AEI, Le Trèfle, MHAN : Attention à ces « ÉCOLOS » qui poussent comme des champignons à chaque législative !

AEI, Le Trèfle, MHAN : Attention à ces « ÉCOLOS » qui poussent comme des champignons à chaque législative !

A chaque élection législative c’est la même chose : il y a sur chaque circonscription jusqu’à 5 candidats se revendiquant de l’écologie ! Vous connaissez bien « Europe Ecologie les Verts » (EELV) avec Cécile Duflot, Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, José Bové… Mais qui sont les autres ?

Sur notre circonscription il y a deux candidatures se réclamant aussi de l’écologie, « LES NOUVEAUX ECOLOGISTES ET L’ALLIANCE ÉCOLOGISTE INDEPENDANTE » qui ont un bulletin de vote VERT, de même couleur que celui d’Europe Ecologie Les Verts.

NE VOUS TROMPEZ DONC PAS DE BULLETIN DE VOTE

Il y a une explication simple à leur présence : le financement public des partis politiques est calculé en France à partir du nombre de voix réalisé aux élections législatives. La loi prévoit qu’un parti reçoit environ 1,68 € par an et par voix sur cinq ans (s’il a passé le seuil de 1% des voix dans 50 circonscriptions). Cela fait vite beaucoup d’argent. Par exemple, Le Trèfle a reçu près de 800 000 € depuis 2007 ! Vous connaissiez Le Trèfle ? Dur de dire ce qu’ils ont fait sur le terrain depuis 5 ans et comment ils dépensent cet argent public.

Contrairement à EELV, ils ne sont pas présents dans les conseils municipaux, généraux, régionaux et au parlement européen.

Contrairement à EELV, ils n’ont pas d’adhérents ou très peu, et ne font donc aucun travail de terrain.

Néanmoins, ils ont un point commun : ils s’affichent tous comme étant « ni de gauche ni de droite« . Alors qu’en réalité leurs dirigeants et leurs alliances penchent toujours à droite.

Pour ce qui est d’Europe Ecologie les Verts, vous connaissez notre action et notre positionnement. Si nous rejetons l’idéologie productiviste, qu’elle soit de droite ou de gauche, nous faisons la différence entre ces deux « camps ».

En effet, nous assumons clairement l’héritage de justice sociale et de solidarité conquis par les mouvements de la gauche traditionnelle contre la droite et les conservateurs.

Pendant ces 5 années nous avons combattu sans relâche le projet de casse sociale et de régression démocratique mené par Nicolas Sarkozy. Ainsi, c’est avec les forces de la gauche traditionnelle que nous pouvons travailler, et ponctuellement, conclure des accords politiques et programmatique lorsqu’ils permettent de faire avancer le projet écologiste.

En votant pour les candidats Europe Ecologie les Verts, vous élirez des députés qui seront une force utile et constructive au sein de la nouvelle majorité parlementaire. Vous élirez des députés écologistes tenaces pour donner un cap clair au changement qu’a permis l’élection de François Hollande.

Les 10 juin prochain, NE VOUS TROMPEZ PAS DE BULLETIN DE VOTE !

Le 10 Juin Votez Sevinç MERT

Le délire Mégalo de Gonesse

Megalopolis n°6 Décembre 2011

Marina Bellot

Le délire Mégalo de Gonesse

D’ici 2020, un gigantesque complexe commercial et culturel devrait atterrir au milieu des champs, à Gonesse. Nom de code : Europa City. Mission : sauver (le Grand) Paris de la faillite touristique. Prix : 1,7 milliard d’euros.

Dans dix ans, on n’ira plus skier dans les Alpes, mais à Gonesse, dans le Val d’Oise. Oui, il est des informations qu’on apprend en lisant un modeste article du Parisien et qui vous font recracher votre café. Une piste de ski artificielle, mais aussi un parc nautique et un cirque, entre autres. Ce projet fou est sorti de la tête de l’une des plus grandes fortunes françaises : Vianney Mulliez, le président du groupe Auchan.

