Parce que je soutiens l’idée, qu’il n’y a pas de culture « standard », « homologuée », mais des cultures, des rencontres entre cultures..

Parce que je soutiens l’idée, qu’il n’y a pas de culture « standard », « homologuée », mais des cultures, des rencontres entre cultures… Parce que la culture est un atout pour renforcer la cohésion sociale et permettre de mieux vivre ensemble dans la cité, j’ai participé à un séminaire autour de la culture et de son accessibilité, organisé samedi 10 mars, à Saint-Herblain.

Trois grande questions ont été soulevées.

-         Quelle vision et représentation avons-nous de la culture et des actions culturelles auxquelles nous participons ?

-         Quelles questions voulons-nous poser sur la culture et la question des « parcours culturels » proposés ?

-         Les publics. Qui participe aux spectacles et actions culturelles ?

Danielle PAILLER, docteur en sociologie, maître de conférences et vice-présidente de l’université Chargée de la culture est intervenu pour nous éclairer de sa pratique et de ses recherches. Ce temps de débats et de rencontre était largement ouvert, aux acteurs culturels de la ville, aux bénévoles du Groupe Relai des Actions Culturelles du théâtre, aux acteurs associatifs et particulièrement aux administrateurs des centre socioculturels, mais également aux élus municipaux, afin que nous prenions le temps d’écouter les points de vue des uns et des autres et d’échanger.

Ci-dessous, mon intervention lors de ce séminaire.

 

Bonjour,

Fort de la démarche d’Agenda 21 de la culture engagée par la ville, et afin de sortir de la tentation de gérer les activités culturelles, il nous a en effet semblé intéressant de nous arrêter pour réfléchir et échanger pendant quelques heures sur les questions suivantes :

-         Quelle vision et représentation avons-nous de la culture et des actions culturelles auxquelles nous participons ?

-         Quelles questions voulons-nous poser sur la culture et la question des « parcours culturels » proposés ?

-         Nous nous arrêterons également sur la question des publics. Qui participe aux spectacles et actions culturelles ?

Il s’agit bien de réfléchir à partir du théâtre de la ville, même si, heureusement, il n’y a pas de frontière entre les différents lieux culturels de la ville.

Nous aurons d’autres moments pour prolonger, avec l’agenda 21 de la ville ou place publique l’action culturelle sur l’ensemble du territoire, menée avec le concours de la Direction des Affaires Culturelles.

Danielle PAILLER, docteur en sociologie, maître de conférences et vice-présidente de l’université Chargée de la culture interviendra dans un instant pour nous éclairer de sa pratique et de ses recherches.

Nous avons voulu que ce temps de débats et de rencontre soit largement ouvert, aux acteurs culturels de la ville, aux bénévoles du Groupe Rrelai des Actions Culturelles du théâtre, aux acteurs associatifs et particulièrement aux administrateurs des centre socioculturels, mais également aux élus municipaux, afin que nous prenions le temps d’écouter les points de vue des uns et des autres et d’échanger.

En effet, la culture s’enrichie de la rencontre, des apports culturels et inter-culturels des différents acteurs de la cité.

Comment sur cette question pourrions nous avoir raison seuls ?

La vie d’un théâtre c’est une alchimie permanente. Le théâtre est un accélérateur de rencontres, avec un parti pris, une programmation, des coups de cœurs, des hésitations, des émotions.

Avec le spectacle vivant, nous ne sommes pas en face d’une science exacte, même si nous sommes en présence d’une démarche indispensable.

Un théâtre, c’et un public, exigent souvent, mais irrégulier fréquemment.

Nous avons par exemple une demande récurrente de théâtre de vaudeville. Une pièce était programmée jeudi soir, avec un bon succès de fréquentation, mais celles et ceux qui demandent du « vaudeville» n’étaient pas là !

