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INTERVIEW DE FRANCOIS SIMON

Afin de mieux connaître François Simon, candidat aux élections législatives de juin 2012, nous l’avons rencontré dans son cabinet médical pour l’interroger sur son parcours et ses ambitions en tant que futur député.

Quel est le parcours politique et professionnel qui vous conduit à être aujourd’hui candidat aux élections législatives ?

Médecin de famille depuis 25 ans, mon parcours politique a été initié par une forte implication de terrain. Je suis un militant associatif dès le plus jeune âge sur les secteurs de la santé, des droits de l’homme, de la lutte contre le nucléaire, contre les OGM au sein de plusieurs associations. J’ai travaillé pour les Restos du Cœur, aidé des collectifs de sans-papiers, de sans-logis et plus globalement de tous ceux que l’on appelle « les sans-droits ». Durant plusieurs années, j’ai mené ce travail de terrain et progressivement je suis passé de la sphère associative à celle du politique parce que je pensais nécessaire que ce « contre-pouvoir » ait une traduction politique pour faire avancer les choses.

Je me suis alors engagé au Parti Socialiste en 1986 en tant que militant sur le canton 9 de Toulouse (Terrasse – Pont des Demoiselles) puis je suis devenu secrétaire de section. J’ai été élu d’opposition à la Mairie de Toulouse de 1995 à 2001 et tête de liste aux élections municipales de 2001. Ce parcours politique, je l’ai construit en restant en lien permanent avec le terrain, avec notamment des associations de défense du service public : la remunicipalisation du service de l’eau avec Eau Secours et le maintien en régie directe des transports publics.

J’ai quitté le PS en 2004, m’engageant pour un lien beaucoup plus fort entre social, écologie et vie associative : lutte contre la marchandisation du vivant, soutien de la grève de la faim des sans-papiers, combats pour le droit au logement, le droit à la santé, remise en cause globale du système économique et social…

J’ai mené des combats contre l’énergie nucléaire, contre la marchandisation des biens et des services mais aussi du vivant, ce qui explique ma forte opposition aux OGM et mon combat sur le Larzac où j’ai rencontré José Bové.

Ces luttes et ces rencontres m’ont amené à militer de plus en plus pour l’écologie et à asseoir une conviction de plus en plus forte : on ne peut changer cette société que si on allie les questions de justice sociale et de justice écologique !

En 2008, lors de la formation d’Europe Ecologie, je me suis immédiatement reconnu dans la démarche du mouvement et dans sa forte capacité à regrouper le milieu associatif, syndical et politique. Je me suis alors présenté aux élections européennes de 2009 sur la liste de José Bové et aux régionales de 2010 sur celle de Gérard Onesta. A mon arrivée à la Région, le Président Malvy m’a proposé la vice-présidence aux solidarités, que j’ai acceptée et conduite jusqu’à maintenant avec beaucoup de plaisir car elle est pour moi le reflet politique des combats que j’ai menés sur le terrain.

Quelles sont les expériences politiques et militantes qui ont le plus marqué votre parcours ?

Trois exemples parmi beaucoup d’autres :

Le combat pour les sans-papiers dans les années 2000. En tant que médecin, j’ai été présent dans les premières grèves de la faim des sans-papiers à Toulouse durant plus de trente jours. Tout en soignant les grévistes, je négociais avec la préfecture pour leur régularisation. C’est un combat qui m’a marqué, cette résistance a payé. Non seulement toutes ces personnes ont été régularisées mais j’ai continué à les suivre pour qu’elles trouvent un logement et un emploi. Et quand aujourd’hui je les revois avec leur famille, qu’elles me parlent de leur quotidien, bien loin de celui qu’elles connaissaient alors, j’ai le sentiment du devoir accompli. La lutte paie!

Le combat contre les OGM dans les années 2004-2005 qui a été un réel combat de désobéissance civile, dans la philosophie de Gandhi et de Jacques Ellul. Un combat pour lequel j’ai certes été condamné, mais qui m’a appris à mener des luttes légitimes. Cela aura d’ailleurs permis de faire avancer la législation contre les OGM.