L’idée, à laquelle travaille depuis trois ans Immochan, la filiale immobilière du groupe qui pilote l’opération, est d’implanter sur les terres agricoles du triangle de Gonesse un immense complexe mercantilo-culturel d’un nouveau genre.  Le genre à proposer en un même lieu d’acheter, de manger, de s’amuser, de se cultiver et de se dépenser. Le tout en célébrant « la richesse des cultures européennes » s’il vous plaît, puisqu’Europa City proposera des enseignes haut de gamme venues des quatre coins du continent…

Dans le détail, cela donne 250.000 m² de commerces et restaurants, 160.000 m² dédiés aux loisirs et aux divertissements avec la fameuse piste de ski indoor, et 50.000 m² consacrés à la culture avec salles de spectacles et de concerts… Ce concept dit du « retailtainment» en langage marketing n’est pas nouveau : en plein essor dans les pays du Golfe, il est déjà rodé aux États-Unis, avec le plus gros complexe du genre, le Mall of America à Minneapolis.

La comparaison fait tiquer Christophe Dalstein, qui dirige le projet à Auchan: « A Europa City, le mix commerces/culture sera beaucoup plus équilibré ». Quand le Mall Of America attire 40 millions de visiteurs par an, les promoteurs du projet val d’oisien tablent, eux, sur 30 millions –autant que la fréquentation des Halles, et deux fois plus que celle de Disneyland.

Un parc à Chinois 
Vous n’en serez pas ? Ça tombe bien, vous n’êtes pas la cible prioritaire. Europa City s’adresse moins aux Franciliens qu’aux touristes étrangers: Européens en week-end ou, mieux, citoyens des pays émergents, pour qui faire du shopping à Paris (enfin, dans le Grand Paris) est une manière excitante de vider un compte en banque de plus en plus fourni.

Autant dire que pour ne pas se rater, le centre commercial devra être facilement accessible depuis Roissy. « Le succès dépend des transports en commun », confirme Christophe Dalstein. Pas de souci, le groupe a obtenu qu’une station du métro automatique – non prévue dans les premières esquisses du Grand Paris Express – soit implantée entre 2018 et 2025 au cœur du complexe.

À quoi ressemblera le futur équipement? Mystère. Pour l’instant, quatre équipes d’architectes ont été sélectionnées et ont présenté leurs idées. Cela va, selon les projets, d’« un immense carré abstrait délicatement posé sur le site jusqu’à la gare, sous lequel se glisse le paysage au cœur duquel coule une rivière » à un « projet-paysage qui coule sur le site du nord au sud, qui s’enroule tantôt par-dessus, tantôt par-dessous la coulée verte».

Quant au budget, il avoisinerait 1,7 milliards d’euros, de la seule poche du groupe Auchan – à titre de comparaison, 1 milliard d’euros était prévu dans le plan Espoir Banlieues de 2008 pour désenclaver 50 quartiers prioritaires…

Bref, tout roulerait si le projet ne s’était attiré les foudres de militants écologistes, réunis au sein du Collectif pour le triangle de Gonesse et décidés à sauver les derniers lopins de terrain agricole aux portes de Paris.

Des terres parmi les meilleures d’Europe
 Le triangle de Gonesse, c’est 1.000 hectares situés sur l’axe Paris-Roissy, entre les aéroports du Bourget et de Paris-Charles-de-Gaulle, dont 450 hectares sont à aménager. De précieux hectares: il n’y a qu’à regarder une carte pour comprendre qu’on n’en trouve plus guère aussi près de la capitale. Avec deux aéroports à proximité et des décibels en pagaille, le terrain a été classé inconstructible en logements… Mais pas en équipements commerciaux.

« Le projet Europa City est inutile! s’énerve Bernard Loup, président du collectif.  Il faut préserver le triangle de Gonesse, c’est un des derniers espaces agricoles, il sert à fabriquer le pain des Franciliens! »

« Ces terres sont parmi les meilleures d’Europe, confirme l’urbaniste Jean-Michel Roux, également consultant sur le montage et l’économie de projets urbains. Mais je ne donne pas beaucoup d’avenir à ce pauvre triangle : il est mal situé et pas commode à exploiter. »  Un avenir agricole est pourtant envisageable : « Ça conviendrait bien à une organisation d’agriculture urbaine, explique Jean-Michel Roux, dont le dernier ouvrage s’intitule Des villes sans politique. Mais pour qu’elle soit mise en place, il faudrait une autorité métropolitaine avec une légitimité et des moyens que n’a pas du tout la région Île-de-France. »

