Débat jeunesse à Rouen : Quel avenir pour la jeunesse européenne?

Mardi 13 mai, François Veillerette était invité aux côtés d’autres candidats, à répondre à la question « Quel avenir pour la jeunesse européenne ? » à la Neoma Business School – Campus de Rouen, avec Benoit Leclerc, également candidat Europe Ecologie pour le Nord-Ouest. 
La soirée était organisée par Confrontations Europe qui s’engage pour la mobilisation des jeunes sur des sujets les concernant et pour leur implication dans l’avenir de l’Union européenne. 

FV a Rouen

 

Avec la crise, on ne manque plus d’expression pour parler des jeunes d’aujourd’hui : génération sacrifiée, génération oubliée, précaire, galère,… Et ils sont les premières victimes de la crise économique, sociale et écologique.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et donnent le tournis : faut-il rappeler qu’en Europe, le chômage des jeunes est deux fois plus élevé que celui des adultes ? Qu’un tiers d’entre eux sont des chômeurs de longue durée ? Plus de la moitié des jeunes Espagnols sont au chômage et presque deux tiers d’entre eux le sont au Portugal ! L’Union européenne doit aujourd’hui agir, en urgence, en faveur de ces 14 millions de jeunes sans emploi, sans formation, sans apprentissage.

Un programme écologiste européen pour la jeunesse !

Donner aux jeunes un travail ou une formation ne suffit pas : il faut garantir la qualité et la décence du travail, s’assurer que les formations proposées soient bien choisies, et non destinées à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage. Pour cela, aux yeux des écolos :

-       Il est insupportable de constater la sous-consommation des fonds européens, alors qu’ils sont destinés à financer l’emploi et surtout la formation, mais aussi l’inclusion sociale, c’est-à-dire lutter contre la précarité des jeunes.

-       Il faut insister sur la qualité des conditions de travail, qui sont déterminantes dans de nombreux secteurs d’avenir : les métiers de la construction durable et de la rénovation thermique, du recyclage ne sont pas des sous-métiers, mais des métiers d’avenir, des métiers nobles au service de l’environnement. Les secteurs de la transition écologiques sont porteurs d’emplois décents et non délocalisables, qu’il faut absolument valoriser.

-       Pour cela, il faut investir dans la formation dans les secteurs de la transition écologique, pour permettre à l’adaptation des compétences, pour former les jeunes aux emplois de demain.

-       Nous devons aussi, rapidement, adopter une Charte européenne sur la qualité des stages.

Ce que nous voulons, au-delà de ces programmes, c’est une approche basée sur l’accès aux droits = les jeunes ne doivent pas subir de discrimination par rapport au reste de la population, que ce soit en termes d’accès à la santé gratuite, au logement social, à la culture, bref, aux services publics !!

Nous demandons par exemple l’adoption d’un revenu minimum qui permette à chacun, jeunes comme moins jeunes, de s’assurer l’accès aux biens essentiels. C’est la condition pour que se réalise l’autonomie de la jeunesse. Nous avons voté, au Parlement européen, qu’une directive cadre en ce sens soit adoptée, qui n’a toujours pas vu le jour. Ce véritable revenu d’autonomie, sans discriminations liées à l’âge, a vocation à prévenir le risque de pauvreté, à leur permettre de faire le choix de la reprise d’une formation ou leur donner le temps de chercher du travail. Il faut sécuriser les jeunes dans leurs parcours éducatifs, professionnels, mais aussi leur donner les moyens de l’indépendance, leur permettre d’avoir le choix de leur avenir.

L’Union européenne a plus qu’un rôle à jouer. Chaque Etat doit veiller à la bonne mise en œuvre la Garantie Jeunesse, pour tous, sous le regard attentif de la Commission européenne. L’Union doit aussi renforcer sa législation pour encourager la mobilité des jeunes sur la base d’une meilleure reconnaissance des qualifications et des compétences, d’une meilleure coordination des systèmes de protection sociale et d’un meilleur accès des jeunes au micro-crédit et à un logement abordable. Quant aux États membres, ils doivent rapidement entreprendre des réformes de leur système d’éducation, de formation et de protection sociale pour répondre à ces exigences.

Un autre point mérite d’être abordé, car il concerne la capacité des jeunes à se faire entendre : il est nécessaire d’agir urgemment contre la sous-représentation des jeunes dans la classe politique. Dans les pays qui pratiquent le cumul des mandats, comme en France, il va falloir agir pour limiter drastiquement cette possibilité. Par exemple, les parlementaires nationaux et européens ainsi que les présidents d’exécutifs locaux ne devraient plus être autorisés à détenir plus d’un mandat. Les membres du gouvernement devraient abandonner leur mandat local durant l’exercice de leurs fonctions ministérielles. Une autre mesure très importante, à laquelle on pense moins souvent, consiste à limiter dans le temps de l’occupation d’un mandat afin d’obliger à une véritable rotation des responsabilités.

Ces progrès sont dictés par l’urgence sociale. Premières victimes de la crise, les jeunes sont aux avant-gardes de la casse sociale, mais ce combat doit être celui de toutes les générations. Nous voulons élaborer les politiques de jeunes pas seulement « pour » les jeunes mais « avec » les jeunes !

 

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