Visite canton de Bourmont

Compte rendu de visite du canton de Bourmont 

 

19 villages, près de 70 personnes rencontrées sur l’ensemble du canton

Ce canton comporte   3435 hab, soit 14,7 hab /km2,  en légère diminution de 0,3 % /an.  Au sein de ce canton, le taux de chomage est 10,1 % ( 11,4  % pour le département). Les autres indicateurs (taux de retraités, revenus moyens etc… sont dans la moyenne départementale.

Avec 1176 emplois et 262  entreprises, l’économie de ce canton est essentiellement agricole, (37 %) , agro alimentaire, et de services et commerces  ( 25 %) , avec quelques PME.

Sur le plan de l’intercommunalité, et selon le schéma validé par le préfet le 19 décembre 2011 pour application au 31 décembre 2012, ce canton devrait en partie rejoindre  la comm comm de Saint Blin .

( source INSEE)

Ce que je retiens de ce qu’on a entendu… un certain dynamisme économique maintenu par quelques entreprises, une structuration intercommunale qui se cherche

Les rencontres avec les maires et les habitants se sont caractérisées par de nombreux points communs dans les questions soulevées, qui pour beaucoup tournaient autour de l’intercommunalité mais aussi du maintien des activités dans ce canton ;

Les questions évoquées ont été :

-  l’intercommunalité  est elle inéluctable ? un retour en arrière est il possible ? quid d’une prise en compte plus grande des bassins de vie ?

- comment maintenir l’emploi ? comment attirer de jeunes actifs ?

- quel maintien possible des services aux personnes ? des services publics ?

- Un autre modèle agricole est il envisageable ?


Des réponses  de la candidate aux questions :

- l’intercommunalité  est elle inéluctable ? un retour en arrière est il possible ? quid d’une prise en compte plus grande des bassins de vie ?

Nous sommes dans ce cas, dans un schéma d’intercommunalité qui fait débat   avec un fort sentiment que le rapprochement avec Saint Blin n’était pas le plus pertinent qui soit,, le bassin de vie étant la vallée de la Meuse. Le sentiment que les choses se sont faites vites, avec un risque d’éloignement des centres de décisions est vif.

La dette de l’Etat a doublé en dix ans. Pour faire des cadeaux fiscaux aux plus riches, le gouvernement a fait le choix de diminuer les services publics locaux, de supprimer l’assistance technique des services de l’Etat aux communes, et de complexifier les relations financières entre les partenaires pubics. Cette situation impose de renforcer les solidarités locales. D’envisager un acte III de la décentralisation, où l’échelon territorial pertinent est reconnu comme une « autorité organisatrice », comme chef de file.

Il faudra, pour cela, s’appuyer sur des intercommunalités de projet, à l’échelle des bassins de vie, des Pays. Des intercommunalités cohérentes et structurées pour faire face aux défis de la gestion locale, mais aussi des évolutions engagées sur le terrain.

Il faudra ensuite une stabilité du cadre réglementaire. Les élus locaux ne sont ni des professionnels de la politique, ni des experts en droit publics. Ils ne peuvent avoir recours à un bataillon de directeurs financiers ou administratifs. Comment, dès lors, pourraient-ils appréhender correctement des cadres législatifs mouvant, changeant tous les six mois ?

Mais la décentralisation, dont la réforme des intercommunalités ne peut pas se faire à n’importe quel prix, et pas n’importe comment.

deux conditions :

- prendre le temps de faire, contrairement à ce qui a été fait suite aux dernières réformes, avec une volonté du gouvernement d’imposer ses vues, d’avancer au pas de charge, pour faire adopter une carte de l’intercommunalité sans réelle concertation, sans adhésion. Le gouvernement, et le Préfet, ont mis en œuvre une vraie stratégie de l’échec, en organisant des mariages arrangés, voire des mariages forcés, plutôt que des mariages d’amour. La nouvelle majorité sénatoriale, conformément à ses engagements, a lancé les Etats Généraux de la démocratie territoriale. Le rendu qui en sera fait à l’automne 2012 conduira la ligne de la nouvelle majorité née de la victoire de François Hollande dimanche.

