Lundi 4 juin, réunion publique « Santé : prévenir, guérir, vivre mieux »

Ce lundi à Locmaria-Plouzané, j’ai co-animé avec Jean-Luc Véret

- médecin de santé publique, responsable de la commission santé d’EELV  -

une réunion publique sur le thème

« Santé : prévenir, guérir, vivre mieux » .

  

Cette réunion était interprétée en langue des signes (LSF).

 

Le bilan
1 – Comprendre la situation sanitaire : L’épidémie de maladies chroniques :
Les maladies de civilisation dominent : cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité, asthme,  allergies, souffrance psychique, maladies neurologiques, … Elles sont liées aux modes de vie et à l’environnement et seraient donc sensibles à la prévention.
La Santé est 4ème crise écologique, avec celles du climat, de l’énergie et de la biodiversité.

2 – L’hôpital va mal (personnel pressuré, stressé, restrictions budgétaires et fermetures de services utiles, augmentation des tâches administratives, perte des missions d’intérêt général, difficultés de recrutement.
Les soins de premier recours ne sont pas assurés partout (déserts médicaux …), l’accès aux soins recule (augmentation du « reste à charge » et de la pauvreté).

3 – La crise de la santé est structurelle. en plus des maladies chroniques liées au mode de vie, et du recul de l’accès aux soins, l’assurance maladie a une dette de 160 milliards d’euro a rembourser jusqu’en 2025. Ce déficit est en partie lié à la hausse des maladies chroniques. dans ce domaine, le déficit annuel est d’environ 10 milliards d’Euros et correspond par ailleurs la hausse de ce montant sur 10 ans.
exemple : 12,5 milliards de dépenses par an pour le seul diabète.

4 – L’espoir de vivre vieux n’a pas doublé, c’est surtout la mortalité infantile qui a diminué, augmentant l’espérance de vie à la naissance. Ainsi l’espérance de vie à 60 ans est passée de 13,2 années (73,2 an) en 1824 à 17,8 années (77,8 ans en 1984 soit un gain de seulement 4 années. Cette même année, l’écart entre les professeurs (22,2 ans, soit 82,2 an de vie en moyenne) et les manoeuvres (17,1) était par contre de 5,1 année.

En résumé, la médecine n’est pas le déterminant principal des conditions sanitaires. Avec l’augmentation des pollutions dans l’après guerre, on est peut-être au sommet de la courbe d’allongement de a vie (l’espérance de vie en bonne santé diminue vers 62 ans). Les conditions de vie sont déterminantes, et elles agissent à long terme.

Propositions

Les 3 piliers du Projet Santé : agir sur les causes et non sur les effets

Modes de vie >  Education pour la Santé
Pollutions >  Santé Environnementale
Inégalités d’accès aux soins >  Soigner autrement

1. Education et information sur la santé : Une éducation émancipatrice, selon la charte d’Ottawa, une orientation plus communautaire ; un regroupement des IREPS, de la Santé Scolaire et de la PMI pour créer un Service Régional ; la création et l’animation d’un réseau d’intervenants ; des formations spécialisées en action de santé participative ; le rattachement de la Santé Scolaire et de la de la DGAL au Ministère de la Santé. Une priorité : l’alimentation équilibrée : mission de conseil sur la restauration collective

2. Santé Environnementale et au Travail : créer un Institut de Recherche Environnementale et de Veille Environnementale sur les produits dangereux ; un appui du Service Régional sur les ORS et la Médecine du Travail ; une loi de protection des lanceurs d’alerte et des garanties d’indépendance des experts et médecins du travail ; un service public de Médecine du Travail ; une priorité : pas de parent de jeune enfant imprégné par des perturbateurs endocriniens.
Réduction de la souffrance au travail, adaptation du travail à l’homme ; redonner la parole aux salariés dans les entreprises

3. Soigner autrement : résister aux lobbies et mieux prendre en compte les médecines non conventionnelles (MNC)
Résister aux lobbies pharmaceutiques : déclarations d’intérêts systématiques et publiques ; Indépendance de l’expertise dans les commissions d’AMM, suppression des visiteurs médicaux et baisse des prix, formation et information médicales publiques
Un objectif : faire baisser la surconsommation de médicaments
Résister aux lobbies de la chimie (engrais, pesticides), du sucre, du vin, de l’alcool, du tabac, …
Remarque il existe quelques divergences mineures PS-EELV sur ces points, principalement pour des rasions de maintien de l’emploi. des solution de reclassement et de restructuration devraient être recherchées.
Traiter les MNC à égalité avec la médecine officielle, les reconnaître en fonction de leur évaluation, créer un Institut de Recherche en MNC…

4. Financement et gouvernance :
Diminuer le reste à charge des usagers : Supprimer progressivement les franchises,  forfaits, dépassements d’honoraires. Revenir au moins à 80% de remboursement, Rationaliser sans rationner la consommation de soins, Nouvel investissement de 1% du budget des soins en prévention primaire (hors dépistage),Maintenir le financement par la solidarité nationale de la santé, des retraites et de la perte d’autonomie,Fiscaliser le financement de la santé avec sanctuarisation
Un grand Ministère de la Santé et de l’Alimentation ;  Une régionalisation de la gestion ; Une démocratisation dans des Conseils Régionaux de Santé ;  Une inversion de la hiérarchie CRS / ARS ;
Un vrai pouvoir des usagers organisés, avec un statut de l’élu social et des moyens réels d’expertise
En résumé :

- Refonder le système de santé pour l’adapter à la situation sanitaire

-Agir sur les causes de maladies chroniques,

- Equilibrer les trois axes : éducation, environnement, soins,

- Organiser l’accès aux soins pour tous,

- S’appuyer sur les usagers,

- Retrouver l’esprit de solidarité de 1945.
Au final, un exposé très dense et très intéressant. Les points de désaccord entre EELV et les positions officielles du PS semblent mineurs par rapport à tout ce qui nous rassemble.