Pour l’heure, les exploitants sont une quinzaine à se partager le triangle. Et à vrai dire, ils ne sont pas aussi mobilisés que le voudrait Bernard Loup. «  L’urbanisation est presque une évidence, lâche Jean-Louis Griset, céréalier à Gonesse, dont l’exploitation ne serait plus viable si elle était amputée de moitié comme les plans le prévoient.  Ce qu’on voudrait, c’est que les choses se passent dans les meilleures conditions possibles : qu’on ait une visibilité, un plan précis, des étapes bien définies, un cahier des charges concret. On a été consultés par la mairie pour une fois, on était vraiment contents. »

La mairie de Gonesse, justement, soutient avec ferveur le projet depuis ses débuts. Le maire socialiste, Jean-Pierre Blazy a signé en décembre 2009 avec Auchan le protocole qui donne officiellement naissance au projet. Quant à la droite locale, elle se réjouit de ce projet « à forte valeur ajoutée ».

Un centre commercial de plus pour le 95 
L’ouverture d’un complexe commercial porté par Auchan: voilà l’un des seuls sujets où UMP et PS locaux se rejoignent. Au grand dam des écologistes, qui font valoir que l’est du Val d’Oise et les communes voisines de Seine-Saint-Denis sont suréquipés en centres commerciaux et autres boîtes à loisirs.

C’est vrai que le coin compte déjà une tripotée de zones d’activités, et pas moins de cinq centres commerciaux aux alentours de Roissy (dont O’Parinor à Aulnay, Les Halles d’Auchan au Blanc-Mesnil, Avenir à Drancy). Et ce n’est pas fini puisqu’un petit nouveau, Aéroville, doit ouvrir ses portes en 2013 à quelques kilomètres de là, à cheval sur les villes de Tremblay-en-France et Roissy-en-France. Avec ses 80.000m² de surface commerciale (Auchan, encore lui, s’installera sur 5.000m²), le projet dessiné par Christian de Portzamparc paraît riquiqui à côté d’Europa City, mais suscite déjà son lot d’inquiétudes du côté des commerçants du coin et de certains élus locaux, qui craignent que les centre-villes aux alentours deviennent des ghettos.

Le pharaonique Europa City ne risque-t-il pas d’exclure un peu plus encore les quartiers des environs? De leur faire subir les fameuses «externalités négatives », bruit, pollution, diicultés de circulation? D’avoir un efet délétère pour la vie locale? On aurait aimé poser ces questions à Jean-Pierre Blazy, mais le maire de Gonesse, qui a visiblement un agenda de ministre, n’a pas trouvé cinq minutes pour nous répondre. « Si j’avais à construire une politique dans le Val d’Oise et en Seine-Saint-Denis, où la fragmentation des territoires est de plus en plus forte, je ne m’y prendrais pas comme ça, répond pour sa part l’urbaniste Jean-Michel Roux.  Europa City est un truc hors sol, une capsule spatiale. »


Un argument-massue: l’emploi
« Truc hors sol », l’expression agace passablement Dalstein. «Notre ambition est au contraire de créer un équipement connecté à son environnement, un morceau de ville, avec 100.000m² d’espace public ouvert à tous. Les équipes d’architectes travaillent en ce sens. »

Une chose est sûre, le groupe Auchan a dégainé l’argument-massue pour convaincre le maire de Gonesse : Europa City créerait 11.800 emplois, réservés en priorité aux habitants du département. Le genre d’argument auquel on ne résiste pas, dans un Val-d’Oise miné par le chômage – 9,3% pour le 1er trimestre 2011 d’après l’Insee, le plus fort de la région après la Seine-Saint-Denis.  Et tant pis si la promesse paraît trop belle. « La crise panique tout le monde, résume Guillaume Balas, président du groupe PS au Conseil régional. Les élus sont face à des monstres de persuasion et peuvent être séduits par des aménagements qui, 20 ans après, ne correspondent pas à ce qu’ils voulaient. Il est légitime que les élus veuillent développer de l’emploi sur leur territoire. Mais les garanties ne sont pas encore assez claires ».

Au-delà de la question de l’emploi, Europa City soulève d’autres inquiétudes, d’ordre écologique celles-là. Officiellement, le groupe vend un projet « exemplaire du point de vue du respect de l’environnement » et déroule un argumentaire long comme le bras (qu’on vous épargne). «  La consommation d’énergie sera nulle, assure Dalstein. En 2020, ce sera la norme, elle sera bien sûr respectée ».

