Doux : la pomme pourrie qui tombe de l’arbre.


Le dépôt de bilan du groupe DOUX est une catastrophe sociale de premier plan. La fermeture de cette entreprise va entrainer la suppression de plus 3400 emplois salariés et sonne le glas de 700 éleveurs. Elle est la démonstration évidente de l’absurdité du modèle agro-industriel soutenu à bout de bras par des subventions publiques. Depuis 15 ans, le groupe DOUX a fonctionné sous perfusion d’aides publiques en engrangeant plus d’un milliard d’euros d’aides européennes, ce qui représente l’équivalent du budget annuel d’une région comme la Bretagne. Rien que l’année dernière, le groupe DOUX a reçu 54,9 millions d’euros de subventions.

► Pour René Louail – Conseiller régional EELV, Michèle Le Tallec et Jean-Pierre Trillet, co-secrétaires régionaux et Porte Parole Europe Ecologie Les Verts en Bretagne.
Le cynisme des dirigeants politiques et économiques est total. Apôtres du libéralisme lorsqu’il s’agit de réduire les salaires ou d’augmenter l’âge de la retraite, ces mêmes dirigeants ne sont même pas capables de survivre avec les centaines de millions de fonds publics qu’ils reçoivent.  Le gouvernement Fillon a laissé pourrir la situation pendant cinq ans, jusqu’à ce que la pomme pourrie tombe de l’arbre. Les conséquences sont dramatiques pour l’économie de notre région.
Aujourd’hui,  il y a quatre urgences absolues :
-          Une expertise financière du groupe DOUX est indispensable. Elle doit être étendue au patrimoine du fondateur de cette entreprise qui devra être utilisé pour payer les pots cassés. Il est impensable que la personne qui s’est enrichie sur le dos des salarié-e-s et des éleveurs puisse continuer à mener un train de vie de « roitelet ».
-          Les éleveurs doivent être considérés comme des créanciers privilégiés et  la loi doit évoluer ds ce sens.
-          Il y a urgence à reconstruire une filière avicole qui réponde aux attentes de nos territoires en développant des produits de qualité à haute valeur ajoutée et les circuits courts.
-          Enfin, les ministres Stéphane Le Foll et Arnaud Montebourg doivent se saisir d’urgence de ce dossier, et bâtir sur ce champ de ruines, avec tous les acteurs intéressés, une agriculture qui réponde aux attentes de nos concitoyen-ne-s. Il est temps de créer une agriculture locale et familiale, créatrice d’emplois et de dynamisme rural et respectueuse des ressources naturelles.
Contact : René Louail 06 72 84 87 92

► Pour José Bové – Député européen EELV – Vice Président de la Commission de l’Agriculture et du Développement.

C’est la chronique d’une mort annoncée. Depuis quinze ans, nous n’avons pas arrêté de dénoncer la fuite en avant du libéralisme et du productivisme en agriculture. Les dégâts sont considérables en France. Ils le sont tout autant au Brésil où l’échec de DOUX se solde par la ruine de dizaines de milliers de familles paysannes. Le « modèle » breton est dans l’impasse.
La réforme de la PAC qui est discutée au Parlement européen doit mettre un terme à cette logique de conquête des marchés mondiaux. Plus un centime de fonds publics ne doit être accaparé par des groupes de l’agro-alimentaire. Si ces derniers veulent jouer dans la cour des grands et se battre sur le marché mondial qu’ils le fassent avec leurs fonds propres et pas avec l’argent des contribuables.

J’ai trois questions à poser à Charles Doux : Comment avez-vous pu gaspiller plus d’un milliard d’euros ? Quelle part de cet argent avez-vous investie en Bretagne pour améliorer les conditions de travail des salariés et des éleveurs ? Et enfin, quels sont vos revenus et à combien s’élève votre patrimoine Monsieur Doux ?

Je n’attends pas de réponse spontanée mais je suis persuadé que face à l’insistance des citoyen-ne-s, des pouvoirs publics et des médias vous finirez par donner des réponses à ces interrogations.
Contact : José Bové 06 07 36 30 35