Catherine Gouhier rencontre la FDSEA

A l’invitation de la FDSEA, les candidats aux législatives de la première circonscription étaient conviés le 30 mai sur une exploitation de Douillet-le-Joly afin d’exposer leur vision de l’agriculture pour les 5 années à venir.
Catherine Gouhier, candidate Europe Ecologie Les Verts, a pu échanger avec une dizaine d’agriculteurs locaux ainsi que Fabienne Labrette-Ménager, candidate de l’UMP sur deux visions totalement opposées. Les participants ont par ailleurs regretté l’absence des autres candidats pour ce moment d’échange constructif autour des problèmes rencontrés par les agriculteurs. Catherine Gouhier a ainsi pu retrouver le contact avec un monde qu’elle a longtemps cotoyé lors de ses recherches concernant les effets électromagnétiques sur les comportements et maladies des animaux dans des exploitations.
Dans un premier temps, les agriculteurs ont fait part de leur inquiétude concernant les normes environnementales (Directive Nitrates) soulignant que des efforts sont entrepris depuis plusieurs années et rappelant que la Sarthe était à un niveau inférieur à la norme en vigueur. Catherine Gouhier a souligné les efforts accomplis et inviter les agriculteurs à continuer en ce sens avec le développement des agricultures biologique et traditionnelle raisonnée. Cette transition vers des pratiques plus respectueuses des sols et de l’environnement devra être financée par les fonds publics (PAC, institutions territoriales) et soutenue initialement par une demande de produits biologiques dans les cantines scolaires et la restauration collective. La solution actuelle préconisée par Mme Labrette-Ménager est d’observer la continuité tout en investissant dans des technologies de pointe pour maîtriser les intrants mais aussi pour dépolluer. Catherine Gouhier précise que la conséquence sera un nouvel endettement des exploitations alors que des solutions simples et moins coûteuses existent.
La seconde inquiétude des agriculteurs portait sur l’organisation économique des filières.
Catherine Gouhier a rappelé l’attachement d’Europe Ecologie Les Verts à défendre les agriculteurs contre les lobbies agroalimentaires et industriels, rappelant au passage son opposition catégorique à la culture OGM (organisme génétiquement modifiés). La solution proposée par EELV est d’encourager le développement de filières courtes (AMAP, commerce de proximité…) entre consommateurs et producteurs, sans marge intermédiaire. A la question de l’augmentation du SMIC et de la répercussion immédiate sur les exploitations, la solution énoncée permettra une meilleure rémunération des exploitants mais aussi d’attirer plus facilement les salariés agricoles par une rémunération plus conséquente. Le représentant de la FDSEA a en effet indiqué qu’un grand nombre de postes restaient non pourvus chaque année en France.
Le modèle actuel d’agriculture mondialisé a été largement pointé du doigt par la candidate écologiste, rappelant quelques aberrations comme la spéculation financière autour des produits céréaliers, l’importation de soja trangénique pour alimenter les cheptels alors que la France exporte généreusement. A terme, ce modèle économique n’est d’ailleurs pas jugé viable avec l’augmentation du coût de l’énergie et des transports.
Autre point de désaccord entre les deux candidates, la question de la TVA sociale dont plusieurs agriculteurs présents ont demandé la raison de la prochaine abrogation. Catherine Gouhier a expliqué qu’il ne fallait pas faire porter une charge supplémentaire sur les ménages en cette période de crise et que les solutions évoquées précédemment a réduction des charges patronales promises
Le troisième sujet abordé par les agriculteurs était le problème du foncier. La priorité pour Catherine Gouhier est de limiter l’étalement urbain, aussi bien en milieu urbain que rural (implantation de zone d’activité sans activité, création de la déviation de Fresnay-sur Sarthe) et l’arrêt de l’opposition systématique entre monde rural et urbain, tous deux complémentaires. En Sarthe, de nombreux logements sont actuellement vacants quelque soit le lieu. Pour Catherine Gouhier, il faut donc travailler sur la restauration du bâti actuel ou la démolition puis la reconstruction aux normes environnementales de pointe (BBC,…). Une meilleure isolation pour un logement sain et moins coûteux pour le budget des ménages.