Un théâtre, à St-Herblain, c’est une école du spectateur, avec un travail régulier et permanent avec les établissements scolaires, les enseignants; pour choisir les spectacles les plus adaptés, prévoir des rencontres avec les artistes, pour comprendre une mise en scène, une chorégraphie, un croisement d’esthétique.

Un théâtre à Saint-Herblain, c’est une grande attention au public, dès le plus jeune âge. Une programmation spécifique est destinée aux enfants, parfois aux très jeunes enfants, et à leurs parents bien sûr.

C’est avec cette tradition que nous retrouvons tous les ans les indisciplinés, soit une vrai festival de théâtre pour les jeunes de la commune et d’une partie de l’agglomération.

C’est une expérience singulière qui accentue les rencontres entre artistes, enseignants, bénévoles et jeunes. Cette démarche soutien l’apprentissage du jeu, la critique, l’inter-génération, et une qualité de cohésion sociale. Ce festival s’enrichie du croisement entre le secteur éducation et la culture.

Le théâtre accueille tous les ans un ou deux spectacles ouverts ou imaginé pour le public des hivernales. Je souligne à travers ce point notre attention à tous les publics.

Mais nous subissons un urbanisme qui ne favorise pas toujours la circulation de l’information, la circulation des publics, les rencontres du quotidien entre des citoyens de différents quartiers.

Même si le théâtre essaie de fédérer, sa distance physique avec les quartiers de la ville représente une contrainte avec laquelle il nous faut composer.

Venir voir le résultat d’une résidence, rencontrer un artiste, assister au vernissage d’une performance nécessite un effort qui nécessite de mobiliser sa motivation.

Sur la question des émotions, vous savez, ces pépites d’humanité qui nous donnent la chaire de poule, qui nous font verser des larmes, qui réveillent des souvenirs enfouis…et j’en passe. Je l’ai dit plusieurs fois, c’est de la matière première pour la culture, pour rencontrer et fidéliser des spectateurs…

C’est parce qu’on a répondu aux autres questions que l’on peut entendre les émotions, en faire quelque chose jusqu’à fabriquer une relation et permettre aux spectateurs ici, aux élèves, aux citoyens de se forger un esprit critique,

Cet esprit critique, les acteurs culturels et les élus en ont besoin pour  améliorer les propositions.

Cela nécessite aussi une exigence pour le public.

Un positionnement exigent du public doit, pour moi, et peut-être que Danielle Pailler y reviendra, s’inscrire dans une double démarche : celle des droits, droit à la culture, droit à l’accès, droit à la simplicité de l’accès, mais comporte également des obligations : obligation de lire, de réfléchir, d’y revenir.

C’est pour moi avec cet équilibre que l’esprit critique se consolide et gagne des lettres de noblesse.

Je soutiens l’idée, qu’il n’y a pas de culture « standard », « homologuée », mais des cultures, des rencontres entre cultures…Le territoire herblinois est riche des cette diversité.

La culture est un atout pour renforcer la cohésion sociale et permettre de mieux vivre ensemble dans la cité.

Je veux d’un mot dire aussi la complémentarité vivifiante qui existe entre le spectacle vivant « dans les murs » et « hors les murs ». Ces deux modes d’expression se complètent, s’additionnent, permettent un croisement entre les habitants et les artistes.

Ayons en tête qu’un théâtre pour mener à bien son action a besoin d’un financement…conséquent, assuré à Saint-Herblain, en très grande partie par la ville, qu’un théâtre a besoin d’une équipe de professionnels expérimentés et de qualité et d’un responsable du théâtre. Paul Morizeau exerce cette responsabilité avec talent.

Je passe bien volontiers la parole à Danielle Pailler en rappelant le déroulement de la matinée.

Après l’apport de D Pailler, travail en atelier d’une heure, Puis, synthèse et débat.

Nous terminerons par un déjeuner afin de se dire une partie de tout ce qu’on ne se sera pas dit dans la matinée.

 

Jean-François Tallio

Président de l’EPCC ONYX La carrière et adjoint à la culture de Saint-Herblain .