Dominique Strauss-Kahn, du malaise à l’indécence

Comme tout un chacun, j’ai assisté abasourdi à l’arrestation de DSK. A son apparition menotté, mal rasé, épuisé par des heures d’interrogatoire. A sa comparution devant le tribunal, filmé à chaque instant. Cette exhibition humiliante d’un prévenu est profondément choquante. A cet égard, la justice américaine ne comporte pas les garanties de notre système judiciaire.Ce malaise devant l’image d’un homme ainsi livré en pature est largement partagé par nos concitoyens.Il ne saurait se muer en une complicité à l’égard d’un homme sur lequel pèsent de fortes suspicions d’atteinte extrèmement grave à une femme.

Que ses amis le défendent, tout le monde le comprend. C’est le propre de l’amitié que d’être un sentiment qui perdure dans les malheurs de la vie.

Mais au fil des jours, ce malaise que nous avons tous ressenti s’en est doublé d’un autre. Sur les écrans de télé, sur les ondes des radios, les responsables du Parti socialiste ont multiplié les interventions qui se sont muées en une défense de Dominique Strauss-Kahn. «  Quand même, il n’y a pas eu mort d’homme » déclare Jack Lang. «  Il est innocent, c’est un complot » surenchérit Michèle Sabban.

Innocent ? Coupable ? Qu’en savent-ils ? Qu’en savons-nous ?

Une femme accuse Dominique Strauss-Kahn d’avoir abusé d’elle. Sauf à imaginer un complot extravagant, ses paroles doivent être entendues. Il faut être clair et dire que si Dominique Strauss-Kahn a commis les actes dont il est accusé, il doit être jugé et condamné à la hauteur de leur gravité sans privilège.

Il faut que cessent les interventions politiques ne se préoccupant que d’atténuer la responsabilité de Dominique Strauss-Kahn. C’est l’affaire de la justice, sauf à transformer le malaise en indécence.