Visite canton d’Arc-en-Barrois

Compte rendu de visite du canton d’Arc en Barrois :

une inquiétude persistante sur le risque de disparition des services publics et des écoles

 

10 villages, près de quarante personnes rencontrées dans la journée,

Ce canton comporte  2708 hab, soit 10 hab /km2,  en légère diminution de 0,3 % /an. Beaucoup de données du canton correspondent à la moyenne départementale (revenu moyen, part de retraités,…)

Avec 708  emplois, 263 entreprises  et un taux de chômage de 6,4% ( un des plus faible du département , 11 % en moyenne départementale), l’économie de ce canton est essentiellement agricole, (40 %) et de services et commerces  ( 30 %).

 

Ce que je retiens de ce qu’on a entendu… une inquiétude persistante sur le risque de disparition des services publics et des écoles

De nombreuses questions ont été soulevées au cours des rencontres mais  deux sujets sont revenus beaucoup plus que les autres : il s’agit du maintien des écoles, des services publics, mais aussi de l’économie et de l’emploi.

Parmi les nombreuses questions soulevées au cours de la journée, j’en retiendrais quelques unes  :

- quelle évolution pour les écoles ? ne va t’on pas inéluctablement vers un pole scolaire unique ?

- Comment développer l’emploi, maintenir une activité économique, faire rester les jeunes ?

- Le Parc National se fera t’il ? quel impact sur le territoire ?

- comment maintenir l’emploi ? comment attirer de jeunes actifs ?

- quel maintien

 

Des réponses  de la candidate aux questions :

 

- Comment développer l’emploi ? maintenir les entreprises ? faire rester les jeunes

Nous ne parviendrons à dynamiser le tissu économique, et donc l’emploi, qu’en faisant le lien entre développement économique au développement local, en faisant valoir la valeur ajoutée de notre territoire, plus qu’en croyant aux mirages, souvent dangereux, des coups de communication et des rêves d’installation de grandes entreprises. Il nous faut donc, pour cela, créer les conditions d’accueil des entreprises par une animation du tissu économique.

En parallèle, il nous faudra faire un travail de prospective et d’analyse fine, un travail de proximité avec les entreprises, sur leur besoin de compétences : c’est la Gestion territoriale des emplois et des compétences (GTEC). Par une gouvernance décentralisée, moins cloisonnée et plus préventive des politiques de l’emploi, moins fondée sur le statut ou les solutions de crise, nous accompagnerons la structuration de l’emploi pour répondre au chômage, aux problèmes d’insertion.

Il faut pour cela un fort sentiment d’appartenance à un bassin de vie, et un engagement citoyen. Un pilote, un diagnostic partagé, le dialogue partenarial comme méthode d’animation et sa concrétisation par la mise en œuvre d’une palette d’actions dans le champ de l’emploi, de l’insertion et de la formation, c’est ce que nous voulons porter comme nouveau modèle économique en France, et nous avons vu la pertinence de ce modèle au regard des attentes des citoyens rencontrés mercredi.

 

- Comme s’y est engagé François Hollande, nous faciliterons d’accès au financement des très petites entreprises et des  PME par une banque publique d’investissement.

- Les collectivités publiques doivent se servir du levier que représentent les marchés publics pour favoriser le recours aux entreprises locales, ainsi que la conditionnalité des aides.

- Nous réserverons les aides publiques économiques, au démarrage d’entreprises sur des emplois localisés et durables et nous restaurerons la confiance en l’appareil de formation. Contrairement à Luc Chatel, qui ferme les filières de proximité qui correspondent à des besoins locaux (cf BTS plasturgie ; bac pro hôtellerie, …CAP carrosserie peinture,..)

 

- L’agriculture a t’elle encore un avenir sur nos territoires ? 

Le modèle agricole actuel est-il profitable aux agriculteurs ? Non. Les crises ont succédé aux crises, le lien entre les citoyens et les agriculteurs s’est distendu, au fur et à mesure que les intermédiaires se sont multipliés, et parce que la vente à la ferme a été abandonnée par de nombreux paysans.

Comprendre l’enjeu de l’agriculture, je le crois, c’est aussi prendre les problèmes les uns après les autres. Par exemple, avant de s’installer (et ceci, tout le monde admet aujourd’hui que c’est un enjeu majeur), il faut transmettre. Traiter de l’installation sans régler le problème de la transmission, c’est mentir aux agriculteurs. L’installation, c’est la suite de la transmission, parce qu’un agriculteur s’installe, le plus souvent, en prenant la relève de celui qui part. Or, bien souvent, on n’arrive pas à trouver de foncier quand on veut s’installer car la transmission est actuellement gérée pour que des exploitations s’agrandissent. Avant de songer à l’opération de portage du foncier, le projet de la gauche et des écologistes vise aussi à mieux repérer les cédants potentiels, mieux les conseiller, financer des stages de mise en situation.

