Stéphane Hessel soutient Alain Refalo

Stéphane HESSEL, ambassadeur de France, apporte son soutien à la candidature d’Alain Refalo, candidat Europe Ecologie-Les Verts sur la 6ème circonscription de la Haute Garonne.

Voici le message de soutien de Stéphane HESSEL :

« J’ai rencontré Alain Refalo lors d’un rassemblement citoyen au Plateau des Glières en mai 2009. Son intervention à la tribune pour la défense de l’école avait été particulièrement remarquée et applaudie. Il est entré en résistance pédagogique pour ne pas être complice de réformes qui font souffrir l’école publique. Je l’ai soutenu lorsque l’inspection académique de Toulouse a voulu le sanctionner. Je lui apporte aujourd’hui mes plus sincères encouragements. Il saura être un authentique représentant de la nation au service de l’intérêt général. »

Résumé des épisodes précédents :

Alain Refalo avait rencontré Stéphane Hessel, Raymond Aubrac et Walter Bassan, le 17 mai 2009, au plateau des Glières, lors du rassemblement « Paroles de résistance » organisé par l’association Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui, rassemblement au cours duquel Alain Refalo avait prononcé un discours en défense de l’école devant 4 000 personnes. Les trois anciens Résistants avaient ce jour-là apporté leur soutien à la lutte des enseignants-désobéisseurs.

Quelques semaines plus tard, ils écrivaient à l’Inspecteur d’académie de la Haute Garonne après que celui-ci ait convoqué Alain Refalo en commission disciplinaire le 9 juillet 2009. Dans leur lettre ouverte, Stéphane Hessel, Raymond Aubrac et Walter Bassan écrivent : « Nous souhaitons témoigner qu’il est divers moments dans une vie d’homme où assumer ses convictions et les faire partager est une nécessité impérieuse. Alain Refalo exprime qu’il vit un de ces moments-là ». Et de demander qu’aucune sanction ne soit prise à son encontre. Quelques jours plus tard, la sanction tombait : abaissement d’échelon, faisant suite à 28 jours de retrait de salaire et un refus de promotion.

En novembre 2010, le Conseil Supérieur de la Fonction Publique de l’Etat (CSFPE) examine le recours d’Alain Refalo contre la sanction disciplinaire. Jugeant la sanction « disproportionnée » eu égard aux faits reprochés, le CSFPE recommande alors à l’inspecteur d’académie d’abaisser la sanction en simple blâme. Recommandation que l’Inspecteur d’académie ne suivra pas. Stéphane Hessel lui écrit à nouveau. Dans cette lettre datée du 4 décembre 2010, Stéphane Hessel indique à l’inspecteur d’académie que « la démarche de résistance pédagogique de M. Refalo appelle de [sa] part un dialogue et une écoute, et non point des sanctions qui seront sources de tensions et de conflits ». Soulignant que « l’école publique a besoin d’apaisement », il estime que l’inspecteur d’académie peut y contribuer « en ne maintenant pas l’injuste sanction à l’encontre d’Alain Refalo qui a agi, en conscience, et en toute loyauté vis-à-vis de sa hiérarchie ».

Dans son livre à succès « Indignez-vous ! » (décembre 2010), Stéphane Hessel rendra hommage aux enseignants du primaire en résistance en ces termes : « La Résistance en appelait à « la possibilité effective pour tous les enfants de bénéficier de l’instruction la plus développée » sans discrimination ; or, les réformes proposées en 2008 vont à l’encontre de ce projet. Des enseignants dont je soutien l’action, ont été jusqu’à refuser de les appliquer et ils ont vu leurs salaires amputés en guise de punition. Ils se sont indignés, ont désobéi, ont jugé ces réformes trop éloignées de l’idéal de l’école républicaine, trop au service de l’argent et ne développant plus assez l’esprit créatif et critique. C’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourd’hui remis en cause ».

Le combat éthique et responsable des enseignants-désobéisseurs du primaire est aujourd’hui en passe d’être reconnu avec les premières annonces encourageantes du nouveau Ministre de l’Education nationale : suppression des évaluations nationales, abandon des programmes de 2008, fin de la semaine de 4 jours et mise en place de rythmes scolaires respectueux des droits de l’enfant.