Tourisme Les stations d’hiver contraintes à la fuite en avant ?

 

Un beau dimanche de janvier 2011 à Super-Lioran !

Sans la neige «de culture», la station ne pourrait pas tourner. Des mois de janvier et février sans neige, c’est de moins en moins rare ces dernières années. Bien sûr il gèle encore les nuits, ce qui permet de faire tourner les canons à plein régime. Mais ces canons ont besoin d’eau, de beaucoup d’eau, de produits chimiques et ils sont aussi trés énergivores. Or nos montagnes subissent parallèlement de longues périodes de sècheresse, la neige a été, en décembre, plus abondante en plaine qu’en montagne.
Aussi, la nécessité de créer de nouvelles retenues d’eau s’est fait sentir et le Conseil Général a financé un plan d’eau sur le site du Plomb du Cantal. Cela perturbe le cycle hydrologique et les écosystèmes, mais quand les intérêts économiques sont en jeu, l’écologie, «ça commence à bien faire» ! De plus, ces équipements renchérissent les coûts. Les stations pratiquent des hausses de tarif et ne sont plus accessibles au plus grand nombre.

Pourtant dans les Alpes, partant du constat qu’en dessous de 2000 m le manque de neige est probant, des stations, comme Pelvoux-Vallouise, se sont tournées justement vers un tourisme plus respectueux des sites. Elles ont créé la Charte de développement durable des stations et se sont engagées dans des alternatives crédibles, avec des stratégies d’action à long terme pour limiter les sources de CO² dans les transports et l’habitat. Elles renoncent à la course à l’équipement et à l’usage des canons à neige. De quoi réfléchir !

Dominique Dumazel