Interview dans la Presse Bisontine

Presse Bisontine Edition de juin 2012


Interview Eric Alauzet

Candidat PS- EELV deuxième circonscription du Doubs

1 РPourquoi avez-vous d̩cid̩ de solliciter le suffrage des ̩lecteurs lors de ces l̩gislatives ?

Pour apporter mes valeurs, mes convictions, ma capacité de travail, mon expérience, mes idées et mes propositions dans le débat national. Pour contribuer à l’avènement d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale pour que l’écologie pèse enfin dans les politiques nationales.
2 – Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ?

Retrouver le sens du bien commun, la simplicité, la modération, la proximité, l’équité et le respect mutuel. Cela suppose de lutter contre les individualismes et le néolibéralisme qui épuisent les hommes et la nature. Redonner du sens pour tous aux règles sociales, aux limites environnementales et à une contribution fiscale équitable.

3 – Si vous êtes élu, quels dossiers porteriez-vous en priorité sur la circonscription ?

Il faut d’abord rappeler que le député est élu pour préparer les lois, tâche souvent délaissée par les députés. Outre l’emploi – ma priorité absolue – c’est sur l’Université et l’Hôpital que nous devons agir pour renforcer la formation, la recherche et la santé sur notre territoire.

4 – Les zones rurales ne risquent-elle pas de pâtir d’un déséquilibre de traitement dans cette circonscription mi-rurale, mi-urbaine, au profit de la ville ? Quelle place accorderiez-vous à la ruralité ?

Urbain et rural se rendent mutuellement service, leurs destins sont liés. La ville apporte les grands pôles universitaires, culturels, et commerciaux ; le rural apporte les grandes fonctions agricoles, forestières et naturelles. Ces deux territoires doivent se partager l’emploi de proximité et disposer d’une infrastructure numérique reliant toutes les communes.

5 – L’abstention bat des records, notamment dans les quartiers dits « sensibles ». N’est-ce pas un constat d’échec du politique et comment faire pour inverser la tendance ?

C’est en partie le résultat du chômage, de l’exclusion et de l’inadaptation de l’action politique contre ces fléaux. Il faut agir à la racine et œuvrer sans cesse pour assurer un emploi décent au plus grand nombre et redonner confiance aux gens. Pour répondre aux incivilités, il faut redonner des moyens aux associations qui œuvrent sur le terrain et à la police de proximité.

6 – Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ?

D’abord préserver les services publics pour l’égalité des territoires et des habitants. Ensuite, maintenir l’autonomie fiscale des Régions et des Départements, préserver les moyens financiers, humains et techniques des Communes et des Communautés que l’UMP projette encore de réduire (moins 20% sur 5 ans).

7 – La voie des Mercureaux a été un des grands chantiers de ces dernières années, désenclavant le plateau de Saône. Votre avis sur l’achèvement du contournement ?

Il faut achever ce contournement entre Beure et les tours de l’Amitié, là ou le trafic automobile est le plus gênant pour les usagers et la population riveraine. Le grand contournement (30% moins coûteux) que je défendais serait, lui, achevé depuis longtemps.

8 – L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Comment inverser la tendance, notamment dans les quartiers ?

L’emploi est l’échec le plus retentissant de la majorité sortante. Dans les quartiers, 150 000 emplois d’avenir pour les jeunes seront créés ; ils constituent une illustration du vaste chantier qui sera lancé en faveur de l’économie sociale et solidaire pour les nombreux métiers de proximité : services à la personne (famille et petite enfance), la récupération, la réparation et le recyclage, l’entretien, l’animation, la médiation, les emplois agricoles, la formation. L’argent public est bien utilisé quand il finance l’emploi.

9 – Comment percevez-vous la situation des quartiers (Palente, Clairs Soleils…), véritable « villes » dans la circonscription. Des habitants y jugent l’action politique bien mince. Que leur répondriez-vous ?*

Merci de me donner l’occasion de corriger cette image datée alors que le quartier des Clairs Soleils a bénéficié d’un renouveau urbain remarquable avec des équipements neufs (une MJC, un collège, une bibliothèque, une crèche…), une surface commerciale et des logements neufs ou réhabilités. Le quartier de Palente Orchamps présente encore un parc immobilier vétuste à rénover où se concentrent de nombreux ménages très modestes et vieillissants. Mais ce quartier jouit d’un véritable esprit solidaire, il y a une richesse humaine sur laquelle il faut s’appuyer pour son avenir. Une nouvelle médiathèque, la rénovation de la MJC et le passage du tram vont dynamiser ce quartier où le chômage reste important et où les habitants doivent être mieux reconnus et soutenus, notamment les plus jeunes (cf. emplois d’avenir).

10 – L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menés dans la circonscription ?

Il faut se ressaisir car nos ressources s’épuisent vite et vont coûter de plus en plus cher ; la chimie envahit notre environnement et impacte notre santé, la biodiversité s’effondre. Il faut agir avant que les conséquences économiques brutalisent nos sociétés et plongent nos enfants dans une situation inextricable
Les emplois non délocalisables créés par le développement des énergies renouvelables dont le bois énergie (en prenant soin de l’exploitation de nos forêts et des moyens donnés à l’ONF) et par le vaste chantier de réhabilitation et d’isolation des logements constituent des mesures importantes (500 000 emplois avec orientation, formation et revalorisation des métiers).

11 РLe salaire des politiques est souvent stigmatis̩. Le revenu des d̩put̩s vous parąt-il juste ?
Les indemnités du député devront être réduites par solidarité, comme l’ensemble des revenus élevés, dans le but d’imposer d’imposer une échelle des revenus limitée de 1 à 20.