Sur ce sujet comme sur les autres, le groupe se veut rassurant: Auchan n’impose rien, le projet est co-élaboré avec tous les acteurs publics concernés dans le cadre d’un comité de pilotage. Prochaines étapes : la présentation des esquisses des architectes en septembre 2012, puis le débat public en 2013. « L’occasion de discuter de politique urbaine et de se demander comment on fait repartir une vie sociale et économique sur ces territoires », espère l’urbaniste Jean-Michel Roux. Nous aussi.

Ile-de-France : le gigantesque projet d’Auchan bute sur un écolo

Article de la Tribune

DISTRIBUTION - 14/05/2012 | 17:03

http://www.latribune.fr/regions/ile-de-france/20120514trib000698429/ile-de-france-le-gigantesque-projet-d-auchan-bute-sur-un-ecolo.html

Auchan veut construire à Gonesse, à côté de Roissy, un gigantesque complexe touristico-commercialo-culturel, Europa City. Coût : 1,7 milliard. Bénéfice espéré: près de 20 000 emplois. Mais le projet, béni par tous les élus du Val d’Oise, par le Grand Paris et par Nicolas Sarkozy est en train de tomber sur un os avec une association écolo qui refuse de laisser partir 80 hectares de terre à blé. Les élus Verts et Front de gauche sont prêts à la soutenir, quitte à tout faire capoter

Le choc va être brutal. Brutal, inégal mais politiquement passionnant. D’un côté Bernard Loup, retraité de l’éducation nationale, président de Val d’Oise environnement et animateur du collectif du triangle de Gonesse qui lutte contre l’urbanisation des terres agricoles. De l’autre Vianney Mulliez, président du groupe Auchan dont la filiale immobilière Immochan a la ferme intention d’investir 1,7 milliard d’euros dans ce même triangle de Gonesse pour y construire Europa City. Une jolie fable écologique «Le ptit loup contre le grand méchant Auchan» ? Rien de moins juste et le choc politique, prévu à l’automne 2012 lors de la discussion du nouveau Schéma Directeur de l’Ile de France, devrait logiquement se transformer en clash politique EELV et Front de Gauche contre socialistes

Accord politique général pour urbaniser …

Pour l’instant le dossier Immochan Europa City est, techniquement et juridiquement, inattaquable. Le triangle de Gonesse a en effet été déclaré depuis 2008 zone urbanisable par le Conseil régional. Les élus Verts l’ont voté, même si aujourd’hui certains d’entre eux regrettent et voudraient tout reprendre à zéro. Jean Paul Huchon qui, en plus d’être président du conseil régional, est également président de l’Etablissement public d’aménagement (EPA) de la Plaine de France qui gère le triangle a d’ailleurs longtemps pensé y mettre une Technopole.

… mais pas avec Auchan

Puis Auchan est arrivé, et début 2009 a commencé à prendre des contacts informels avec Jean Paul Huchon, mais aussi Christian Blanc, secrétaire d’Etat au Grand Paris et Claude Guéant, à l’époque secrétaire général de l’Elysée. L’idée de Vianney Mulliez était séduisante : pour lui, le modèle traditionnel du centre commercial tel qu’Auchan peut encore le développer en France, en Russie ou en Chine, allait devenir obsolète très rapidement en Europe. La logique d’attractivité est en train de changer : faire les courses ennuie, prend du temps, internet change la donne. La famille Mulliez commence à concevoir un lieu ou les gens ne viendront plus « faire les courses », mais vivre une expérience culturelle, ludique, sociale et, éventuellement, commerciale à condition qu’elle soit dépaysante.

Sarkozy et le PS local s’enthousiasment

L’idée n’est pas à l’époque clairement définie, mais elle séduit. Nicolas Sarkoy s’en empare, l’intègre au Grand Paris et la booste. Auchan de son côté avance prudemment et visite des sites (Saclay, Orly, Massy, Versailles…) avant de choisir Gonesse. Didier Arnal, le président PS du Val d’Oise, Jean Pierre Blazy, le maire PS de Gonesse, et Didier Vaillant, président PS de la communauté d’agglomération, s’engagent derrière Auchan. 80 hectares de terre à trouver mais des investissements colossaux, 11 000 emplois pour la construction et autant pour le fonctionnement. Et tous appuient le souhait d’Auchan de voir le métro automatique de banlieue à banlieue, le fameux Grand Paris Express, s’arrêter à Gonesse. Mi-2011, c’est validé. De même semble avoir été validée à ce moment-là l’idée que l’EPA de Plaine de France achète les terres pour les revendre ensuite à Auchan.

