Artiste engagée

Coline Serreau est de ces femmes de cinéma qui savent partager questionnements et engagement avec leur public. De celles qui, loin du star system et malgré le succès de ses films et nombreuses productions artistiques, parcourent la société et le monde, caméra au poing, pour ouvrir les yeux, donner la parole, affirmer ses convictions, lancer et nourrir le débat.

L’engagement écologique de la réalisatrice de 3 hommes et un couffin ne date pas d’aujourd’hui. Sa filmographie très riche laisse une place importante aux documentaires écologistes et de société, depuis de nombreuses années, sous forme de courts et de longs métrages. En 1996, elle écrit et réalise La Belle Verte, une fiction d’anticipation qui dénonçait les méfaits de nos civilisations terriennes. Trop en avance à l’époque, le succès n’est pas au rendez-vous au moment de la sortie, mais dix-huit ans après, c’est devenu un film culte pour toute une génération. Dix ans plus tard, elle commence le tournage d’un documentaire. Trois ans de rencontres avec des hommes et des femmes de terrain, des économistes et des penseurs donneront naissance à « Solutions locales pour un désordre global » (2010), dans lequel cette observatrice avertie invite son public à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent. Dépassant la simple dénonciation d’un « modèle embourbé dans la crise écologique, financière et politique », le film ne joue pas la carte de la catastrophe. Il montre, au contraire, qu’il « existe des solutions, des alternatives ». Et connaît un succès certain. En 2014, avec son film « Tout est permis », elle dénonce le poids des lobbies de l’automobile, de la téléphonie et de l’alcool dans la désinformation et la propagande responsables de milliers de morts sur nos routes.

« Il faut continuer de porter cette parole, » explique aujourd’hui celle qui a décidé de rejoindre la liste des écologistes aux européennes, pour soutenir Michèle Rivasi. Les enjeux écologistes européens sont fondamentaux et on doit pointer « le rapt de la terre par les multinationales« , l’urgence de « libérer les semences paysannes« , afin de préserver notre alimentation et notre santé.          

Nous devons passer du bien vendre au bien vivre.