L’homme des prisons

Bernard BolezA 62 ans, candidat d’ouverture sur la liste d’Europe Ecologie aux européennes, Bernard Bolze poursuit son combat, sans relâche. « Il y a des questions qui n’aboutissent pas dans l’espace franco-français. Peut-être pourrait-on les imposer à l’échelon européen et parvenir ainsi, un jour, à faire progresser la dignité dans les prisons et à mettre, par exemple, un terme à la surpopulation carcérale ».

Depuis 1990 , année où il a créé l’Observatoire international des prisons, une ONG de surveillance, d’alerte et de protection en faveur des prisonniers ordinaires qui a produit des rapports annuels concernant plusieurs dizaines de pays dans le monde, le leitmotiv de ce rebelle dans l’âme n’a fait que se renforcer : « en France, depuis 1875, l’encellulement est individuel. La règle est simple : dans une place, une personne. Les détenus peuvent choisir d’être seuls dans leur cellule, ou à plusieurs, mais, en tout état de cause, ils ont droit au minimum à 11m2 chacun. Il faut enfin appliquer cette règle de bon sens ».

Sensibiliser et convaincre, explique-t-il, n’est pas difficile. Changer la réalité des prisons prend, par contre, la forme d’un combat au quotidien que ce militant associatif mène sur tous les fronts, sans atteindre cet objectif. Après l’OIP qu’il a quitté en 1997, Bernard Bolze multiplie les activités : il coordonne la campagne nationale contre la double peine initiée par la Cimade, milite en faveur du droit d’asile, crée l’association les Ouvriers Qualifiés « qui se saisit de questions de société réputées difficiles », conduit la campagne pour le numerus clausus en prison « Trop, c’est trop ». Il travaille sans succès à l’implantation de la première coopérative d’achat en prison, écrit, donne des cours…