Irrigation, gaz de schiste et langue provençale

Le maire de Cheval-Blanc, Christian MOUNIER a écrit aux candidats à l’élection législative pour connaître leur position sur trois sujets : l’irrigation, la langue provençale et les gaz de schiste. Voici la réponse de Jacques OLIVIER.

 Le Thor, le 18 mai 2012

Monsieur le maire,

Je réponds à votre mail du 10 mai sachant que nous nous sommes entretenus de ces trois questions lors de l’inauguration du cours Gambetta à Cavaillon.

1) L’irrigation

En tant que président de la commission « Agriculture, Forêt, Mer, Pêche et Littoral » de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, j’ai à traiter de l’ensemble du secteur hydraulique agricole, que je connais bien.

En Provence, sans eau, pas d’agriculture et donc pas de paysans, pas d’emplois ni de paysages. L’eau est un des enjeux majeurs de notre avenir et les canaux qui la transportent doivent être entretenus. C’est un impératif.

Ainsi, dans le futur contrat de canal, concernant les investissements du canal St Julien, la Région interviendra au total pour 15 % soit 1 427 372 euros sur 7 ans. Le Canal St Julien apportera quant à lui également 15 %.  À ce jour, l’Etat n’intervient plus sur l’hydraulique agricole.

Aujourd’hui, les canaux jouent un rôle multi usage. Celui-ci est prépondérant car l’irrigation gravitaire alimente à hauteur de 23 % la nappe phréatique et, en cas d’inondation, les canaux permettent l’évacuation des eaux de pluie. Ils sont donc d’intérêt général.

Se pose alors la question du financement du fonctionnement de ces canaux, actuellement supportés par les propriétaires,  agriculteurs pour la plupart, qui sont dans le périmètre.

Cela fait des années que le débat est lancé. Il se heurte notamment à la gouvernance des associations syndicales. Impliquer plus des usagers particuliers ou les collectivités peut aboutir à la perte de contrôle par les agriculteurs de leur outil d’arrosage. Je soutiens donc les objectifs stratégiques contenus dans le contrat des cinq canaux, à savoir :

  • Adapter la composition et le fonctionnement des instances d’orientation et de gestion des associations syndicales et des contrats de canaux aux réalités actuelles, tout en veillant à leur articulation et au maintien de la fonction première d’arrosage et d’irrigation des canaux.
  • Renouveler les modalités d’échanges et de coopération sur leurs projets respectifs entre les collectivités locales et les canaux.
  • Renforcer l’information et la communication sur les canaux et leurs projets à destination des usagers et de la population locale.
  • Assurer, au travers de la concertation au sein du Canal Mixte, la cohérence entre les initiatives locales, liées aux Contrats de Canaux, et les orientations au niveau de système durancien.

Je note cependant que, par leur signature à ce contrat de canaux, l’ensemble des partenaires accepte d’assurer la pérennité financière de l’ASA. Ce qui montre que le débat avance.

Enfin, élu député, j’interviendrai auprès du commissaire européen à l’agriculture afin que l’hydraulique agricole, spécificité de notre région, soit prise en compte de façon appropriée dans la future PAC 2013/2020.

 

2) La langue provençale

Nous ne faisons jamais assez la promotion de notre belle Provence et de ses productions et nous savons que le nom de Provence est connu à travers le monde entier : il fait rêver des millions de personnes. Notre agriculture est à l’origine de paysages aussi variés que les productions qui en sont l’âme, une agriculture parmi les plus réputées du monde. Fruits, fleurs et légumes, vignes, céréales, plantes aromatiques et médicinales, mais aussi olives, miel et encore élevage : autant de productions qui sont sources de richesses et d’emplois en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui font vivre les territoires dont le nôtre, attirent les touristes et contribuent au dynamisme d’une région ouverte sur le monde.

C’est pour cette raison que la Région a pris l’initiative de créer une marque « Provence » et, pour n’oublier personne, les marques “Provence, Terroirs des Alpes” et “Provence, Terroirs de la Côte d’Azur”. Le règlement d’utilisation de ces marques s’applique aux produits frais et transformés, produits et transformés dans les départements Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse et Bouches-du-Rhône. En ce qui concerne les fruits et légumes, toutes les entreprises domiciliées en Provence, de la production à la distribution, pourront utiliser ces marques.

Élu député, je confirmerai mon soutien à cette initiative de la Région portée par Jean-Louis Joseph et pour laquelle la commission « Agriculture » que je préside a émis un avis favorable.

Concernant la réserve parlementaire, vous comprendrez que je ne mobiliserai pas toute mon enveloppe pour un seul projet. Il y a 30 communes sur la circonscription, qui ont chacune également des projets que je pourrai être amené à soutenir. L’attribution se fera selon des éco critères établis en début de mandat.

 

3) Les gaz des schistes

Je suis, avec Olivier Florens, celui qui a soulevé le danger des gaz de schiste sur notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur dès décembre 2010.

Sur proposition d’Elisabeth Murat, maire de Lagarde d’Apt, j’ai cosigné l’appel du collectif des maires du Vaucluse contre les gaz de schiste avec le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et celui d’Entraigues. Je me réjouis avec vous, qui êtes à la pointe de ce combat, du ralliement de nombreux élus à ce collectif.

Les écologistes étant absolument opposés au gaz de schiste, le groupe EE-LV prendra une position commune au cas où le gouvernement permettrait ces recherches. Je note cependant avec satisfaction que la nouvelle ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Nicole Bricq, s’est élevée contre les gaz de schiste dans sa circonscription.

Enfin, je vous vois dans la Provence du 11 mai devant votre banderole accrochée sur la Canebière. J’encourage tous les maires à afficher comme vous et moi leur conviction du refus de cette « catastrophe irréparable », comme vous le dites fort justement, en pensant aux générations futures. L’eau est notre bien le plus précieux.

Je serai présent à la réunion publique sur le gaz de schiste à la gare de Coustellet le mercredi 30 mai 2012 à 18h30.