- Un dialogue permanent avec la société civile ; cela existe au niveau des pays, cela pourrait être fait dans les communes, ; mais comme cela ne se fait pas naturellement et que les élus en place ont tendance à considérer qu’ils sont délégataire d’un mandat qui les dispense de rendre des comptes et de dialoguer en dehors de l’échéance électorale, il faut organiser ce dialogue permanent avec la société civile par la loi.

 

- Comment développer l’emploi ? Maintenir les entreprises ? faire rester les jeunes

Nous ne parviendrons à dynamiser le tissu économique, et donc l’emploi, qu’en faisant le lien entre développement économique au développement local, en faisant valoir la valeur ajoutée de notre territoire, plus qu’en croyant aux mirages, souvent dangereux, des coups de communication et des rêves d’installation de grandes entreprises. Il nous faut donc, pour cela, créer les conditions d’accueil des entreprises par une animation du tissu économique.

Comme globalement on constate aussi sur ce territoire, qu’il y a d’un coté des demandeurs d’emplois, et d’un autre coté des offres de travail non pourvues, il nous faudra faire un travail de prospective et d’analyse fine, un travail de proximité avec les entreprises, sur leur besoin de compétences : c’est la Gestion territoriale des emplois et des compétences (GTEC). Par une gouvernance décentralisée, moins cloisonnée et plus préventive des politiques de l’emploi, moins fondée sur le statut ou les solutions de crise, nous accompagnerons la structuration de l’emploi pour répondre au chômage, aux problèmes d’insertion.

- Comme s’y est engagé François Hollande, nous faciliterons d’accès au financement des très petites entreprises et des  PME par une banque publique d’investissement.

- la mise en place d’une fiscalité propre aux zones rurales et surtout une fiscalité plus favorable aux PME, TPE, PMI, TPI doit être défendue dans le cadre de la réforme fiscale ; C’est ce à quoi nous nous emploierons.

- Les collectivités publiques doivent se servir du levier que représentent les marchés publics pour favoriser le recours aux entreprises locales, ainsi que la conditionnalité des aides.

- Nous réserverons les aides publiques économiques, au démarrage d’entreprises sur des emplois localisés et durables et nous restaurerons la confiance en l’appareil de formation. Contrairement à Luc Chatel, qui  en tant que Ministre de l’éducation National a laissé fermé les filières de proximité qui correspondent à des besoins locaux (cf BTS plasturgie ; bac pro hôtellerie, …CAP carrosserie peinture,..)

 

-Un autre modèle agricole est-il  envisageable? 

Le modèle agricole actuel est-il profitable aux agriculteurs ? Non. Les crises ont succédé aux crises, le lien entre les citoyens et les agriculteurs s’est distendu, au fur et à mesure que les intermédiaires se sont multipliés, et parce que la vente à la ferme a été abandonnée par de nombreux paysans.

Comprendre l’enjeu de l’agriculture, je le crois, c’est aussi prendre les problèmes les uns après les autres. Par exemple, avant de s’installer (et ceci, tout le monde admet aujourd’hui que c’est un enjeu majeur), il faut transmettre. Traiter de l’installation sans régler le problème de la transmission, c’est mentir aux agriculteurs. L’installation, c’est la suite de la transmission, parce qu’un agriculteur s’installe, le plus souvent, en prenant la relève de celui qui part. Or, bien souvent, on n’arrive pas à trouver de foncier quand on veut s’installer car la transmission est actuellement gérée pour que des exploitations s’agrandissent. Avant de songer à l’opération de portage du foncier, le projet de la gauche et des écologistes vise aussi à mieux repérer les cédants potentiels, mieux les conseiller, financer des stages de mise en situation.

