact environnemental (notamment sur la ressource en eau) de ce mode de production énergétique et des risques que l’activité de ce type de centrale fait peser sur la santé des populations (rejet de nombreux polluants chimiques : chlore, acide sulfurique, oxyde de soufre, oxyde et dioxyde d’azote, particules fines et ultra fines…) ?

S’il est difficile de connaitre précisément l’impact d’une centrale gaz sur la santé des populations environnantes, il est incontestable qu’en même temps que nous assistons à une dégradation sans précédent de notre environnement, les maladies chroniques (cancers, diabètes…) explosent.
Nous voulons une nouvelle politique de santé qui porte principalement sur la santé environnementale. Notre système de santé ne peut plus se limiter à réparer les conséquences de la dégradation de l’environnement.
Nous devons mettre en œuvre une politique ambitieuse qui permette d’agir enfin sur les causes.  La promotion de la santé environnementale nous concerne à tous les niveaux : alimentation, éducation des enfants, qualité de vie. Une de nos actions prioritaire doit être de limiter nos émissions de gaz à effet de serre pour améliorer la qualité de l’air.

6) Sachant que le chauffage électrique (qui représente plus de 30% du parc des logements en France mais seulement 5% en Allemagne) est la cause majeure des pointes de consommation électrique en période de grand froid, êtes-vous favorable à l’idée d’un plan national d’interdiction du chauffage électrique dans les nouvelles constructions ? Pensez-vous que le remplacement de ce moyen de chauffage dans les bâtiments existants par des solutions moins coûteuses en fonctionnement soit envisageable ?

« La pointe électrique » bretonne est due au chauffage électrique. En substituant le chauffage électrique de 50 000 foyers finistériens on élimine cette pointe. C’est le principe de la prime à la casse que les conseillers régionaux d’Europe Ecologie Les Verts ont proposé lors de la session du Conseil régional du 6 janvier 2011.
Coût : 450 millions euros sur soit l’équivalent de la centrale gaz.
Sur le plan national, nous sommes bien évidemment favorables à l’interdiction du chauffage électrique pour toutes nouvelles constructions non HQE et ne disposant pas à proximité d’une source d’électricité renouvelable.