Personnes âgées dépendantes : quel avenir ?

Marc Estèves, de l’Atelier du Front de Gauche de Beaumont, nous propose une réflexion sur ce que pourrait être une prise en charge de qualité des personnes âgées dépendantes. Cette compétence revient au conseil départemental. Nos candidat-e-s s’ils sont élus auront à coeur de travailler à partir des axes proposés ici.

 

Les élections départementales sont l’occasion idéale de reposer la question de la dépendance et surtout de son financement, puisqu’en effet les futurs conseils départementaux auront à se saisir de cette question pesant de plus en plus lourdement sur leurs finances en lien avec le vieillissement ( 25Milliards €/an dont on prévoit l’augmentation de 50 % d’ici 2035). On se souvient que sous le précédent quinquennat, il avait été question de la création d’un cinquième risque de la protection sociale relatif au financement de la dépendance. La principale piste évoquée alors consistait à assurer ce financement par des cotisations obligatoires auprès d’assureurs privés, rompant ainsi avec le principe républicain de la solidarité et donc avec l’égalité d’accès aux prestations. Mais, crise aidant, la création du 5ème risque pourtant annoncée par Sarkozy avec tambours et trompettes fut enterrée cette fois avec beaucoup de discrétion en 2011. Depuis les gouvernements socialistes de Mr Hollande se sont bien gardés de remettre l’ouvrage sur ce chantier, qui aurait dû pourtant figurer au cœur des préoccupations d’un gouvernement soi-disant de gauche.

De tout cela reste un statu quo qui fait reposer la charge sur les conseils départementaux et sur les familles dont le reste à charge devient de plus en plus insupportable. Sans évoquer les coûts exorbitants pratiqués dans les EHPAD (Établissement d’Herbergement pour Personnes Âgées Dépendantes) de la région parisienne (jusqu’à 3200€/mois), ceux pratiqués dans notre région APA comprise tournent autour de 2000€ en moyenne avec des disparités importantes d’un département à l’autre. Ces restes à charge des familles augmentent régulièrement chaque année en dépit des efforts de gestion des directions d’établissements. Il résulte de cette évolution que les inégalités se creusent entre ceux dont le montant de la retraite est suffisant pour couvrir ce reste à charge et ceux dont la retraite est insuffisante, mettant à contribution les familles c’est à dire essentiellement les enfants qui ont souvent eux aussi à charge encore des enfants en étude ou au chômage. Le système arrive à son point de rupture, et certaines familles en sont réduites à présent à retirer leur parent des institutions, ce qui augmente le risque de maltraitance. D’autres familles se voient contraintes de les « exiler » loin de chez eux, où les coûts sont encore supportables (de la région parisienne vers des départements comme le Cantal par exemple).

Il y a donc urgence à se pencher sérieusement sur ce problème. Ceci suppose de rompre avec des réponses simplistes du style « ouvrons de nouveaux lits d’EHPAD » comme le propose la liste de droite dont le 1er adjoint de Beaumont voudrait bien qu’il s’en crée un sur sa commune. Une réflexion sérieuse doit principalement s’interroger sur le besoin et surtout sur la nature de la réponse. En bref, il convient de savoir si l’on va privilégier le maintien à domicile ou l’institutionnalisation systématique des personnes. La ressource se fait rare ? raison de plus pour se focaliser sur un choix clair et y « mettre le paquet » plutôt que disperser les moyens en voulant tout faire au risque de le faire de manière inadaptée.

