Chômage : la résignation n’est pas écologiste (1/2)

Le chômage est la préoccupation numéro 1 des Français. Alors que la résignation est souvent de mise, Europe Écologie les Verts propose la création de 981 000 emplois nets d’ici 2020. Comment ? Pour quel coût ? Les chiffres.

Sur le front du chômage, la résignation est de mise après 40 ans d’échecs ou d’insuffisances, 40 années passées à attendre le retour d’une croissance envolée et toujours insuffisante. 

En trois décennies, il n’est que deux périodes à avoir connu une croissance susceptible de réduire le chômage :

  • 88-91 : les années Rocard ; 4% de croissance – 80 000 chômeurs de moins / an. Pour résorber un chômage de 4 millions, faudra-t-il attendre 40 ans ou 40% de croissance
  • 97-2001 : les années Jospin ; 3% de croissance – 500 000 chômeurs de moins en trois ans avec les emplois jeunes et les 35 heures, deux politiques publiques de l’emploi en tant que telles.

 

Mais que faire si la croissance

a- risque de ne pas revenir

b- s’avère elle-même insuffisante ?

 

Les écologistes proposent d’ouvrir quatre pistes dès 2012 afin de créer 981 000 emplois nets d’ici 2020 : une économie de transition / une économie solidaire / une économie de la sobriété / une économie de proximité. Dès le 18 juin, nous proposons de jouer sur les deux premières.

 

1 – Une économie de transition vers une économie verte :

Le « Green Deal », en référence au New Deal des années 30 qui avait été le modèle de passage des économies occidentales de l’ère du charbon à celle du pétrole et de l’électricité (autour de l’automobile et du fordisme notamment). Le « Green Deal », quant à lui, devrait nous permettre de sortir du pétrole (et de l’impécunieux nucléaire) à l’horizon 2050. En tablant sur le triptyque sobriété, efficacité et renouvelables, cette transition représente un énorme gisement d’emplois non délocalisables dans le bâtiment (30 millions de logements à rénover en France), les matériaux, les énergies renouvelables.

 

  • Énergies renouvelables et économies d’énergie : +446 000 emplois nets

 

énergies renouvelables : +141 000 emplois directs et indirects

filière solaire : 80 000 emplois pour une puissance installée de 20 gigawatt (soit 20 fois la puissance du parc installé à fin la 2010).

filière éolienne : 40 000 emplois pour une une puissance installée de 30 mégawatt (soit 6 fois le parc actuel).

Filière bois : 15 000 emplois

Biogaz : 6 000 emplois

 

économies d’énergie : +440 000

La réhabilitation énergétique des logements est prioritaire pour diviser par quatre les émissions de CO2. L’objectif est d’atteindre un rythme de 900 000 logements par an réhabilités aux normes basse consommation d’ici 2020.

130 000 emplois dans les ouvertures

260 000 dans l’isolation

45 000 pour les systèmes de chauffage efficaces

 

Emplois à reconvertir dans les énergies fossiles : – 65 000 emplois pour une réduction de 30% de la consommation d’énergies fossiles.

Reconversion progressive de la filière nucléaire : -70 000 emplois pour 37 réacteurs fermés (soit 63% du parc installé)

 

 

  • Privilégier les transports en commun pour se déplacer : – 30 000 emplois

Transports collectifs : +30 000

Automobile : – 60 000 emplois

 

  • Convertir l’agriculture française au bio : +75 000 emplois pour 20% de surface agricole

en agriculture biologique en 2020.

L’agriculture biologique est de 20% à 30% plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle.

 

Le coût de cette transition est quasi nul pour l’État, via une fiscalité écologique et un redéploiement des budgets alloués au secteur routier et autoroutier : Voir ici 

Mais au-delà de la transition ? Il faut d’ores et déjà prendre la direction d’une société écologique, celle du Vivre mieux. Que recouvre ce slogan ? J’y reviendrai très vite ici même.

 Anne Babian-Lhermet