S’indigner c’est bien, coopérer c’est mieux!

Mouvement social et mouvement coopératif : un des enjeux majeur de l’écologie-politique.

Une des forces du mouvement écologiste est de combiner deux des formes les plus importantes de la démocratie. La démocratie représentative, celle de nos institutions politiques principales qui se construit dans le jeu des partis et de la délégation de pouvoir; la démocratie participative, celle qui se joue dans les assemblées, associations, discussions entre les citoyens sur des sujets divers, locaux ou non – mais toujours de façon collaborative, coopérative. De l’articulation de ces deux pouvoirs, de toutes ces échelles d’action et de réflexions combinées, naît un contrôle citoyen des décisions et des mandats, une élaboration commune des solutions, un apprentissage du collectif.

 La question environnementale est nouvelle, multiforme, elle va du local au global en passant par le national et le communautaire européen (entre autres). Il n’y a pas de solution clef en main, un kit de politiques publiques et de conceptions de l’économie, du social qu’il suffirait d’appliquer. La «planification écologique» est un contre-sens dans les termes. «Apprentissage» ne veut donc pas dire qu’il faut expliquer «au peuple» qu’elle est la solution et comment la mettre en oeuvre. C’est la combinaison du représentatif et du participatif qui permet d’avancer dans l’invention d’une nouvelle société et d’un nouveau modèle économique, durable. C’est un combat politique – des partis et bien au delà.

A droite le président sortant a dénoncé les corps intermédiaires. Il voulait disait-il rétablir, établir un contact direct entre le dirigeant et le peuple.  Démagogique bien sûr et plus encore dangereux – une parfaite définition du populisme. Le présidentialisme français l’a encouragé, et encourage d’ailleurs tous les candidats a faire prévaloir sa personne, «son» projet, «sa» détermination, etc. sur le programme, les enjeux et passer sous silence la conception du pouvoir, de la démocratie qui est sous-jacente. Heureusement le candidat élu a donné de solides indications sur un changement de cap.

Le mouvement social mis en avant à gauche et les corps intermédiaires vilipendés à droite restent souvent trop sectoriels, trop tournés vers des choix de politique nationale. Les écolos, eux peuvent sans doute mieux que personne, transformer et articuler le mouvement social avec les dispositifs coopératifs.

Les législatives sont un nouvel enjeu, décisif même s’il n’est pas le seul, de donner corps à une représentation plurielle, dynamique, collective. L’enjeu n’est pas seulement de donner «une majorité au Président»  – sans laquelle, bien sûr, l’alternance n’apportera rien de bien positif. Une majorité monochrome au Parlement n’a jamais donné de bons résultats en terme d’approfondissement de la démocratie et d’initiatives innovantes, basées sur la compétence citoyenne, la souveraineté de chacun et le pouvoir de l’action collective.

Articuler le national avec le local, le mouvement social et les combats coopératifs, voilà un des enjeux dont nous sommes porteurs.