On ne touche pas au blé de l’Ile de France !

«Mais nous on ne savait rien de tout cela, s’emballe Bernard Loup. Il a fallu attendre juin 2011, au détour d’un débat avec le directeur général de l’EPA Val d’Oise, pour qu’il nous lâche l’information. Il était d’ailleurs assez mal à l’aise et pas très convaincu de la qualité du projet». Hervé Dupont, le DG de l’EPA, a en effet été aussi prudent que l’est Jean Paul Huchon. Pour ce dernier, il y a deux problèmes différents. Le premier concerne l’urbanisation du triangle de Gonesse. Il ne devrait pas céder sur ce point. Le second concerne le projet lui-même d’Europa City. Contrairement aux élus socialistes du Val d’Oise, il semble moins emballé et il attend que le projet rentre dans les clous de la politique de l’Ile de France. En clair, une plus grande ambition culturelle.

Auchan travaille donc dans cette direction. Et a intérêt, car Bernard Loup a rencontré tous les groupes politiques et personne n’a apporté de soutien indéfectible à Europa City. EELV et le Front de Gauche sont mêmes prêts à monter au créneau. Et, Jean Paul Huchon le sait parfaitement, sa majorité politique est fragile. Elle l’est d’autant plus que des élus EELV s’apprêtent à voter le contraire de ce qu’ils ont voté en 2008.

80 hectares en échange de 20 000 emplois

Ce que veut Bernard Loup ? Le maintien des terres agricoles, des 80 hectares de terres à blé que veut Auchan. Une surface finalement raisonnable comparée aux 220 hectares de terre agricoles perdus chaqsue jour en France et dont la quasi-totalité va à l’industrialisation. D’autant qu’Immochan assure qu’Europa City c’est 12 600 emplois directs créés durant la phase de construction et 6 300 emplois induits. Quant à l’exploitation du complexe, elle générerait 11 580 emplois directs. Ce qui induirait près de 6 000 emplois. Bernard Loup et son collectif s’apprêtent donc à mener une bataille sur l’emploi et à démontrer que ces emplois c’est pour une bonne part de « la poudre aux yeux » ! Il commencera sa campagne le 22 septembre, avant que le Conseil régional s’empare de la nouvelle mouture du SRIF.

 

Un groupe écologiste à l’Assemblée nationale : Un levier indispensable pour le vrai changement

A la faveur du passage – historique – à gauche du Sénat, nous avons constitué le premier groupe parlementaire écologiste en France. Nous avons été élu-e-s Sénatrices et Sénateurs en septembre 2011 pour représenter l’écologie politique au sein de la Haute assemblée. Notre groupe, paritaire, œuvre à la recherche de l’intérêt général et à la protection du bien commun, aux antipodes des lobbies et des intérêts particuliers.

Nous plaidons pour que la délibération, la sobriété et l’éthique inspirent notre assemblée. Le rôle du politique est essentiel pour juguler les causes des crises sociale, économique, financière et environnementale qui frappent nos sociétés. C’est pourquoi nous nous sommes engagé-e-s à être des parlementaires responsables, assidus au Sénat, actifs sur nos territoires et au sein de la société civile.
A la veille des élections législatives, nous appelons de nos vœux une large victoire de la gauche et des écologistes, afin de pouvoir travailler main dans la main avec un groupe parlementaire écologiste à l’Assemblée Nationale.

Des pouvoirs élargis pour les député-e-s

Au-delà de la visibilité politique et de l’indépendance, la création d’un groupe est une étape essentielle pour inscrire l’écologie politique dans le paysage institutionnel et peser sur le travail parlementaire.

Le/la Président/e d’un groupe politique siège à la Conférence des Présidents : il/elle participe à l’élaboration de l’ordre du jour de l’assemblée. Il/Elle peut faire inscrire l’examen de propositions de loi (écrites par les parlementaires du groupe) en séance. Il/Elle peut proposer des débats de contrôle de l’action du Gouvernement (nous avons choisi en février comme premier thème la biodiversité, c’était la première fois qu’un tel débat était organisé face à la Ministre de l’Ecologie). Il/Elle peut obtenir la constitution de commissions d’enquête (nous enquêtons actuellement sur le coût de l’électricité en France).

