« Je suis un homme de combat »

Karim Zéribi_500Sa verve méditerranéenne donne de la force au propos. Son sourire enthousiaste, dont il se départit rarement, traduit un optimisme indéfectible… Comme si tout  était possible. Comme si ses batailles n’avaient d’autre issue que d’aboutir. “Je suis un homme d’engagement, de combat, profondément attaché aux valeurs de la République”, assure Karim Zéribi. Son parcours le prouve.

Premiers pas à Avignon où il est né en 1966 et a grandi dans une famille d’origine algérienne, où l’audace était, à coup sûr, inscrite dans les gènes. Sa grand-mère maternelle, française, n’a-t-elle pas épousé un Algérien ?

Nous sommes dans les années 1990. Karim Zéribi a abandonné ses rêves de footballeur professionnel… Qu’importe, il a appris “le respect de l’adversaire et la capacité à se dépasser”. Père de famille, il devient agent de la SNCF, s’engage dans le syndicalisme et fonde en 1995, au pied de tours lamentablement grises, l’association Objectif REA (Rassembler, entreprendre, animer). Il veut déjà “faire bouger les quartiers, la société, montrer qu’il y a de beaux parcours et que l’on peut réussir”.

La route est tracée. Celle de l’égalité des chances, de la laïcité, du vivre ensemble.

Elle le conduira cinq ans plus tard jusqu’au cabinet de Jean-Pierre Chevènement. Séduit par ses idées novatrices, le ministre de l’Intérieur en fait son conseiller. Police de proximité, commissions départementales d’accès à la citoyenneté… Karim Zeribi insuffle une nouvelle vision de la lutte contre les discriminations, préférant au droit à la différence ou aux quotas une approche d’égalité républicaine basée sur “un socle de valeurs communes” et la reconnaissance des compétences.

Voilà qui convainc aussi Louis Gallois, le président de la SNCF. En 2005, Karim Zéribi rejoint son cabinet. Le train pour l’égalité des chances, c’est lui… Entre-temps, Karim Zéribi a créé l’Association Agir pour la Citoyenneté et mis en place le Parlement des Banlieues pour appeler à “la mobilisation politique” les habitants des quartiers populaires.

Certes, il est né à Avignon. Mais il aime Marseille où il a aussi des attaches familiales. Dans cette ville complexe, coupée entre nord et sud, frappée par la pauvreté, son engagement prend tout son sens. Conseiller municipal de la ville de Marseille, il est élu à l’unanimité en 2008 président de la Régie des transports.

Convaincu que “le 21 ème siècle sera celui de l’écologie politique”, il adhère à  EELV en 2010 et se présente, sous cette étiquette, aux élections législatives de juin 2012. S’il n’entre pas au Palais Bourbon, c’est au parlement européen où il siège depuis le 16 mai 2012, qu’il fait entendre sa voix. Membre de la commission des Affaires étrangères et des Transports, il milite “pour une Europe plus juste, plus sociale et plus écologique favorisant des investissements d’avenir notamment dans le domaine des transports publics ferroviaire et de la vie quotidienne”.

C’est avec la même force de conviction qu’il brigue, dans le sud-est, un nouveau mandat. Il rappellera aussi sa volonté d’oeuvrer et d’agir pour une Europe tournée vers la Méditerranée afin de nouer une coopération de respect durable entre les deux rives. Fidèle à son image, celle d’un battant, il se veut plus que jamais “un eurodéputé de combat pour changer l’Europe libérale en une Europe de la solidarité et du partage des richesses”.