Notre r̩ponse au CCFD РTerre Solidaire

le CCFD-Terre Solidaire, première ONG de développement française, a adressé un courrier à tous les candidats aux élections législatives de France et les a rencontrés. Vous pouvez retrouver ici le questionnaire envoyé : CCFD_Questionnaire_Legislatives

 

Et ci-dessous, ma réponse :

Monsieur PINAUD,

Paradoxalement, répondre au questionnaire du CCFD TS n’est pas si évident dans le sens où ma suppléante et moi-même sont personnellement engagés au sein du CCFD ! Les convergences entre les deux structures nous semblent logiquement particulièrement évidentes.

C’est donc sans réserve que je m’engage à soutenir les 16 propositions du pacte pour une terre solidaire et à les défendre une fois élu député.

Comme vous le proposez, j’ajoute quelques commentaires. Au-delà des convictions, je mesure l’énorme chantier que constitue ce pacte et le temps qu’il faudra pour bâtir une terre réellement solidaire. Néanmoins je m’attacherai à ce que des changements et des résultats concrets apparaissent dès le début de la législature.

1- En ce qui concerne l’évasion fiscale, je soutiens fortement l’engagement d’Eva JOLY, qui n’est plus à démontrer dans ce domaine.
L’exigence de transparence financière à tous niveaux est la première condition pour remettre l’économie au service des besoins des populations et non du profit de quelques uns.
Les listes noires, grises ou blanches des paradis fiscaux de ces dernières années sont une véritable mascarade. Je suis convaincu que la moralisation du système économique passe par l’établissement de listes exhaustives et sans complaisance, préalable à toute lutte sérieuse pour en obtenir la disparition.

2- L’encadrement et la régulation des entreprises multinationales me semblent très liés au thème précédent. Les choix ultralibéraux de ces dernières années ont gravement accentué la dérégulation, en vue de profits maximums.
Il est évident que les droits humains et la préservation de l’environnement en sont les principales victimes.
La nomination de Pascal CANFIN à un ministère du développement me parait un signe très positif : ses travaux au parlement européen, notamment sa lutte contre l’opacité des systèmes bancaires, laissent penser que l’aide au développement va enfin être réorientée. Je ne doute pas que cela se fasse avec le souci du respect des droits de l’homme et des équilibres écologiques.

3- La régulation des marchés agricoles et la défense des agricultures paysannes sont effectivement les conditions de base pour assurer la souveraineté alimentaire à toutes les populations de la planète et éviter ainsi l’accaparement des terres.
Je n’oublie pas également toutes les questions liées à l’eau, qui devrait être traitée comme un bien commun de l’humanité et non une marchandise, génératrice de profits.
Je m’opposerai également à toute proposition de breveter le vivant, véritable spoliation des petits paysans. Le fait même d’envisager marchandiser le vivant heurte profondément mes convictions d’écologiste.

4- La déclaration universelle des droits de l’homme dit dans son article 13 :

« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un état. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien,  et de revenir dans son pays. »

Un occidental bien nourri et vivant en paix, trouve normal d’aller s’établir où bon lui semble dans le monde Par contre, un ressortissant du tiers monde, victime de la faim et des persécutions, est « assigné à résidence » dans son pays !
Il faut en finir avec cette hypocrisie : je m’engage à combattre toute violation des droits de la personne dans ce domaine en m’opposant à l’idéologie rampante du bouc émissaire qui rend le migrant responsable de nos problèmes. Nous devrons abroger les dernières lois d’exception ainsi que le délit de solidarité, et mettre en place des conditions d’accueil, certes réglementées, mais respectant la dignité des personnes.
Je suis d’autant plus sensible à cette question que la circonscription dans laquelle je suis candidat est une zone frontalière, où un nombre très important des habitants va travailler en Suisse (40 000 pour tout l’arc jurassien). Cela permet d’analyser le sujet des travailleurs migrants avec un angle de vue très différent, par exemple en considérant qu’ils contribuent grandement à la prospérité de notre région.

Veuillez agréer, Monsieur PINAUD, l’expression de ma grande considération.

François MANDIL