Si chaque parlementaire peut s’exprimer sur les articles et amender, le fait d’appartenir à un groupe donne de droit du temps de parole – corrélé à notre effectif – pendant la discussion générale de chaque loi. Nous participons également de droit aux questions d’actualité (nous avons interpellé les Ministres sur la situation en Grèce, sur les licenciements abusifs…).

Des moyens supplémentaires pour défendre nos idées

Une large partie du travail du législateur s’effectue lors des réunions de commission (chaque parlementaire siège dans l’une des huit commissions : affaires étrangères, défense, affaires sociales, culture, économie, développement durable, lois, finances). Avec l’effectif d’un groupe, soit deux, trois, voire quatre députés par commission et des moyens pour embaucher des collaborateurs spécialisés sur chaque thématique, c’est d’autant plus d’expertise sur les sujets dont le Parlement est saisi. Ces moyens humains favorisent la nécessaire collaboration avec les eurodéputé-e-s et les sénatrices/teurs et permettent d’informer et d’assurer le dialogue avec les citoyens et la société civile.

Ainsi, l’écologie politique pourra manifester pleinement sa nouvelle approche – dans toute sa complexité et sa profondeur – des dossiers soumis au Parlement.

Les Sénatrices et Sénateurs du Groupe écologiste
Leila Aïchi, Aline Archimbaud, Esther Benbassa, Marie-Christine Blandin, Corinne Bouchoux, Ronan Dantec, Jean Desessard, André Gattolin, Joël Labbé, Jean-Vincent Placé

Syrie : stopper les massacres et sortir de l’impasse

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Réuni samedi 4 février, le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas parvenu à voter une résolution condamnant la répression sanglante en Syrie, en raison de l’utilisation par la Russie et la Chine de leur droit de veto en tant que membres permanents. Pourtant sur les 15 membres que compte le Conseil de sécurité, 13 membres ont voté en faveur du projet de résolution soutenant un plan de la Ligue des Etats arabes qui appelait le Président syrien Bachar Al-Assad à céder le pouvoir.

C’est la deuxième résolution sur la Syrie bloquée par la Chine et la Russie au Conseil de sécurité. Le 4 octobre 2011, les deux pays avaient déjà mis leur veto à une résolution condamnant la répression et les violations des droits de l’homme par le régime d’Al-Assad. Par leur véto, la Chine et la Russie se rendent complices de la poursuite du bain de sang en Syrie.

Sur le terrain, la situation s’aggrave d’heure en heure. Samedi, pendant les débats houleux aux Nations Unies, des bombardements perpétrés par les forces de sécurité syrienne à Homs auraient fait plus de 230 morts. On dépasserait les 6000 morts dans le pays depuis le début des soulèvements, et malgré toutes les condamnations internationales, les autorités syriennes continuent notamment de bombarder Homs, tuant des dizaines de civils.

Pour Europe cologie Les Verts, l’hystérie sanguinaire du régime dictatorial de Bachar Al-Assad doit absolument cesser et la communauté internationale doit trouver le plus rapidement possible une solution pour sortir de l’impasse du double véto sino-russe. Elle doit considérer que le pouvoir syrien est désormais totalement illégitime et ne plus avoir comme interlocuteur que l’opposition regroupée autour du CNS (Conseil national syrien).

EELV demande aux diplomaties françaises et européennes d’accentuer leurs pressions sur leurs homologues russes et chinois – en menaçant le cas échéant de suspendre les accords commerciaux – si ceux-ci continuent de protéger le régime de Bachar Al-Assad. Il convient également de reprendre le dialogue avec la Turquie pour créer une zone tampon et des corridors humanitaires afin de tenter de sauver un maximum de civils syriens et d’élargir le champ des sanctions prises à l’égard du régime syrien.

EELV rappelle qu’elle porte seule au sein de la classe politique française, la nécessité d’une réforme en profondeur du droit de véto à l’ONU. On le voit bien avec l’impasse actuelle en Syrie, cette réforme en profondeur du fonctionnement des instances des Nations Unies est plus que jamais nécessaire pour sortir de l’impuissance à empêcher de tels crimes contre l’humanité, pour que le « plus jamais ça » devienne enfin une réalité.

Pascal DURAND, porte-parole