Algues vertes : la publication du rapport interministériel doit amener le nouveau gouvernement à abroger la loi de modernisation agricole avec son volet « amendement Le Fur ».

La récente publication du rapport interministériel sur les algues confirme l’analyse faite par le conseil scientifique d’état au moment de la mise en place des premiers plans d’actions : l’excédent d’azote d’origine agricole est responsable du phénomène actuel, « les apports ont été multipliés par six depuis les années 60 et doublés depuis la fin des années 90 ».
Cette situation est le résultat des politiques agricoles successives et la forte volonté de l’agroalimentaire de faire le choix d’une politique de volume au détriment d’une agriculture à forte valeur ajoutée créatrice d’emplois. Les agriculteurs et les salariés de l’agroalimentaire sont majoritairement les premières victimes de cette logique destructrice. Ainsi, les chiffres sont là pour la région Bretagne : en 10 ans, perte de 33% des paysans en Bretagne (21300 agriculteurs en moins), baisse de 8% des emplois dans l’agroalimentaire et augmentation de 38% des maladies professionnelles dans ce secteur, position de 21ème place sur 22 en terme de valeur ajoutée.
EELV Bretagne condamne la loi de Modernisation agricole avec son amendement « Le Fur »  dont les objectifs consistent à favoriser la concentration des productions animales sur ce territoire, au détriment de fait d’une partie des agriculteurs et de l’environnement.
Nous attendons du nouveau ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, qu’il engage sans attendre, l’abrogation de la Loi de Modernisation agricole. Nous appelons les électeurs à l’enjeu des élections législatives du 10 et 17 Juin : assurer une majorité de gauche avec la présence d’écologistes à l’assemblée nationale afin d’impulser une nouvelle loi d’orientation agricole et  une nouvelle politique agricole commune de l’Europe.
Une agriculture de qualité plutôt que de quantité, de reconquête de la santé de nos sols et de l’eau, du développement de  l’emploi et de la vitalité de nos territoires ruraux. C’est cette voie qui véritablement est dans la défense de tous ceux qui subissent aujourd’hui : agriculteurs, salariés de l’agroalimentaire, consommateurs et habitants des villes et du monde rural.
Ces nouvelles politiques agricoles devront accompagner les acteurs d’aujourd’hui et de demain à la transition vers un autre modèle qui respecte et valorise les êtres humains et les territoires.

Poue EELV Bretagne, René Louail et Valérie Poilâne-Tabart