Sujet sensible à Marseille: la sécurité

Quelques lignes ne peuvent suffire pour traiter un sujet aussi sensible que celui de la sécurité à Marseille. Mon entretien de ce matin avec un responsable syndical régional des officiers de police, riche d’enseignements, sera suivi, je le souhaite, d’autres entretiens, les plus larges et ouverts possibles.

Que la situation actuelle ne puisse perdurer, tout le monde en est d’accord.

Pourquoi Marseille se situerait-elle au-dessus de la moyenne nationale en matière de criminalité, qu’il s’agisse des incivilités, des agressions ou vols de « tous les jours » ou des règlements de compte sanglants dans les cités, à l’arme de guerre parfois, et dont les auteurs et les victimes sont souvent des jeunes ?

J’ai le sentiment que si nous attendons que les problèmes économiques et sociaux qui sont en partie les causes de la délinquance, soient résolus, il sera trop tard.

Il faut s’attaquer aux manifestations de la délinquance en tant que telle et ne pas avoir peur de la répression.

Dans les zones sensibles, il faut accroître la présence policière dans la rue et à toutes les heures utiles. J’ai entendu ce qui m’a été dit ce matin : les effectifs de police sur le terrain étaient bien plus nombreux à Marseille il y a quelques années. Il ne s’agit donc pas tant de revendiquer leur augmentation que de les rétablir en adaptant leur gestion et leur répartition à une situation locale préoccupante. Plus sur le terrain, moins dans les services administratifs.

Il faut aussi concentrer les forces de police spécialisées sur les trafics de toute nature dont les modalités ont changé. Nous sommes aujourd’hui confrontés au phénomène des bandes qui mettent certains territoires en coupe réglée. Je suis républicaine et cette situation est inacceptable.

Mais, ne nous y trompons pas, la tâche sera longue et difficile et nous n’y arriverons pas si nous n’avons pas rétabli un climat de confiance entre la police et la population. Et nous attendons avec impatience le rétablissement de la police de proximité.

Peut-être pourrions-nous aussi imaginer qu’une partie des compétences de l’Etat en matière de sécurité publique soit confiée à la région de manière à rapprocher les responsabilités du terrain.

Les services de police et de gendarmerie ne sont pas seuls concernés par ce thème sensible. La justice est également un acteur majeur de cet enjeu et si je ne devais aborder aujourd’hui qu’un seul sujet, je dirais tout simplement que les peines doivent être exécutées.

Je voudrais aborder d’autres questions, également évoquées ce matin, comme celle de la prison, des peines de prison mais aussi des conditions de détention, ou des réponses possibles à la délinquance des mineurs.

Je le ferai, que ce soit dans le cadre de mon activité professionnelle ou de mon mandat d’élue.

Laurence Vichnievsky