Rappelons également que près de trois agriculteurs sur dix cultivent des terres qui ne leur appartiennent pas. Et le problème grandit d’année en année (sans que le gouvernement, en dix ans de politique de droite, ne se soit penché sur le problème), avec une hausse du foncier, et des exploitations qui s’agrandissent.  76 % des surfaces servant à l’installation viennent de la location… Parce que les problèmes ont changé, parce que les pratiques ont changé, il faut avoir le courage de dire qu’il faut rénover le modèle agricole mis en place dans il y a cinquante ans. Les SAFER, si leur rôle ne doit pas être remis en cause, ne traitent que de l’achat et de la vente. Il faudra donc innover, trouver d’autres solutions, durables et audacieuses, pour permettre aux jeunes de se lancer, aux anciens de partir, en transmettant terres et savoirs.

Changer de modèle, oui, parce que, par méconnaissance, par manque d’intérêt aussi, les pouvoirs publics tentent de transformer l’agriculture paysanne et nourricière que nous avions connue en champs qui produisent du pétrole, en grandes plaines céréalières sensées concurrencer les grandes cultures des Etats-Unis, du Brésil, de la Russie ou de l’Argentine, alors que les surfaces de ces pays sont bien plus étendues.

Nous ne rendons pas coupables les agriculteurs, qui subissent plus qu’autre chose les choix de la puissance publique, c’est-à-dire de l’Etat (orientée par la seule FNSEA, et par les lobbys céréaliers puissants et riches). C’est en menant une autre politique agricole, riche d’une diversité retrouvée, en réorientant les aides publiques et la PAC, que nous trouverons, ensemble, des solutions aux crises agricoles ininterrompues depuis plus de dix ans.

Oui, il est légitime de donner des aides publiques à un secteur qui contribue à l’intérêt général parce qu’il entretien les paysages, occupe l’espace et a un impact indéniable sur la qualité de l’eau, maintien de l’emploi dans les villages et surtout est garant de la sécurité et souveraineté alimentaire

Oui, il est légitime que les aides publiques rétribuent le service rendu (en terme d’aménagement du territoire, d’entretien de la terre, de sauvegarde de la biodiversité, de santé publique, etc.) plutôt que financer des grands groupes céréaliers, et des exportations qui déséquilibrent les relations nord-sud, et sont un non-sens économique.

il faut rebaser les aides sur des logiques contractuelles, comme l’ont été les CTE ; le contrat c’est la logique du donnant donnant et pas la logique du contrôle intempestif, mal compris, de la réglementation arbitraire. La dimension de maintien de l’activité sur l’ensemble du territoire est également une priorité de la contractualisation territoriale. Il s’agit, en somme, de conjuguer justice sociale pour les agriculteurs, développement rural et modèle économique viable.

( une note spécifique sur les questions agricoles à été rédigée et est en ligne sur le site http://andriot2012.fr)

 

Quel maintien possible des services aux personnes ? des services publics ? 

Depuis de nombreuses années, l’État, dans une logique de diminution de la dépense publique, a réduit de manière extrêmement importante les services publics disponibles : écoles, bureaux de poste, perceptions, tribunaux, hôpitaux, etc. Nous refusons la facilité : l’État, c’est le Parlement, c’est les député(e)s qu’il vous faudra élire en juin.

Et c’est parce que c’est notre compétence que nous trouverons d’autres formes d’impulser la politique nationale d’aménagement du territoire, où le Parlement et le gouvernement seront garants de l’équité des territoires. En lien avec les même si les collectivités locales et territoriales, le gouvernement pourrait, après le vote d’une loi d’orientation sur les « services publics minimums », décider de seuils de densité de populations en dessous desquels priorité serait donné au maintien des services publics locaux (au sein de maisons des services publics), et des mécanismes d’incitation à l’installation seraient prioritairement mobilisés.

La démographie médicale, le lien entre les collectivités et la santé, mais aussi entre services publics de santé et vieillissement de la population sont des enjeux prioritaires dans notre réflexion. Parce qu’un territoire sans médecin est un territoire que l’on condamne, et parce que la télémédecine (qui peut certes constituer une réponse à ces difficultés, mais exige un développement technologique et des infrastructures) n’est pas la réponse à tout, l’Etat doit trouver, en lien avec les professionnels de médecine, et les collectivités territoriales engagées dans les schémas régionaux de santé, des mécanismes d’incitation financière à l’installation des professionnels de santé (incitation fiscale, co-financement des études en échange d’un engagement d’installation en milieu rural, aide à l’acquisition d’un cabinet).

