Dans le cadre de leur Tour de France pour l’Europe, les écologistes étaient présents hier à Bordeaux pour souligner le problème des déchets.
La campagne des élections européennes commence enfin à prendre une certaine consistance. Il est temps puisqu’il reste un mois avant le scrutin du 25 mai. Aujourd’hui mardi, le centriste Robert Rochefort sera à Talence, à Blaye et à Saint-Ciers-sur-Gironde. Mercredi soir, les socialistes Virginie Rozière, Éric Andrieu, Laurence Harribey et Renaud Lagrave seront présents à un forum à Cenon.
Hier, c’était au tour des écologistes d’Europe Écologie Les Verts (EELV) d’organiser un événement de campagne. Ils avaient choisi le cadre agreste de la rive droite bordelaise, à côté de la statue de Toussaint Louverture, quai des Queyries, pour planter leur yourte du Tour de France pour l’Europe. Une dizaine de militants bordelais, réunis autour d’Olivier Cazaux, accompagnaient des militants nationaux et interpellaient les passants à l’heure du déjeuner sur le thème des déchets.
Il faut dire qu’ils n’avaient pas eu besoin d’aller très loin pour trouver la matière de leur discussion. Une petite exploration au bord de la Garonne leur avait permis de ramasser un bon paquet de bouteilles en plastique et autres emballages divers (y compris de médicaments), qu’ils avaient pieusement rassemblés sur une toile afin de les exposer aux passants.
Ceux-ci n’avaient sans doute pas besoin de cette illustration pour être édifiés. N’empêche que c’était l’occasion pour Olivier Cazaux et ses amis de leur montrer la responsabilité européenne en la matière : « Il y a actuellement beaucoup de gens pour nettoyer les plages, mais la pollution, elle vient d’abord de nos rivières. Et dans nos rivières, il y a des emballages qui mettront deux cents ans avant de disparaître. Il est grand temps que l’Europe prenne des mesures coercitives pour juguler le phénomène. Le principe pollueur-payeur n’est toujours pas appliqué. Au contraire, actuellement, c’est plutôt le pollueur payé. »
La question n’est cependant pas simple à régler, comme on le voit au niveau local avec l’éternelle question du ramassage des ordures et de leur recyclage. Dans la publication qu’ils offraient aux passants, les écolos racontaient l’histoire du maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, promoteur de la loi « zéro déchet ». Sauf que ledit maire s’était fait filmer en train de jeter ses détritus sur une avenue de Rio, en pleine grève des éboueurs. À sa… décharge, il avait demandé à la compagnie de nettoyage de lui infliger une amende.
Et que penser de tous ces pique-niqueurs des quais rive gauche qui abandonnent leurs déchets autour des poubelles archi pleines pour éviter de les emporter avec eux ? Sans parler des décharges sauvages au coin des rues.
Comme quoi la lutte contre la pollution est à la fois « macro » (l’élimination des emballages inutiles, comme le souligne Olivier Cazaux) et « micro » (la discipline individuelle au quotidien). La France a encore de gros progrès à faire dans ce domaine : « beaucoup de pays sont plus avancés que nous », souligne le militant écologiste. À noter néanmoins que Ségolène Royal, la nouvelle ministre de l’Écologie, s’était fortement engagée lors de son premier mandat sous le gouvernement Bérégovoy en faveur du recyclage. C’était il y a plus de vingt ans…
Nul doute que cette thématique reviendra dans le débat lors de la venue de José Bové le 17 mai à Bordeaux. Ce sera d’ailleurs le prochain rendez-vous des écologistes dans la campagne européenne. Laquelle, rappelons-le, s’étale pour le Sud-Ouest sur les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
PHOTO : Les militants d’EELV, Marie Bové et Olivier Cazaux, hier, exposant aux passants de la rive droite de Bordeaux les déchets qu’ils venaient de récupérer sur la berge de la Garonne. © QUENTIN SALINIER