Le maintien à domicile est manifestement privilégié par les personnes âgées elles-mêmes angoissées à l’idée de quitter leur environnement familier. Il se trouve qu’il est aussi nettement moins coûteux. Mais cela ne peut se faire qu’en garantissant à ces personnes des prestations égales à celles qui leur sont offertes en institution (soins infirmiers, kinésithérapie, ergothérapie, psychothérapie, actions de prévention…) ce qui générera autant de création d’emplois spécialisés. Il faut également se soucier dans un tel choix des «aidants» par la création d’accueil de jour permettant au personnes accompagnantes de souffler. Pour ce faire, il est impératif que la puissance publique assume pleinement cette prise en charge, ce qui suppose de cesser de se décharger sur des associations qui ont souvent une fâcheuse tendance à faire «du social» auprès des usagers tout en dégradant les conditions de travail des personnels (mini-contrats de quelques jours, temps partiel subi, non respect des conventions collectives,…). On le voit, la situation de la dépendance est en passe de devenir un problème majeur de notre société au détriment in fine des personnes âgées, dont nous avons pourtant le devoir de les traiter dignement dans le cadre de la solidarité républicaine. L’enjeu pour nos futurs conseils départementaux est fondamental, comme l’est celui de la solidarité avec les plus démunis, les chômeurs et les enfants défavorisés.

   
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Hervé Mantelet 59 ans, directeur d’école et moniteur de ski Militant d’Europe Ecologie Les Verts, élu conseiller municipal d’opposition à Beaumont en 2014, j’étais dans mon précédent mandat conseiller municipal et conseiller communautaire, président du groupe EELV, plus spécialement chargé du développement durable et du sport. J’ai aussi été président du groupe vert au Conseil régional de 1999 à 2004 et à ce titre vécu une expérience dans une collectivité de même niveau que le conseil départemental. A cause du mode de scrutin actuel anti démocratique aucun écologiste n’a pu siéger jusqu’à présent à l’assemblée départementale. Pour la première fois, c’est possible pour le canton de Beaumont. Mon défi est de préparer l’avenir pour les générations futures, de rendre les politiques départementales plus écologiques en prenant en compte l’environnement, en intégrant la démocratie comme facteur de performance, et en menant des politiques sociales selon une vision plus globale de la société.

Christine Thomas

61 ans, auxiliaire de puériculture

Conseillère municipale d'opposition à Beaumont, mon engagement politique remonte à plus de 40ans. Depuis quelques années je suis présidente de l'association des élus communistes et républicains du Puy de Dôme et, à ce titre, j'ai déjà participé à de nombreuses actions pour la défense de nos collectivités territoriales et des intérêts de leurs habitants.

Dans un précédent mandat, en charge de l'activité économique, je me suis attachée à promouvoir les commerces et le bel ensemble de PME et PMI de la ville de Beaumont. Occasions toujours renouvelées de rencontres passionnantes avec les professionnels de cette ville.

Attachée au devoir de mémoire j'ai durant ce même mandat ,en lien avec les associations d'anciens combattants, proposé nombre d'expositions, conférences, films et pièces de théâtre pour que reste le souvenir et que grandisse l'amour de la Paix.

Mes convictions m'ont ainsi amenée à m'investir dans plusieurs associations pour la défense des droits humains en France et dans le monde . La musique, l'étude des plantes de nos villes et la promotion du patrimoine sucré auvergnat complètent mes activités politiques et humanitaires.

Betty Jean
48 ans, Médecin Neuroradiologue au CHU Gabriel Montpied
Mon investissement en politique bien que récent est le prolongement de mon implication de longue date sur le terrain avec les associations de défense de l'environnement. C'est parce que j'ai une formation scientifique basée sur la physique nucléaire que j'ai réalisé à quel point l'énergie nucléaire est contre productive pour notre pays. Je débute en politique quand il y a une crise des partis politiques et pourtant ce n’est pas antagoniste au contraire ! C’est justement pour moi le moment de porter haut et fort mes convictions et mes valeurs pour une autre politique à l’échelle locale car ce sont les petits changements qui transformeront le bien vivre quotidien et qui peut redonner l'envie a chacun de réinvestir la Politique.

Artisan dans le bâtiment, Jean-Luc Doutre a été adjoint au maire de Saint-Genès-Champanelle durant 19 ans (de 1989 à 2008). Il s'y est toujours attaché à faire vivre la démocratie de proximité. Pour lui, élaborer des projets, les faire vivre, les réaliser, c'est avec les citoyens qu'il faut faire ce travail. Pour lui la solidarité, la démocratie, l'humain avant tout ne doivent pas être de vains mots.

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