Concernant les écoles, le principe et l’intérêt pédagogique des classes uniques ne doivent pas être systématiquement rejeté, et les zones rurales avec des faibles effectifs doivent être l’occasion d’imaginer des organisations pédagogiques innovantes, qui sont aussi l’occasion réfléchir autrement les rythmes scolaires et là encore dans un cadre de dialogue de proximité, avec les intercommunalités, qui devraient à termes prendre systématiquement la compétence scolaire. Le cadre législatif qui aura à se prononcer sur ces questions (évolution des rythmes scolaires, …) doit laisser place à l’expérimentation possible.

Concernant les structures de services à la personne et notamment aux personnes agées, outre la prise en compte de la question de la dépendance, qui est un enjeu majeur de notre pays, qui doit se traiter par la solidarité, il faut aussi cesser d’organiser la privatisation des bénéfices et excédents dans ce domaine en releguant les services des secteurs solvables et en ne laissant aux associations que les services dans les zones faiblement peuplées et peu solvables. Pour cela, il faut soutenir les structures associatives qui maintiennent une qualité de relation humaine et de service bien supérieurs en organisant leur professionnalisme, en consolidant leur fond propre, et enfin en organisant autrement les marchés sur ce secteur.

 

- l’intercommunalité  est elle inéluctable ? un retour en arrière est il possible ? quid d’une prise en compte plus grande des bassins de vie ?

Nous sommes dans ce cas, dans un schéma d’intercommunalité qui fait débat  même si la cohérence du découpage avec le bassin de vie est respectée, le sentiment que les choses se sont faites vites, avec un risque d’éloignement des centres de décisions est vif.

La dette de l’Etat a doublé en dix ans. Pour faire des cadeaux fiscaux aux plus riches, le gouvernement a fait le choix de diminuer les services publics locaux, de supprimer l’assistance technique des services de l’Etat aux communes, et de complexifier les relations financières entre les partenaires publics. Cette situation impose de renforcer les solidarités locales. D’envisager un acte III de la décentralisation, où l’échelon territorial pertinent est reconnu comme une « autorité organisatrice », comme chef de file.

Il faudra, pour cela, s’appuyer sur des intercommunalités de projet, à l’échelle des bassins de vie, des Pays. Des intercommunalités cohérentes et structurées pour faire face aux défis de la gestion locale, mais aussi des évolutions engagées sur le terrain.

Il faudra ensuite une stabilité du cadre réglementaire. Les élus locaux ne sont ni des professionnels de la politique, ni des experts en droit publics. Ils ne peuvent avoir recours à un bataillon de directeurs financiers ou administratifs. Comment, dès lors, pourraient-ils appréhender correctement des cadres législatifs mouvant, changeant tous les six mois ?

Mais la décentralisation, dont la réforme des intercommunalités ne peut pas se faire à n’importe quel prix, et pas n’importe comment.

deux conditions :

- prendre le temps de faire, contrairement à ce qui a été fait suite aux dernières réformes, avec une volonté du gouvernement d’imposer ses vues, d’avancer au pas de charge, pour faire adopter une carte de l’intercommunalité sans réelle concertation, sans adhésion. Le gouvernement, et le Préfet, ont mis en œuvre une vraie stratégie de l’échec, en organisant des mariages arrangés, voire des mariages forcés, plutôt que des mariages d’amour. La nouvelle majorité sénatoriale, conformément à ses engagements, a lancé les Etats Généraux de la démocratie territoriale. Le rendu qui en sera fait à l’automne 2012 conduira la ligne de la nouvelle majorité née de la victoire de François Hollande dimanche.

- Un dialogue permanent avec la société civile ; cela existe au niveau des pays, cela pourrait être fait dans les communes, mais comme cela ne se fait pas naturellement et que les élus en place ont tendance à considérer qu’ils sont délégataire d’un mandat qui les dispense de rendre des comptes et de dialoguer en dehors de l’échéance électorale, il faut organiser ce dialogue permanent avec la société civile par la loi.