Et de quatre ?

J’ai bien des points de divergence avec les divers candidats de droite (ou du centre qui appelleront à voter à droite au second tour ;-) , sur des tas de questions essentielles comme l’éducation, l’agriculture, l’énergie, l’emploi, la construction européenne, l’aménagement du territoire …

Et ça ne s’arrange pas avec la dernière candidature en date ;-) M. Le Nay vient en effet de faire part de sa décision : il se porte candidat à sa propre succession.

Ce serait pour un deuxième mandat, on serait dans l’ordre des choses. Ce serait pour un troisième mandat, on pourrait plaider la force de l’habitude. Mais là il s’agit de briguer un quatrième mandat !

On me dira que cette longévité dans le poste (M. Le Nay est député de la 6ème circonscription depuis 1993) est la preuve d’un savoir-faire. C’est indéniable. Être député sur une longue période permet de consolider, année après année, une notabilité et un réseau, dans les institutions et les médias.

Quant à trouver cela positif, c’est une autre affaire ! Nous sommes, pour notre part, très inquiets de voir la politique confisquée aux citoyens par des « politiciens professionnels », alors que le propre d’une démocratie devrait être de tout faire pour que la réflexion et les choix politiques soient, au contraire, largement et réellement partagés.

Limiter la concentration des pouvoirs multiples, limiter le cumul dans le temps, multiplier les passerelles, faciliter l’accès aux fonctions électives notamment aux jeunes et aux femmes, mettre en oeuvre un statut de l’élu/e qui favorise l’exercice de la fonction ainsi que le retour à l’activité antérieure, sont pour nous autant de réformes indispensables si on veut vraiment que la politique se fasse « autrement » et non plus dans les cercles clos, essentiellement masculins, où quelques coqs se défient et s’égratignent tous les cinq ans, alors qu’il y aurait plutôt besoin d’imagination et de dynamisme pour impulser puis mettre en oeuvre les nombreux changements que les crises sociale, économique et environnementale mettent à l’ordre du jour.