Rappelons également que près de trois agriculteurs sur dix cultivent des terres qui ne leur appartiennent pas. Et le problème grandit d’année en année (sans que le gouvernement, en dix ans de politique de droite, ne se soit penché sur le problème), avec une hausse du foncier, et des exploitations qui s’agrandissent.  76 % des surfaces servant à l’installation viennent de la location… Parce que les problèmes ont changé, parce que les pratiques ont changé, il faut avoir le courage de dire qu’il faut rénover le modèle agricole mis en place dans il y a cinquante ans. Les SAFER, si leur rôle ne doit pas être remis en cause, ne traitent que de l’achat et de la vente. Il faudra donc innover, trouver d’autres solutions, durables et audacieuses, pour permettre aux jeunes de se lancer, aux anciens de partir, en transmettant terres et savoirs.

Changer de modèle, oui, parce que, par méconnaissance, par manque d’intérêt aussi, les pouvoirs publics tentent de transformer l’agriculture paysanne et nourricière que nous avions connue en champs qui produisent du pétrole, en grandes plaines céréalières sensées concurrencer les grandes cultures des Etats-Unis, du Brésil, de la Russie ou de l’Argentine, alors que les surfaces de ces pays sont bien plus étendues.

Nous ne rendons pas coupables les agriculteurs, qui subissent plus qu’autre chose les choix de la puissance publique, c’est-à-dire de l’Etat (orientée par la seule FNSEA, et par les lobbys céréaliers puissants et riches). C’est en menant une autre politique agricole, riche d’une diversité retrouvée, en réorientant les aides publiques et la PAC, que nous trouverons, ensemble, des solutions aux crises agricoles ininterrompues depuis plus de dix ans.

Oui, il est légitime de donner des aides publiques à un secteur qui contribue à l’intérêt général parce qu’il entretien les paysages, occupe l’espace et a un impact indéniable sur la qualité de l’eau, maintien de l’emploi dans les villages et surtout est garant de la sécurité et souveraineté alimentaire

Oui, il est légitime que les aides publiques rétribuent le service rendu (en terme d’aménagement du territoire, d’entretien de la terre, de sauvegarde de la biodiversité, de santé publique, etc.) plutôt que financer des grands groupes céréaliers, et des exportations qui déséquilibrent les relations nord-sud, et sont un non-sens économique.

il faut rebaser les aides sur des logiques contractuelles, comme l’ont été les CTE ; le contrat c’est la logique du donnant donnant et pas la logique du contrôle intempestif, mal compris, de la réglementation arbitraire. La dimension de maintien de l’activité sur l’ensemble du territoire est également une priorité de la contractualisation territoriale. Il s’agit, en somme, de conjuguer justice sociale pour les agriculteurs, développement rural et modèle économique viable.

( une note spécifique sur les questions agricoles à été rédigée et est en ligne sur le site http://andriot2012.fr)

 

- Le Parc National se fera t’il? quel impact pour le territoire ?

Comme administratrice du Parc national, siégeant au bureau, je ne peux qu’être très favorable à ce qui me semble, à moi aussi, être une grande opportunité pour notre département, mais, au-delà, pour les deux régions que sont la Bourgogne et la Champagne-Ardenne. Même si l’arrêté de « prise en considération » n’a pas encore été signé (période électorale oblige), le gouvernement s’est engagé par écrit, et l’Etat continue de financer sa mise en place pour les 3 ans qui viennent.

C’est une chance pour le territoire, une chance de regain d’activité économique, et touristique (même si ce n’est ni réaliste, ni souhaitable de parler de « hordes » de visiteurs, ce parc sera incontestablement l’occasion d’un regain d’attractivité, dont nous avons tant besoin.

L’article 6 de la Charte de l’Environnement consacre le principe de l’intégration de l’environnement dans les politiques publiques : « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ». Ce parc consacré à la forêt feuillue permettra donc d’expérimenter la coexistance environnementale et économique qui sera un défi majeur de notre société pour les années qui viennent.

Il ne s’agit donc pas d’une mise sous cloche du territoire, d’une logique de contraintes supplémentaires , mais bien de créer une dynamique créatrice et d’innovation ; c’est bien une chance  aussi pour la population de se redonner une fierté, de sortir du sentiment qu’on n’existe pas, qu’on ne compte pas.

 

mais là aussi deux conditions

- prendre du temps ; se donner le temps du dialogue et de l’appropriation.

- créer les conditions d’une vraie prise en compte du dialogue avec la société civile ; c’est ce que prévoit la loi de 2006 et la charte qui est co construite avec les acteurs et représentants locaux.