Le combat sur l’eau quand je me suis battu à Toulouse et dans plusieurs villes de France pour la remunicipalisation de l’eau. Nous étions à l’époque traités d’archaïques alors qu’on se rend compte aujourd’hui dans la plupart des villes de France de la nécessité de renégocier les contrats.

Pourquoi êtes-vous candidat sur la 3ème circonscription de la Haute-Garonne en particulier ?

Je dois d’abord rappeler que la 3ème circonscription est une circonscription d’union entre le PS et EELV et la réserver à un candidat EELV a été une décision de la fédération PS de Haute-Garonne dans le cadre de notre accord. C’est d’ailleurs parce que c’est l’une des circonscriptions d’unité que j’ai tenu à m’y présenter, en cohérence avec mon parcours. C’est une circonscription que je connais bien puisque j’ai été secrétaire de la section 9 (Terrasse-Pont des Demoiselles), suppléant à la députation de Pierre Cohen et j’ai également longtemps habité sur le territoire de cette circonscription, aux Ponts des Demoiselles et à Montaudran. C’est donc un secteur auquel je suis particulièrement attaché. De plus, c’est une circonscription majoritairement habitée par des Toulousains, et il était cohérent avec ma profession de médecin à Toulouse, mon parcours politique, militant et associatif d’être l’un des candidats des Toulousains.

Que signifie pour vous « être candidat de l’union pour le changement » sous l’étiquette PS/EELV ?

Comme je l’ai déjà dit, je crois profondément que le changement de société que je porte depuis toujours ne se fera que par la mise en commun des questions sociales et des questions écologiques. Par ailleurs, mes objectifs les plus immédiats sont : en finir avec Sarkozy, avoir un-e président-e de la République de gauche et faire valoir les idées écologistes grâce à un groupe parlementaire EELV.

Quelles seront vos priorités si vous êtes élu député en juin prochain?

La question est toujours la même. Comment allier les politiques sociales et écologiques? En cohérence avec mon parcours, je m’investirai plus particulièrement sur la santé (accès aux soins, prévention, aménagement du territoire) et le logement (maîtrise du foncier, droit au logement, réhabilitation énergétique).

En termes de logement, je souhaite asseoir par la loi la maîtrise du foncier et faire en sorte que tout projet d’urbanisme tienne compte des contraintes écologiques, en particulier sur le plan énergétique. Aujourd’hui le prix de la construction immobilière est hors de prix. La spéculation foncière est telle que les plus modestes se retrouvent loin des centres-villes, réservés aux plus riches. Il faut en finir et faire en sorte que le coût au mètre carré soit contrôlé afin que l’on puisse faire du logement social locatif partout sur le territoire français.

En ce qui concerne la santé, je mettrai toute mon énergie, si je suis élu, pour prendre des mesures permettant à tous les citoyens vivant en France d’accéder aux soins de premier recours sur l’ensemble du territoire. Je tiens également à travailler au renforcement de la prévention, en particulier celle liée à l’environnement et au travail.

Votre parcours esquisse clairement le profil d’un élu de terrain. Comment comptez-vous préserver le lien avec les citoyens de la 3ème circonscription et relayer leurs problèmes lorsque vous siégerez à l’Assemblée nationale ?

Tout d’abord il faudra que je dégage du temps. Si je suis élu, je m’engage à démissionner de mon mandat régional et à diminuer mon temps de travail de médecin, même si je continuerai quelques heures par semaine pour rester proche des femmes et des hommes que je suis depuis des années et ne pas être déconnecté des réalités. J’ai également pris un engagement auprès des 16 maires de la circonscription : les rencontrer trimestriellement canton par canton pour suivre les dossiers sur le territoire.

Je m’engage à avoir des réunions semestrielles avec des collectifs de citoyens tels que CITO3 et bien d’autres. J’aurai également une permanence au sein de la circonscription et l’ensemble des citoyens pourront venir me rencontrer. Ceci dit, je n’oublie pas, comme le dit très bien Catherine Lemorton, qu’un député doit préserver le lien avec sa circonscription mais qu’il est avant tout un élu de la République qui a la responsabilité de l’ensemble de la Nation.