Il y a des jours comme ça …

Il y a des jours où l’on entend que General Motors se rapproche de PSA aux infos et on sent confusément, sans trop trop savoir pourquoi, que ce n’est pas une si bonne nouvelle que cela.

General Motors, géant mondial de l’automobile, vainqueur de l’emblématique Ford sur le marché américain, qui a fait sa fortune sur ce principe tout simple qui consiste à sortir les innovations au compte-goutte, à faire languir le consommateur, à lui faire croire que son modèle est dépassé simplement parce qu’un détail, une option n’y est pas. General Motors donc qui a inventé les entreprises modernes, le sur-mesure de masse. General Motors enfin dont le modèle est analysé dans toutes les écoles de commerce de management et d’économie.
Mais…
Mais General Motors aussi qui a été en faillite en 2009, sauvé de justesse par le gouvernement américain et dont on estime le soutien public à 50 milliards de dollars. Oui vous avez bien lu 50 milliards de dollars. Un peu plus de la moitié du déficit français (qui est de 82 milliards) rien qu’en soutien à cette entreprise. General Motors donc, emblématique du modèle américain d’entreprises privées et conquérantes…. rachetée par l’Etat, rendue publique, obligée de licencier en masse.

Mais bien au delà de cela encore, General Motors comme beaucoup d’entreprises automobiles n’ont pas suffisamment anticipé la hausse inéluctable du carburant à la pompe, pas suffisamment médité cette déclaration du patron de Total (Christophe de Margerie) « Le super à 2 euros, cela ne fait aucun doute. La vraie question, c’est quand ? Il faut espérer que cela n’arrive pas trop vite ». Il faut espérer que cela n’arrive pas trop vite en effet parce que nous ne sommes pas prêts, nos sociétés ne sont pas prêtes et nos entreprises très loin de prendre la mesure du tournant qu’il s’agit aujourd’hui de prendre.
Parce qu’il faut impérativement anticiper les mutations automobiles, la raréfaction du pétrole et la modification nécessaire des usages, un plan public est indispensable pour l’automobile mais à condition qu’il conditionne la restructuration des entreprises, la formation des salariés, la diversification des activités et au final la conversion d’une partie du secteur. Sans ce plan ambitieux point d’avenir prospère pour l’automobile en Europe.

Cette entrée au capital de General Motors résonne par ailleurs étrangement dans le Valenciennois. A l’heure où les salariés de Sevelnor s’inquiètent pour leur avenir, la réponse politique ne doit pas être trop simple. Dans le secteur automobile et particulièrement dans les entrerpises sous-traitantes, deux contraintes doivent être tenues de manière parallèle. La première est évidemment la protection des salariés et ce doit être une priorité. Aucun salarié ne doit subir par la perte de son emploi les restructurations d’un secteur qui a mal anticipé les changements à venir. Et pour cela c’est un plan public de soutien à ces salariés qui doit être mis en place. Formation professionnelle et qualifiante, développement des compétences acquises dans l’automobile pour d’autres secteurs, développement de ces autres secteurs notamment dans l’énergie. Et docn à court terme cela passe nécessairement par un soutien aux entreprises en difficulté pour prendre le temps de mettre en place une politique publique de protection des salariés. Mais aussi cela doit passer par un accompagnement des entreprises vers d’autres modes de production, vers une diversification de leurs activités et une modification profonde des modes de production de la voiture, le développement de services associés …
Bref un pôle de réflexion autour d’autres mobilités s’impose pour que les salariés ne soient pas encore une fois les premières victimes de la croyane erronée au dogme que tout peut continuer comme avant.

Sandrine Rousseau